Sortie en ce 23 avril par chez nous, l’adaptation au cinéma de Until Dawn était aussi attendue que redoutée. Surtout au vu du trailer qui vendait un concept s’éloignant (pas tant que ca) du jeu éponyme et un tout autre casting. Alors en fin de compte, avait-on raison de craindre le pire pour cette adaptation ? Réponse dans notre critique.
Until Dawn : la mort sans fin (et sans répétitions)
Voilà un an que Mélanie, la sœur de Clover s’est mystérieusement volatilisée. Accompagnée de sa bande d’amis, cette dernière décide de suivre ses traces pour tenter de comprendre ce qu’il a pu advenir. Leur pas les mènent dans une auberge de jeunesse perdue au milieu d’une vallée et accessoirement d’un curieux phénomène pluvieux. Un nom noté dans le registre local plus tard, voilà que le piège se referme : tous se retrouvent bloqués dans une boucle temporelle mettant leur vie en jeu et où chaque décès les mènera à vivre des menaces différentes. Seul moyen de vaincre la boucle : survivre jusqu’à l’aube.
C’était l’une des questions majeures autour de cette adaptation de Until Dawn: que pouvait-on tirer d’un film adapté d’un jeu, qui était déjà une véritable expérience cinématographique ? Ce piège évident, les scénaristes ont choisi de le contourner non pas en adaptant directement l’intrigue du jeu mais son concept narratif, via la boucle temporelle. C’est là le premier bon point, puisqu’il permet de transformer la passivité du joueur qui devient ici spectateur en un élément narratif qui reste ludique. Tout l’enjeu du film étant pour les personnages de se servir de leur connaissances des évènements et des boucles pour parvenir à survivre au fil de la nuit.
Destination Finale
Mais en bon spécialiste du genre horrifique qu’il est, David F.Samberg ne tombe pas dans le piège risqué de la redondance. Ainsi et comme il l’avait promis, chaque nuit va être l’occasion d’exploiter un genre horrique différent mais également de s’amuser avec des tas d’effets pratiques qui font parfois glisser le long métrages sur une pente d’humour noir. Le réalisateur suédois ne ménage pas non plus ses effets pour ce qui est des screamers, puisque le film, sans en abuser, parvient à en offrir une proposition assez réussie dans l’ensemble.
Dans l’ensemble, le film est une sorte de pot-pourri de cinéma horrifique mais malgré tout, le réalisateur et les scénaristes parvient quand même à donner du liant pour faire tenir tout ca. L’occasion de signifier que, contrairement à ce que vendaient les trailers, certains éléments centraux du jeu sont bien conservés ici, y jouant un rôle tout aussi prépondérant. Là ou Until Dawn brille aussi ( ca reste quand même un grand mot, attention), c’est dans sa façon d’entrevoir le principe d’une adaptation, puisque le film ne cherche pas seulement à reprendre les codes du jeu éponyme (ne bougez plus votre manette…) mais plutôt à reprendre certains codes des jeux vidéos dans leur ensemble.
Non pas que ce soit toujours subtil, mais les responsables derrière le long métrage ont déjà le mérite d’en faire la proposition. Par ailleurs, le casting du jeu se voulait être un véritable cliché assumé du slasher movie pour les nuls et de fait, en devenait plutôt attachant. Si les personnages conservent ici quelques cotés clichés adoucis, on perd quand même cette substance puisque le scénario essaie vainement de leur donner un semblant de profondeur ( mention spéciale à Mégane et ses « dons » sortis de nulle part).
Résumé de notre critique de Until Dawn
Si Until Dawn n’est pas une proposition parfaite ni en terme d’adaptation, ni en expérience horrifique, David F. Samberg s’appuie sur son expertise en cinéma d’horreur et sa connaissance du jeu pour transformer le tout en experience ludique divertissante et souvent effrayante. L’idée de mettre au cœur du recit une boucle temporelle est ingénieuse. D’autant plus que le concept est ici utilisé de manière différente de ce qui se fait habituellement.
À défaut d’offrir une intrigue totalement fidèle au jeu, elle fait bien mieux passer la pillule de la passivité du genre dans la mesure ou le spectateur ne contrôle pas le destin des personnages. En résulte un long-métrage parfois amusant mais très souvent effrayant, qui monte crescendo dans la tension, à l’instar du jeu et ne renie pas le support duquel il est adapté. Bonus: si le film n’hésite pas à glisser quelques petits clin d’oeils aux évènements du jeu, le plan final devrait ravir les fans de la première heure.