The Last of Us part 1: Que vaut la refonte du jeu culte ?

Juin 2013. Après la trilogie Uncharted et bien avant l’arrivée d’un ultime baroud d’honneur pour le célèbre chasseur de trésors, les équipes de Naughty Dog se lancent sur le terrain zombiesque, influencées par le succès du show de AMC, The Walking Dead. Manette en main, une introduction coup de poing de 15 min suffira pour comprendre que ce nouveau jeu va frapper très fort et mettre à rude épreuve la force émotionnelle des joueurs.
Près de 10 ans, un léger relifting et une suite plus tard, The last of Us est revenu au début de ce mois de septembre dans une refonte graphique totale dédiée exclusivement à la PS5 et ce avant de débarquer en série TV courant 2023 pour laquelle HBO vient de dévoiler une bande-annonce très alléchante. Le voyage en vaut-il à nouveau la peine ? Découvrez-le dans notre avis sur The Last of Us part 1.

The last of Us part 1 : The late of us.

De prime abord, on peut se demander l’intérêt d’un remake pour un jeu ayant moins de 10 ans au compteur et dont les qualités graphiques pourraient rivaliser aujourd’hui encore avec de grands classiques plus récents (et nous exagérons à peine). Mais outre le débat remake vs remaster, force est d’admettre que le jeu original a tout de même vieilli sur de petits aspects, notamment sa jouabilité.

Le problème, c’est que cette jouabilité ne démontre pas sa vieillesse par une capacité à se moderniser, mais bien en paraissant dans une parfaite redite de l’original. Outre les petites lacunes telles que la visée qui pouvait parfois manquer de précision, on peut franchement regretter que le gameplay en tout point supérieur du 2ᵉ volet n’ait pas été implémenté ici. Impossible de ramper, impossible d’esquiver, impossible de contrer…

Enfin si, pour ce dernier point, nous sommes un peu mauvaises langues, il est possible de contrer. Sauf qu’il doit y’avoir une histoire de timing ultra-précis à respecter, vu que votre serviteur n’a été en mesure d’en déclencher qu’une petite poignée sur l’intégralité de l’aventure. À ce propos, retravailler les phases de combats aurait pu être intéressant aussi. Le corps à corps se résumant à spammer la touche carré, disons qu’on a connu plus passionnant comme phases de QTE.

Mais passons cette étape du gameplay, qui n’était déjà pas le point fort du jeu original et ne le sera pas non plus ici, et revenons sur ce qui a fait de TLOU une légende du jeu vidéo moderne et donne bel et bien un véritable intérêt à ce remake.

The Last of Us  Part 1
Un soleil brillant sur un monde triste… À la veille de jours meilleurs ?

Un récit aussi brillant qu’une luciole.

Car s’il est un point sur lequel on ne peut clairement pas discuter (en fait si vous avez le droit, mais c’est bon, ça reste entre nous) c’est bien la force émotionnelle offerte par le récit. Intemporel comme en témoigne son efficacité et sa vigueur même en 2022, il devait déjà énormément au talent de Neil Druckmann et sa capacité à faire alterner scènes intenses et moments paisibles avec un rythme exemplaire. Mais avec cette refonte, il trouve un nouveau souffle, car l’émotion, ça se transmet aussi avec les expressions…

Avant d’aller plus loin, profitons-en pour regretter un petit point concernant le fameux DLC Left Behind, se concentrant sur un morceau du passé de Ellie : Si ce dernier est gracieusement offert avec le jeu, une intégration directe dans la narration n’aurait pas été de refus, afin d’apporter une nouvelle dynamique, d’autant que l’intégration de flashbacks dans Part 2 fonctionnait très bien. Mais allez, admettons une volonté de ne pas vouloir casser ( même si ça aurait pu « transcender ») une narration déjà parfaite.

Comme dit précédemment, parmi les moult changements graphiques sont aussi concernés les animations et les expressions des personnages. Ces aspects ont été intégralement retravaillées, de sorte à obtenir une intensité émotionnelle encore plus efficace que dans les précédentes moutures, se hissant au niveau, voire un poil plus haut que le second volet.

Mais le constat de cette différence se fera surtout suivant votre sensibilité et votre souvenir du jeu original.

The Last of Us  part 1
– Tu vois ce que je vois ? – C’est de toute beauté !

The last of Us part 1 : The best of us.

Ces expressions et émotions ne sont qu’une partie des bouleversements visuels de ce Part 1, un sous-titrage qui a le mérite de se lier directement à celui de sa suite et s’épargner de répondre à la grande question de cette refonte. Toujours est-il qu’on aura beau débattre longtemps sur ce qui fait la différence entre un remake et un remaster, ici, on est en tout sur un jeu AAA 100% PS5, si l’on excepte le gameplay daté mentionné plus haut.

Certes, le prix aussi est 100 % PS5, ce qui constitue pour beaucoup LE point faible de cette refonte, mais c’est ici un débat dans lequel nous n’entrerons pas et dans lequel nous préférons vous laisser seuls juges.

En termes de direction artistique, nous pouvons noter également des textures bien plus propres et plus détaillées, des décors plus poussés et surtout une ambiance plus propice à l’esprit du jeu. On pouvait reprocher certaines scènes en extérieur un peu trop colorées dans les versions précédentes, mais ici, lesdites scènes ont été désaturées afin de donner un aspect plus grisâtre. À souligner aussi l’excellent travail sur les lumières et les ombres qui adoptent ici un comportement définitivement plus réaliste, de même que le rendu de l’eau, excellent.

The Last of Us part 1 Ellie Joel et girafe
Une scène plus poétique que jamais.

L’IA du plus fort.

Au moment du développement, les équipes promettaient aussi une IA plus travaillée. Bon, la autant avouer que la question est un peu difficile à trancher. Nous avons bien cru percevoir un comportement des alliés plus crédible et une meilleure coordination des ennemis.

Toutefois, nous ne saurions dire s’il s’agit d’une réelle amélioration par rapport au jeu d’origine ou si notre mémoire nous joue des tours.

En revanche, l’IA des ennemis reprend quand même quelques aberrations, puisque celle-ci laisse parfois par exemple des alliés lui passer sous le nez sans broncher. Et faut-il préciser que nous avons opté pour le mode le plus difficile du premier run ? Oui, nous aimons vivre dangereusement.

The last of Us Part 1 : Un jeu pour tous.

On ne peut pas achever l’écriture de cet avis sans mentionner l’un des points forts de cette refonte. Un détail pour certains qui n’en auront peut-être pas l’utilité, mais du pain béni pour d’autres qui aimeraient sûrement que les développeurs pensent un peu plus à eux. En effet, The Last of Us part 1 est un jeu littéralement accessible à tous.

Ce n’est pas nouveau dans la saga, car Naughty Dog avait déjà offert ce même niveau d’accessibilité avec Part 2, ce qui lui avait permis de remporter les suffrages de diverses associations de luttes contre le handicap et pour l’accès aux jeux, mais bref, toujours est-il que les nombreuses options d’accessibilités qui avaient fait le bonheur de ces joueurs en 2020 font leur retour dans cette édition 2022.

On y retrouve divers réglages personnalisables pour la difficulté du jeu et des combats ainsi que des paramétrages personnalisables pour la DualSense mais surtout, on a diverses options de confort de jeu pour les malvoyants et les malentendants par exemple, avec des options allant du grossissement de texte jusqu’à la possibilité d’activer de l’audiodescription, en passant par la possibilité de signaler tout ennemi dans le viseur des armes et/ou touchés par des tirs et autres projectiles par une vibration continu de la manette.

Énumérer la liste des options serait fastidieux tant les possibilités offertes pour le confort de jeu sont nombreuses, mais sachez néanmoins une chose : En 2022, The Last of US Part 1 devient définitivement un jeu accessible au plus grand nombre (même aux enfants, mais dans notre grande sagesse et générosité, nous nous adressons aux parents et vous déconseillons toutefois de le mettre entre les mains du petit Thibault ou de sa petite sœur Gladys) et ça, c’est un truc qui compte beaucoup, tant The Last Of Us est une expérience qui mérite d’être vécue.

The Last of Us part 1 est disponible depuis le 2 septembre 2022 sur PS5.

Points forts :

  • Un vrai AAA PS5
  • Une IA sensiblement améliorée…
  • Le DLC Left Behind offert et également retouché à la sauce PS5
  • Une narration toujours aussi magistrale.
  • Des animations et expressions plus réalistes
  • Les options d’accessibilité

Points faibles :

  • … pour un gameplay daté.
  • … malgré quelques lacunes qui persistent.
  • … mais on l’aurait préféré inclus dans la narration.
  • Ça reste quand même exactement le même jeu.

En conclusion.

Faut-il acheter The last of Us part 1 ? Si vous n’avez jamais mis la main sur ce chef-d’œuvre du jeu d’action moderne, la réponse est oui, 100 fois. Il s’agit sans nul doute de la meilleure porte d’entrée possible dans un univers fabuleux qui, pour rappel, s’apprête à envahir le petit écran via une série TV confectionnée par HBO. Pour les autres, c’est un peu plus difficile à jauger, mais disons que si la narration a su vous émouvoir à l’époque, alors cette nouvelle mouture ne devrait pas avoir trop de mal à transcender ces émotions grâce à la direction artistique qui fait des merveilles sur tous les plans, notamment sur les expressions et les animations des personnages, qui ont également vu leur physique retouché pour mieux correspondre à leurs conditions et leurs âges.  Il faudra toutefois composer avec un gameplay plutôt daté et paradoxalement moins poussé que dans le précédent jeu, mais c’est là le prix à payer pour un récit maîtrisé de main de maître et surtout plus accessible que jamais.

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Maximus
Maximus
Quelque part, dans un des millions d'univers infinis qui composent notre multivers, je déteste les jeux vidéos. Je n'y éprouve aucun intérêt et pire, je me montre particulièrement condescendant envers les "gamers". Mais c'est un autre univers.

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