Hi-Fi Rush : Notre avis sur cette pépite que personne n’a vue venir

C’est LA sensation de Janvier. Hi-Fi Rush, le nouveau jeu de Tango Gameworks, studio de Shinji Mikami derrière The Evil Within et Ghostwire Tokyo est sorti il y a quelques jours à peine. Un titre lancé sur PC et XBOX Series, et ce, après avoir été annoncé pour la première fois… quelques heures plus tôt ! Un pari osé niveau marketing même pour un jeu inclus dans le gamepass. Mais heureusement, les équipes de Mikami ont passé le plus dur : Hi-Fi Rush est un jeu cool. Vraiment cool.

The Chai must go on

Hi-Fi Rush gameplayHi-Fi Rush est donc un titre à l’opposé des productions auxquels nous ont habitués Tango Gameworks. Esthétique pop, coloré et en cel shading, bref, on est bien loin des couloirs glauques parcourus par Sebastian Castellanos. Ici, on incarne Chai, un adolescent se rêvant futur rockstar qui intègre un programme d’amélioration cybernétique.

En tout bon fan de guitare électrique, notre jeune rocker opte pour un remplacement de son bras. Problème : L’opération tourne mal, il se retrouve considéré comme une anomalie par une entreprise aux desseins clichés de méchantes entreprises et surtout : un lecteur MP3 vient se greffer au niveau de son cœur.

Un postulat de départ fort cocasse qui sert d’excuse pour donner le LA : Ce qui aurait pu être un simple jeu d’action devient un mélange entre beat them all et jeu de rythme. Avec son bras de métal et la guitare qui le prolonge, Chai va devoir écouter son cœur (haha) et suivre le tempo pour faire un max de dégâts, le tout sur des airs de Prodigy ou Nine Inch Nails.

Hi-Fi Rush gameplay combat

 

Aussi jouissif que permissif

Les jeux de rythme ont décidément le vent en poupe. Bien sûr, on pourrait parler des succès de la saga Just Dance (quoique…) ou de Beat Saber, la VR-itable star du Metaquest. Mais la dernière production de Shinji Mikami n’en partage que l’aspect rythmique et musicale. Du reste, il aborde un genre totalement différent puisque avant d’être un jeu de rythme, c’est avant tout un jeu d’action.

Et si la comparaison avec Metal Hellsinger, le Doom rythmique sorti en 2022 est plus pertinent, Hi-Fi Rush s’en écarte beaucoup pour proposer une expérience complètement différente et plus accessible. Là où le FPS nerveux de The Outsiders est assez exigeant et principalement basé sur le combat à distance, l’aventure de Chai invite à enchainer les combos à coups de bras et de jambes, tout en se montrant plus permissif et plus ouvert sur son gameplay.

Comme tout bon beat them all qui se respecte, Hi-Fi Rush permet de débloquer au fil du jeu moult combos et autres capacités dévastatrices ainsi que différents bonus à intégrer dans notre set pour faciliter notre petite aventure. Une facilité qui n’en est pas péjorative pour autant. Au fil de l’histoire se déroule en effet un gameplay qui demande quand même un minimum d’exigence mais sans se montrer punitif et surtout : il s’avère étonnamment varié et ce à condition de passer outre le début du jeu qui est peut-être un peu long.

Hi-Fi Rush Gameplay

Gameplay the music

Avant tout, le jeu semble avoir été pensé pour faire le bonheur des amateurs de scoring. Le but ici est donc de faire grimper sa jauge de rythme au plus haut pour obtenir le meilleur score possible en fin de combat. Pour ce faire, on peut compter sur une véritable panoplie de combos et autres coup spéciaux et même sur l’intervention occasionnelle de différents alliés.

En effet, après leur apparition dans l’histoire, Chai peut appeler un allié disposant de ses propres compétences pour lui faciliter le combat (ce qui est même obligatoire dans certains cas de figure) ou même déclencher une attaque dévastatrice. Par exemple, certains ennemis disposent de boucliers contre lesquels Chai ne peut absolument rien et doit ainsi s’en remettre à Macaron, un colosse doux comme un agneau. Pour l’appeler lui comme d’autres alliés, une simple pression sur la touche dédiée (RT sur Xbox). Une possibilité à peine limitée par un cooldown de quelques secondes.

Pour ce qui est de les appeler pour une attaque spéciale, c’est un poil plus complexe mais loin d’être insurmontable et vraiment grisant à la longue : À la fin d’un combo réussi, il suffit d’appuyer sur la touche d’appel au bon moment (une jauge circulaire apparait pour lancer un mini QTE à la fin de chaque enchainement) et d’avoir assez de jauge de reverb pour que notre allié envoie son attaque spéciale.

Une attaque que l’on peut d’ailleurs choisir à condition de les avoir achetés au préalable et qui se déclenche enMenu boutique Hi-Fi Rush fonction de notre contexte d’utilisation : lors d’un combo lancé dans les airs ou à terre, en maintenant RT… Bref, des combinaisons identiques pour tous nos alliés, pour un total de 4 attaques spéciales à débloquer pour chacun d’entre eux. Et ce sans compter les simples capacités d’appel. Puisqu’on y’ est d’ailleurs, les différents pouvoirs et autres compétences s’achètent via des tas de boulons qui trainent un peu partout et qu’on gagne également au gré des combats et on achète tous dans ce qui fera office à la fois de Hub et de transition entre les différents chapitre mais aussi via des sortes de panneaux publicitaires placés aléatoirement dans de rares zones de jeu.

Accord parfait entre mise en scène et direction artistique

Le scénario n’est pas le point fort du titre, à commencer par sa base très cliché, poussé encore plus loin dans sa narration qui accumule tous les codes du genre. Néanmoins, son aspect Old School, son humour et ses héros attachants bien aidés par un doublage de qualité, à commencer par Benoit Dupac qui donne toute sa fougue à notre rocker en herbe rend le tout plaisant à suivre et réserve même quelques petits rebondissements bien sentis. En termes de direction, on est sur un excellent travail là aussi : Au cel shading propre et sans fioritures s’ajoutent une technicité irréprochable, tant sur la fluidité que sur l’absence de bugs majeurs (tout juste un ou deux ralentissements perçus à de très rares occasions).

Hi-Fi Rush gameplay

Comment par exemple ne pas parler de ces transitions invisibles entre cinématiques 2D et séquences en cel shading, et ce, uniquement avec une très légère touche de 3D popant discrètement au détour de séquences au montage parfaitement millimétrés ? À côté, on a aussi droit à une mise en scène explosive et totalement maitrisée. À commencer par les combats contre les boss, qui compensent leur faible nombre par une variété surprenante tant dans leur style que les phases qui composent chacun de ces combats. De la variété que l’on retrouve aussi dans les affrontements réguliers :

Certains utilisent des capacités forçant l’appel d’alliés, d’autres lancent des phases d’attaques qu’il faut alors contrer ou esquiver, et ce, en répétant une phase de QTE indiqué au préalable, en essayant de répéter le même rythme. Une originalité qui contrebalance la simplicité de ladite phase puisqu’elle consiste à alterner avec deux touches seulement : Celle dédiée au contre et celle dédiée à l’esquive.

On n’est pas là pour danser le tango

Gameplay Hi-Fi RushQue l’on soit ou non habitués aux jeux de rythmes, Hi-Fi Rush fait absolument tout pour nous caresser dans le sens du poil, et ça marche très bien. À aucun moment le jeu ne cherche à être frustrant. Si l’intérêt principal est évidemment de combattre les vagues d’ennemis au rythme des chansons rocks franchement entrainantes, cela n’en constitue pas une obligation pour autant.Hormis pour certaines séquences contre les boss, le fait de se battre en rythme est surtout là pour le scoring et le déchainement de combos dévastateurs. Ainsi, le titre fait le choix de ne pas imposer son concept mais s’agissant de son principal intérêt, cherche à y baigner progressivement les plus néophytes d’entre nous.

Pour ce faire, outre les différents mode de difficultés (nous avons fait le jeu en mode normal), le jeu donne un tas d’indications visuelles dans les décors et les éléments, tout comme notre Chai, qui tous se dandinent frénétiquement sur le tempo. Ajoutons à cela la barre de tempo que l’on peut faire apparaitre au bas de l’écran et après ça, plus d’excuses pour ne pas faire péter le rang S dans la douzaine de chapitres que compte l’aventure.

En vérité si ces éléments aident jusqu’au bout (de mes rêves…), ils permettent de s’acclimater en douceur et c’est ainsi qu’après un peu d’entrainement, on se surprend à suivre le rythme sans problème, en ne faisant plus attention aux divers éléments mais bien à la musique.

Quelques fausses notes

Malgré tout ce qu’on dit, non, le jeu n’est pas non plus totalement réglé comme du papier à musique (nous sommes conscients de la surabondance de jeux de mots sur la musique dans ce billet et nous vous présentons nos plus sincères excuses). Il subsiste évidemment quelques défauts et si on a déjà parlé du scénario qui ne vole pas spécialement haut tout comme ses dialogues d’ailleurs, on peut aussi parler d’une certaine redondance puisque chacun des 12 chapitres répète à peu près le même schéma.

La durée de vie d’ailleurs pour un premier run n’est pas particulièrement élevé non plus car de notre côté, nous avons fini le jeu en moins de 8H. Néanmoins, il s’agit d’une durée acceptable pour ce genre de soft et à côté, le titre profite d’une excellente rejouabilité grâce à son système de scoring mais aussi à divers éléments et autres secrets à débloquer en fin de jeu dont nous tairons ici la nature.

Hi-Fi Rush gameplay

Un petit regret aussi concernant l’utilisation de certains avantages permanents. On ne peut en utiliser qu’un à la fois et si on veut s’en affecter plusieurs, il faut acheter des emplacements. Un choix bienvenu dans le cadre du endgame mais qui en l’état n’apporte pas grand-chose, tant les ennemis rencontrés restent globalement aléatoires et n’incite pas forcément à une préparation minutieuse.

Points forts

  • Un gameplay très entrainant et très varié
  • Le mélange entre jeu d’action et jeu de rythme
  • toujours accessible, jamais punitif
  • La direction artistique, une leçon de cel shading
  • Une mise en scène ultra efficace
  • Le doublage VF
  • La bande-son, evidemment
  • Une excellente rejouabilité
  • Des personnages attachants et rafraichissants
  • Un scénario plaisant à suivre avec quelques surprises et une bonne dose d’humour…
  • Inclus dans le gamepass et vendu à moins de 30€

Points faibles

  • … mais qui fait quand même très cliché
  • un schéma narratif un peu redondant
  • certains éléments dans le gameplay peuvent légèrement frustrer
  • Il faut passer outre une longue intro avant de réaliser la richesse du jeu

ConclusionUne très belle surprise pour un kiff total

Hi-Fi Rush est un jeu dont on ne connaissait même pas l’existence il y a encore une semaine. Mais aujourd’hui, on peut affirmer qu’il fera partie des jeux dont on parlera encore à la fin de l’année. Pour son marketing osé, sans aucun doute, mais surtout pour le plaisir qu’il procure manette en main et son héros aussi attachant que maladroit. Un plaisir frais, enivrant et joussif qui ne frustre jamais le joueur mais ne cherche au contraire qu’a l’aider et l’encourager. La direction artistique, dans un cel shading tout en propreté devrait ravir les nostalgiques de l’ère Dreamcast et le jeu dans son ensemble devrait satisfaire tous les publics, en particulier les férus de scoring. Il y a bien quelques défauts peut-être trop importants pour permettre l’ascension au statut de chef d’oeuvre, mais aucun n’est assez fort pour retirer l’indéniable plaisir de jeu. Et ca, c’est le plus important.

 

Hi-Fi Rush est disponible depuis le 25 Janvier 2023 sur PC et XBOX Series, inclus dans le gamepass

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Maximus
Maximus
Quelque part, dans un des millions d'univers infinis qui composent notre multivers, je déteste les jeux vidéos. Je n'y éprouve aucun intérêt et pire, je me montre particulièrement condescendant envers les "gamers". Mais c'est un autre univers.

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