Test Resident Evil 4 Remake : Réinvention d’une révolution

Après avoir repensé totalement les épisodes 2 et 3 de la saga Resident Evil, Capcom a relancé la machine du remake en s’attaquant au mythique 4ᵉ épisode. Un défi particulièrement risqué compte tenu de l’évolution qu’apportait ce dernier non seulement dans la saga mais aussi dans le milieu vidéoludique en général. Autant dire que le résultat était aussi craint qu’attendu.  Alors Léon Kennedy et son impeccable coiffure en toutes circonstances sont-ils de nouveau à la hauteur ? Réponse dans ce test de Resident Evil 4 Remake.

Leon lampe torche Resident Evil 4 Remake

Resident Evil 4 Remake refait du neuf avec du neuf

Les prédécesseurs de l’aventure européenne de Leon Kennedy pouvaient justifier un besoin de refonte au vu de leur game design plutôt vieillissant (on parle de jeux PSOne). Mais Resident Evil 4 avait su marquer à sa sortie par une orientation telle qu’aujourd’hui encore, elle se tient très bien. Certes, le fait de ne pas pouvoir bouger en tirant était déjà un choix daté. Ok, le parti pris TPS/Action ne pouvait pas plaire à tout le monde. Mais en 2005, Resident Evil 4 inventait déjà beaucoup.

À commencer par sa cultissime caméra à l’épaule, adoptée depuis par de nombreux cadors qui ont su y apporter leurs touches personnelles. On se souvient de Gears of War et son système de couverture ou encore de Dead Space, dont la caméra à l’épaule accentuait l’immersion terrifiante. Alors Resident Evil 4 Remake n’avait peut-être pas grand-chose à revoir pour cette nouvelle copie. Et c’est justement ce que Capcom ont fait : ils n’ont pas revu grand-chose.

Leon Kennedy grange en feu

Pourtant, ce « pas grand-chose » constitue juste ce qu’il fallait pour ce remake : un équilibre parfait entre fidélité et modernité. En résulte une aventure que l’on redécouvre complètement, malgré son habillage similaire en tout point. Entre la narration qui gagne en fluidité, l’ambiance revue grâce à la DA et le gameplay, qui perfectionne ce qui marchait déjà, bref : Capcom a bien trouvé la recette miracle du remake parfait.

Un moteur qui RE-invente l’ambiance

Lancé avec Resident Evil 7, et depuis utilisé sur sa suite directe, ainsi que les 2 précédents remakes, le moteur maison de Capcom, le RE Engine fait encore une fois de véritables prouesses graphiques. Si le jeu ne brille pas spécialement pour ses séquences en plein jour, avec quelques textures parfois grossières, c’est durant les séquences de nuit qu’il devient un vrai feu d’artifice visuel. Et puisque ces séquences représentent plus de 3/4 de l’aventure, alors oui, on peut dire que le jeu est vraiment beau.

Leon Kennedy Pont

Exit l’ambiance terne/sépia de l’opus 2005. La colorimétrie a été totalement revue ici pour un rendu autrement réaliste. Un détail qui apporte déjà beaucoup à l’ambiance, lui conférant un aspect plus horrifique. Le rendu de la pluie est aussi excellent, même s’il faudra faire avec la texture « plastique » de notre ami Leon.  Et évidemment, le travail sur les lumières est tout bonnement exceptionnel. Clairement LE point fort de ce moteur, perfectionné ici par un Ray Tracing qui a même le bon goût de ne pas sacrifier la fluidité de l’expérience. Précisons au passage que nous avons testé le jeu sur PS5.

Dans son mode performance, le jeu tourne à 60 FPS stables mais sans RT. Avec ce dernier activé, on est clairement au-dessus des 40 FPS, avec de très rares chutes de fréquence. Notamment perçues lors d’un affrontement iconique dans un lac… On peut brièvement évoquer cette option qui permet de rendre le rendu des cheveux plus réaliste, parce que Leon le vaut bien. En vrai, on ne sait pas trop à quoi ça sert mais pourquoi pas ? En tout cas, tout ce beau travail de modernisation enrichit aussi une direction artistique sublime, en particulier les différentes architectures et leurs décors intérieurs.

Resident Evil 4 Remake : Un gameplay entre modernité et fidélité

En 2005, et comme on disait en préambule, Leon avait pour principe de ne pas bouger quand il tirait. Un choix de game design qui interrogeait déjà à l’époque. Mais ce choix apportait un avantage indéniable, celui d’une tension palpable face aux armées d’ennemis. Désormais, Leon peut marcher en tirant mais la tension reste impeccable. Si ce dernier conserve une certaine lourdeur, peut-être même plus que l’opus original, nous ne l’avons jamais pris en défaut. Couplée avec l’inertie des ennemis qui ont gagné en vitesse, elle permet de maintenir intacte cette tension permanente qui marchait si bien 17 ans auparavant.

On a également de nouveaux éléments qui apportent une nouvelle dynamique à ces affrontements. Si nous pensons en priorité au couteau et son utilisation repensée, on peut aussi évoquer l’approche furtive. Et oui, car Leon est à présent capable de s’approcher discrètement des ennemis pour les surprendre avec un « bouh ! » bien senti et bien mortel. Entre ça puis sa coiffure soignée et sa capacité à se mouvoir en tirant, ne sommes-nous pas face au héros le plus parfait de la saga ?

Blague à part, parlons maintenant du couteau. Cette arme blanche basique n’avait pas franchement d’utilité dans l’opus de 2005. Mais le gameplay repense heureusement sa place dans les affrontements. En plus de servir dans les phases de furtivité, dont les occasions ne seront pas si nombreuses, il servira aussi pour parer certaines attaques (même à la tronçonneuse, oui) et vous sauvera la vie plus d’une fois en cas de panne de munitions. Toutefois, il faudra régulièrement le réparer chez le marchand. Ce dernier propose heureusement d’en améliorer entre autres la résistance et la puissance, au même titre que toutes les armes. Sans compter qu’on peut en ramasser qui servent alors de dépannage.

menu réparation couteau brisé

Welcooome !

Évidemment, Resident Evil 4 n’aurait pas la même saveur sans son iconique marchand, allié aussi mystérieux que précieux. Toujours là quand il faut et surtout où il faut, ce dernier nous offre une fois encore ses services moyennant de la Pesetas sonnante et trébuchante et en propose de nouveaux. On peut comme toujours acheter des nouvelles armes, améliorer les anciennes, vendre nos objets et armes inutiles… Mais on peut également échanger des spinelles contre divers objets utiles pour notre aventure.

Pour ce faire, il faudra accepter divers contrats. Des quêtes annexes aussi simples que détruire des médaillons bleus ou dératiser une zone, voire souiller des tableaux. Ce ne sont pas les quêtes les plus passionnantes qui soient, disons-le, même si elles ont le mérite d’accentuer la durée de vie, qui tient sur une bonne vingtaine d’heures en ligne droite. Une fois ces quêtes accomplies, il suffit de s’arrêter chez le marchand pour remporter ces fameux spinelles, dont le gain varie en fonction des contrats, puis de les échanger contre des objets dans un menu dédié, sachant qu’on peut les cumuler.

La dernière petite nouveauté concerne les stands de tir. Toujours disponibles chez le marchand, ils permettent de remporter des jetons. On peut alors utiliser ces derniers pour remporter au hasard des items offrant certains bonus, par exemple la possibilité d’obtenir un peu plus de munitions après fabrication. Des petites nouveautés qui enrichissent véritablement l’expérience même si on n’est pas sur un détail transcendant.

Une narration encore mieux maitrisée et moins ringarde.

Ashley, le cauchemar des joueurs d’antan fait ici son retour. Normal, puisqu’elle est le moteur de l’intrigue. Mais disons-le de suite, même si elle conserve légèrement son côté « agaçant », c’est un aspect bien amoindri ici. Débarrassée de cette maudite barre de vie et avec elle l’obligation de partager nos plantes et autres sprays, il faut néanmoins la rappeler régulièrement à l’ordre.  À savoir principalement nous suivre de très près et…nous suivre de pas très près. On peut aussi lui demander à certains moments de se cacher dans des casiers prévus à cet effet.

Leon Kennedy et Ashley  cachette casier

Toutefois, on aurait préféré une autonomie un peu plus poussée de sa part. En particulier dans les situations présentant un danger évident. Tout le monde ne sera pas d’accord avec ça, mais retenons en tout cas que c’est un point largement amélioré. En revanche, un véritable point fort concerne l’efficacité de son duo avec Leon. Ne se cantonnant plus au rôle cliché de la jouvencelle en détresse (ce qui reste un peu son rôle sur le papier), Ashley bénéficie d’une écriture bien repensée. Sans en faire non plus l’égale de Leon, elle fait preuve d’une meilleure utilité autant pour l’intrigue que l’avancée de Leon au sein de ce maudit village.

Une intrigue qui gagne en fluidité, en supprimant de brefs passages ou en en déplaçant d’autres. De plus, même si le jeu garde quelques aspects grandiloquents, l’histoire se dote d’un ton moins ringard que son modèle. Il faut dire que l’original n’avait pas la subtilité d’un Last of Us à l’époque. Ce n’est toujours pas le cas, et ce n’est pas ce qu’on demande tant cet aspect « nanar » faisait aussi son charme. Mais un côté un peu plus sérieux reste bienvenu. Même si ça implique une intrigue toujours aussi manichéenne. On peut ajouter à ça l’excellente qualité du doublage VF. D’ailleurs, mention spéciale pour le marchand. Le rythme de l’aventure est très bien équilibré, aussi, ce remake reste orienté action. Si de brefs moments de sursauts ponctuent votre  aventure, il ne faut pas vous attendre à l’expérience d’un Resident Evil 7 ou d’un Village.

Resumé de notre test de Resident Evil 4 Remake

S’attaquer au remake de Resident Evil 4 n’était pas aisé. Parce qu’à sa sortie initiale, il était en avance sur son temps. Un fait appuyé d’une part par divers titres qui ont repris avec plus ou moins de brio ses mécaniques ainsi que par la ressortie de ce dernier dans plusieurs rééditions, dont une en VR d’une qualité immersive impeccable. Mais en choisissant le bon angle, Capcom ont réussi l’impossible. Avec cette ambiance retravaillée grâce au RE Engine, en choisissant de garder le fond comme la forme mais en bouleversant simplement certains éléments du gameplay et de la narration, ils font de cette refonte une redécouverte. Un exemple à suivre.

Resident Evil 4 Remake est disponible depuis le 24 Mars 2023 sur PS5, PS4, Xbox Series et PC

Points forts

  • Une mise en scène moins grandiloquente
  • Un gameplay aux petits oignons
  • Une narration qui a gagné en fluidité
  • La réécriture d’Ashley
  • Graphiquement magnifique dans les intérieurs sombres et les scènes de nuit
  • Une très bonne rejouabilité
  • Un mode Ray Tracing qui magnifie l’ambiance et les détails sans sacrifier la performance
  • L’ajout de quêtes annexes…

Points faibles

  • …Pas franchement passionnantes
  • Le jeu est bien moins beau dans les séquences de jour
  • L’histoire est toujours aussi manichéenne
  • Ça manque de challenge en mode normal, malgré quelques pics de difficulté

Graphismes
90 %
Durée de vie
100 %
Gameplay
95 %
Histoire
80 %
Bande-son
85 %

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Maximus
Maximus
Quelque part, dans un des millions d'univers infinis qui composent notre multivers, je déteste les jeux vidéos. Je n'y éprouve aucun intérêt et pire, je me montre particulièrement condescendant envers les "gamers". Mais c'est un autre univers.

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