The Last of Us : Notre avis sur l’épisode 2 de la série HBO (sans spoilers)

Voilà une semaine que le cordyceps a commencé à se propager sur nos écrans. Attendu de longue date, l’adaptation de The Last of Us, jeu culte de Neil Druckmann a donc débuté lundi dernier de la meilleure façon possible, si l’on en croit les retours dithyrambiques ainsi que les audiences record. (4,7 millions de téléspectateurs américains, soit le 2nd meilleur démarrage en 12 ans pour une série HBO, néanmoins très loin des 10 millions derrière House of Dragons)

De notre côté, nous avions beaucoup apprécié ce premier épisode. Et tandis que celui-ci laissait Joel, Tess et Ellie quitter la zone de quarantaine sur un air très évocateur de Depeche Mode, il est désormais temps de donner notre verdict sur ce deuxième épisode, réalisé par Neil Druckmann en personne. Plus court… mais plus intense ?

The Last of Us HBO : Une mise en contexte façon Craig Mazin.

Last of Us HBO épisode 2 scene Jakarta Dès ses premières minutes, cet épisode 2 affirme sa volonté d’étendre la mythologie du jeu. Lui donner encore plus de corps et surtout de contexte. C’est pourquoi avant de pouvoir retrouver notre trio gagnant, Neil Druckmann nous fait faire un détour par le passé et accessoirement par Jakarta, capitale indonésienne où tout a commencé. La probable influence du showrunner derrière Chernobyl est peut-être passée par là mais cette mise en bouche continue de prouver le sérieux avec lequel cette adaptation a été envisagée : Même dans l’ordre de la science-fiction, un contexte scientifique ne fait pas de mal. (Un peu comme Jurassic Park en fait)

Une fois cette introduction lourde de conséquences passée, retour avec Joel, Tess et Ellie et sur une situation pour le moins tendue. Rappelons en effet que les 2 contrebandiers ont fait une découverte terrifiante au sujet de leur « colis » et ne sont pas franchement d’accord sur ce qu’il convient d’en faire désormais. Cette situation donne d’ailleurs l’occasion à Anna Torv d’approfondir sa version de Tess, qui semble cacher sous ses airs de tueuse à gage un autre petit air bien plus doux. Ce qui contrebalance quelque peu avec sa réaction à la fin de l’épisode précédent.

Neil Druckmann sort le grand jeu pour The Last of Us

Si on pouvait reprocher au premier épisode un montage parfois aléatoire, Neil Druckmann opte ici pour un rythme différent, une mise en scène plus intime. Nous avons aussi droit à pas mal de plans bien moins resserrés, ce qui nous permet de bien profiter des décors. Et là, c’est une belle petite claque qui nous atterrit en plein visage. L’épisode se déroulant intégralement de jour, cela nous permet de profiter pleinement de l’ambiance apocalyptique de ce Boston que l’on reconnait tout droit sorti du jeu.

Ellie pont Boston The Last of Us episode 2

Entre les 2 grattes ciels effondrés l’un sur l’autre et ce hall d’hôtel inondé, que les fans du jeu reconnaitront comme étant placé ici bien plus tôt dans l’intrigue, et tous ces éléments de la nature qui ont repris leur droit sur la vie, cet épisode rend un véritable hommage à l’ambiance de The Last of Us. D’autant que comme mentionné plus haut, on a droit cette fois à des plans plus large pour profiter des extérieurs. On pense notamment à cette vue terrifiante sur un amas d’infectés se délectant de leurs congénères et l’entrée dans le hall inondé de l’hôtel.

Interconnection et baiser glaçant

Il a déjà été établi précédemment que le virus se propagerait de manière différente ici, les spores ayant été éliminées de l’équation pour les changer par cette idée de connexion. Une idée peut être moins crédible que les spores sur le plan scientifique mais permet de créer quelque chose de très intéressant en termes de tension. À ce titre, d’ailleurs, on comprend mieux l’utilité de ces filaments. Ces petites fibres qui sortent de la bouche des contaminés.

Joel Tess Ellie The Last of Us episode 2

C’est aussi l’excuse parfaite pour profiter d’une scène d’un romantisme implacable : L’un des plus beaux baisers de l’histoire de la TV. Autant dire qu’on en a presque pleuré tellement c’était beau. Blague à part, il s’agit d’une scène à la fois dérangeante, belle et jouée avec une intensité et une ambiguïté qui force l’admiration.

Le silence est d’or, la tension à son maximum

Si vous avez fait le jeu vidéo, vous vous souvenez de ces moments de tensions avec les infectés, notammentClicker The Last of Us episode 2 ceux parvenus au stade de clickers, qui ont acquis une ouïe sur-développés au prix d’une perte de vue. Bonne nouvelle, ces derniers y font ici leurs premières apparitions, dans une scène qui rappellera aux joueurs les rencontres initiales et toute la tension palpable que ca entrainait en terme de jouablitié. Une tension qui est retranscrite ici de manière très efficace, la mise en scène se permettant là aussi des plans très « jeu vidéo » restant fidèles à leur matériau initiale tout en s’adaptant à leur format ici purement narratif. Une tension qui n’aurait pas l’efficacité dont elle fait preuve grâçe à l’excellent sound design, que ce soit le rendu, où la façon très ludique qu’a Neil Druckmann de l’employer

Comme deja mentionné plus haut, le montage de cet épisode à une approche plus intimiste avec les personnages, bien moins éparpillé, voire pas du tout. Contrairement au premier qui alternait entre différents personnages, différents lieux ( et différentes époques dans une mesure un peu moindre mais capitale), The Last of Us épisode 2 choisit de ne se concentrer que sur notre trio phare.

Ce qui en plus de donner un aspect plus intime ( on comprends mieux la présence de Druckmann derrière la caméra) accentue également la tension et les émotions que l’on ressent pour nos personnages, et donne un cachet presque vidéoludique à l’écran, davantage sur le fond mais aussi un petit peu sur la forme.

Tess Ellie The Last of Us épisode 2

Conclusion : Les premiers contours d’un road movie

La présence de Neil Druckmann derrière cet épisode 2 de The Last of Us devait nous mettre la puce à l’oreille et ca n’a heureusement pas loupé. Pour sa toute première incursion dans la réalisation en live, le créateur de la saga parvient totalement à transformer l’essai. Montrant à l’écran l’amour qu’il a pour ses personnages et des bribes de ce qui va les unir un peu plus tard, non sans donner notamment à Anna Torv l’occasion de particulièrement briller sur ce qui n’est pourtant que le second épisode, il donne dores et déjà ce cachet « road movie » intimiste dont diposait le jeu et qui devrait logiquement être retranscrit pour l’intégralité de la série.

L’occasion aussi de profiter davantage des décors, auxquels les plans assez resserrés précédemment ne rendaient pas totalement justice. Le fait que l’épisode se déroule intégralement de jour tranche avec la morbidité des lieux mais en accentue indéniablement la morosité. Là où le bât blesse très légèrement, c’est qu’il en dévoile aussi les petites faiblesses en terme de rendu visuel mais rien de foncièrement dramatique. Quelques lieux et plans sont là aussi très clairement repris du jeu vidéo et sont ici à nouveau sublimés. On ne sait pas vous, mais nous, on à hâte de voir une ou deux girafes passer…

Par ailleurs, si l’intro du premier s’évertuait à nous expliquait la base de l’infection, l’intro ici nous donne un aperçu de la manière dont tout s’est propagé et si l’on en croit une théorie qui nous semble crédible mais pas encore confirmée par la série, on en connait un qui peut se féliciter de sa maladresse… Quant à nous, on se félicite pour le moment de la qualité de cette adaptation, traitée avec la sincérité qui lui es dû.

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Maximus
Maximus
Quelque part, dans un des millions d'univers infinis qui composent notre multivers, je déteste les jeux vidéos. Je n'y éprouve aucun intérêt et pire, je me montre particulièrement condescendant envers les "gamers". Mais c'est un autre univers.

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