Until Dawn : un film aussi ludique qu’à la manette ?

Si l’information a dû faire face au reveal de la Nintendo Switch 2, le  trailer officiel du film Until Dawn ne vous a peut-être pas échappé, et avec lui une intrigue qui semble prendre ses distances avec le matériau d’origine et surtout un concept qui parait remettre en question le coté définitif de la mort, sur lequel le titre origonal insiste beaucoup.  Mais est-on vraiment en terrain inconnu ? Rien n’est moins sûr…

Until Dawn : la frontière entre jeu et film plus fine que jamais

Il faut dire franchement les choses: lorsque l’adaptation du jeu Until Dawn a été officialisé, on se posait tout de même la question de l’intérêt. Pourquoi refaire pour le cinéma une oeuvre qui a déjà tout d’un véritable film horreur interactif et qui reprenait déjà les codes et clichés (assumés) des slasher movies ? On ne dit pas que c’eût été peine perdue. Mais l’idée de revoir exactement la même œuvre, sans que l’on contrôle les personnages et leur destin, ca n’avait pas non plus de quoi franchement exciter nos papilles cinématographiques, tout du moins dans le contexte d’un genre tel que celui de Until Dawn.

Mais ça, c’etait sans compter sur l’idée de se focaliser davantage sur le concept derrière le jeu plus que sur son intrigue. Bien sûr,  si l’on ne regarde pas par le prisme du jeu vidéo, l’histoire,  c’est celle d’une bande de jeunes se retrouvant piégés dans une montagne isolée et qui vont devoir tenter de survivre jusqu’au lendemain. Et, même si cela semble être fait avec un tas de variations, le film part sur un schéma narratif similaire. Mais en prêtant davantage attention à l’aspect ludique, on note que le jeu ne nous invite pas seulement à essayer de survivre, comme tout jeu de survie qui se respecte ( parce que Until Dawn est aussi en partie un jeu de survie), mais surtout à contrôler le destin de nos personnages.

Quand la boucle de gameplay devient une boucle temporelle

Et c’est ça,  la très bonne idée du film. Se focaliser davantage sur cette notion de contrôle plutôt que sur celui déjà bien essoré du « slasher  pour les nuls« . Ce qui était aussi l’excellente idée du jeu vidéo. Mais alors se posait la question : comment transformer un concept pensé avant tout pour être interactif et le transformer pour l’adapter au format cinéma ? Question épineuse qu’il aurait été facile d’éviter en choisissant de faire  complètement ce facteur. Mais il semble que Sony Pictures n’était pas enclin à ignorer la nature première de Until Dawn. Et c’est en ça que le concept de boucle temporelle est une excellente idée.

Parce que non content de reprendre le principe fondamentale d’un jeu vidéo,  qui veut que la mort n’est jamais définitive,  cette boucle temporelle permet à ce que les personnages du film jouent le rôle tenu par le joueur. Ce n’est plus ce dernier qui décide du chemin à prendre ou du choix à faire, ce sont les personnages eux-mêmes. Oui, la mort est définitive dans Until Dawn. Mais le défi n’est-il pas de trouver le cheminement parfait, celui qui mènera à la survie de toute notre bande ? Et les faits sont là. Comme dans tout jeux à embranchements, le titre de MassiveGames offrait un tas d’issues différentes. Mais pour permettre à tous nos personnages de survivre, il n’y a qu’un seul et unique cheminement possible.

Until Dawn film screenshot trailer officiel français

Revoir la notion d’adaptation et de fidélité

Et cette notion est un concept sur lequel le jeu insiste énormément. Les choix, l’effet papillon, les totems, les rappels en cours de partie, les résumé au fil des chapitres…tout, dans le jeu est là pour nous rappeler que nous sommes maîtres de nos choix, mais que chacun d’entre eux, si innocent soit-il peut mener à un destin inéluctable. Et lorsqu’un choix que nous avons fait fini par mener à la disparition inexorable d’un de nos personnages,  que fait-on ? On revient en arrière pour modifier nos décisions. Voilà comment une boucle de gameplay devient une boucle temporelle.

Maintenant,  une excellente idée sur le papier ne veut pas dire qu’elle sera parfaitement exécutée. D’aucun diront que l’idée de la boucle temporelle a déjà été utilisée un tas de fois au cinéma. Et si les exemples dans le cinéma horrifique ne sont pas légion, on note tout de même l’exemple assez récent de Happy Birthdead. Seulement, le futur réalisateur avait expliqué que les différentes boucles seraient l’occasion d’explorer différents genres horrifiques : peut-être est-ce là une manière qu’aura le film de jouer avec d’autres codes des jeux vidéos ?. Ce serait en tout cas une manière assez innovante de penser une adaptation : Until Dawn n’est pas l’adaptation du jeu éponyme, c’est l’adaptation d’un jeu vidéo, avec tous les codes et les procédés propre à ce genre de média.

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Maximus
Maximus
Quelque part, dans un des millions d'univers infinis qui composent notre multivers, je déteste les jeux vidéos. Je n'y éprouve aucun intérêt et pire, je me montre particulièrement condescendant envers les "gamers". Mais c'est un autre univers.

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