Test The Last of Us Part 2 Remastered (mode histoire)

Après nous être penchés sur les axes d’améliorations apportées dans The Last of Us Part 2 Remastered, il est temps de voir dans ce test ce que vaut le récit principal de cette suite. S’agissant d’un test tel qu’il aurait pu sortir en 2020, il n’y aura aucun spoiler ici et nous éluderons volontairement certains gros pans.

The Last of Us Part 2 Remastered : une suite inutile, et pourtant…

En 2013 et un remaster plus tard (un remake et une adaptation encore plus tard), Naughty Dog invitait les joueurs à vivre une aventure émotionnellement forte aux côtés de Joel et Ellie. Elle, qui portait l’espoir d’un monde guéri de son épidémie ravageuse, et lui, engagé comme simple livreur qui voyait en elle sa propre fille. Point de vue qui sera alors le déclencheur tant d’une narration émotionnellement intense que d’une conclusion d’une ambiguïté morale qui n’aura laissé personne insensible. Une finalité qui se suffisait à elle-même, si elle n’aurait eu pour inconvénient de nous priver d’un nouveau road trip à leurs côtés.

7 ans après, sortait cependant une suite qui prenait le risque de raconter directement le destin de Joel et Ellie. Comment le monde aurait évolué ? Que deviendraient-ils dans ce nouveau monde ? Qu’allait apporter cette suite que n’apportait pas le premier volet ? Neil Druckmann répondait à toutes ces questions sans jamais tenir compte des espoirs des joueurs, tant elles auront bouleversé les attentes et les certitudes. Si la fin du premier jeu posait un grand questionnement moral, The Last of Us Part 2 pose ce questionnement durant toute son aventure. Dans The Last of Us Part 2, il sera question de vengeance. Une thématique que l’on a très souvent vue dans le milieu du jeu vidéo.

Mais jamais ce thème n’aura été traité avec autant d’ambiguïté. Neil Druckmann interroge ici sur le bien fondé d’une telle quête, quitte à imposer le point de vue de l’antagoniste du jeu, Abby. Et quel point de vue. Personnage dont l’écriture, d’une richesse exceptionnelle, fait d’elle un miroir à la quête d’Ellie, qui joue ici un rôle majeur. Comme il est extrêmement délicat de ne pas en dire plus sans prendre le risque de divulgâcher le moindre élément, nous n’irons pas plus loin que cette description qui peut sembler vague. Mais comprenez-bien que dans le domaine, rarement un jeu nous aura mis dans une situation aussi inconfortable que dans The Last of Us Part 2, que ce soit dans la quête d’Ellie et son évolution que dans celle d’Abby

Quoi qu’il en soit, la puissance narrative du jeu est telle qu’elle parvient à nous faire passer par tous les états, y compris par des sentiments contradictoires envers les protagonistes et antagonistes du jeu (particulièrement Ellie et Abby). Au niveau des personnages, s’ils sont plus nombreux que dans le premier épisode, on notera tout de même un développement moins poussé pour les plus secondaires d’entre eux. Si l’on excepte Dina et ce qu’elle va apporter via sa relation avec Ellie. Quant à la relation entre cette dernière et Joel, elle se montre tout autant maitrisée, passant notamment via plusieurs flashbacks.

The Last of Us Part 2 remastered

Un gameplay (encore plus) maitrisé

The Last of Us Part 2, ce n’est pas qu’une narration exemplaire, ce sont également des gunfights dynamiques permettant bien des approches. Certaines améliorations sont apportées par rapport au premier volet, tout en conservant les principaux éléments. Dans certains combats, des alliés nous fileront un coup de main pour achever certains de nos adversaires, par exemple. On notera aussi le fait (un peu curieux) que certains adversaires nous supplieront de les épargner, pour de toute manière tenter de nous planter en traitre dans tous les cas. Ce qui rend la feature un peu inutile.

Si le jeu prône toujours la prudence et l’approche infiltration, avec toujours un taux de munitions limité, il se montre plus ouvert et brutal sur les combats au corps à corps. Ça parait être un détail, mais le ressenti manette en main est tellement jouissif que l’on se surprend souvent à privilégier ce mode d’affrontement, d’autant plus avec des esquives simples à placer. Un exploit d’autant plus remarquable que le level design de The Last of Us Part 2 permet de varier les approches comme bon nous semble.

On peut tout aussi bien attaquer un adversaire de dos (pour les clickers, c’est même indispensable) que leur faire tâter du poing avant d’enchainer sur un bon headshot ou encore les exécuter après les avoir surpris avec un lancer de brique bien placé. Tout ça sans compter sur l’utilisation de nombreux pièges et autres explosifs à crafter au cours de l’aventure. Le jeu gagne également en verticalité, puisque notre personnage peut désormais sauter. Ça n’a l’air de rien dit comme ça, mais la vérité, c’est que ça en rend le level design encore plus permissif en termes d’approches.

Tout comme dans le précédent jeu, on pourra en effet améliorer nos armes, nos capacités et récupérer des ressources permettant le crafting de bombes artisanales et autres pièges explosifs. Ce qui nous pousse à fouiller de fond en comble le moindre recoin et tiroir. Ainsi, trouver des outils sera nécessaire pour améliorer nos armes, sous couvert de trouver un établi de travail, généralement placé sur la route du scénario. Les pilules quant à elle permettent d’améliorer les skills quand les magasines nous en débloquent de nouvelles fenêtres. Les collectionneurs et complétistes pourront quant à eux tenter de récupérer les 48 cartes héros, et passer par la case « chapitres » en cas de loupé à la fin du jeu.

The Last of Us Part 2 remastered

The Last of Us Part 2 Remastered est plus beau et immersif que jamais

En 2020, The Last of Us part 2 donnait déjà une somptueuse claque à l’industrie avec un affichage graphique exceptionnel. En 2024, cette version PS4 n’a pas pris une ride, mais a pourtant trouvé le moyen de se montrer encore plus rayonnant sur PS5. Le jeu avait déjà bénéficié d’une mise à jour, mais celle-ci se « contentait’ de proposer l’option 60 fps. Ici, la résolution a été revue, puisqu’il est désormais possible de profiter d’une 4k native en 30 fps mais également d’une 4k dynamique en 60fps. Rendu en 1440p, elle sort ici en 2160p, et non pas en 1440, comme c’était précédemment le cas.

Ce ne sont pas les seules améliorations sur le point technique et graphique, puisque The Last of Us part 2 Remastered est à présent compatible avec la VRR, atteignant ainsi les 45/50 fps en mode fidélité et 75/80 fps en mode performance. Nous avons aussi droit à certaines améliorations graphiques, telles que les textures ou encore les ombres et lumières. Pour quiconque n’a pas joué au jeu depuis un petit moment, la différence sera plutôt imperceptible, et encore plus en mode performance. Mais comparé côte à côte, le jeu gagne indéniablement en détails, en particulier sur le mode fidélité. C’est particulièrement flagrant sur les effets de lumières, notamment les zones reflétées par les rayons du soleil (comme la séquence d’ouverture). Les animations, particulièrement sur les visages et expressions, restent toujours aussi bluffantes.

Les capacités de la Dualsense et de la console sont ici pleinement exploitées, ce qui donne droit à un temps de chargement clairement réduit et à une immersion plus poussée. Les gâchettes adaptatives sont intelligemment prises en compte en fonction de nos armes tandis que les pas, gouttes de pluies et autres discussions se ressentent littéralement manette en main. Très franchement, l’option par rapport aux dialogues, avec une intensité plus ou moins forte en fonction de leur nature, fait davantage gadget. Une option permet d’ailleurs de régler l’intensité des gâchettes et des vibrations, voire de les désactiver.

The Last of Us Part 2 remastered

Conclusion : une maestria technique et narratif sans pareil

The Last of Us avait-il besoin d’une suite ? Certainement pas. Sa fin à la morale ambiguë se suffisait à elle-même. Pourtant, Neil Druckmann et Haley Gross, sa coscénariste, ont pris le risque d’apporter une suite directe à cette aventure qui n’en demandait pas forcément. Mais surtout qui n’en demandait pas tant. The Last of Us Part 2 remet en cause les certitudes et les attentes des joueurs comme jamais un jeu ne l’aura fait auparavant. Oui, si les personnages sont plus nombreux, les plus secondaires d’entre eux n’ont pas un traitement aussi fort que les protagonistes du 1er jeu, ou même un personnage comme Bill marquait d’une empreinte indélébile.

Mais les protagonistes bénéficient ici d’une écriture encore plus développée et Abby, antagoniste de cette suite, a droit à une écriture ultra-soignée, plus ambiguë que jamais vis-à-vis de son rôle et doit aussi beaucoup à la performance de Laura Bailey, sachant que de toute manière, tous les acteurs/actrices du jeu fournissent un travail exemplaire. De plus, le gameplay du jeu a ici été encore amélioré, avec des gunfights encore plus percutants et des possibilités d’approches plus nombreuses, notamment avec l’apport d’une verticalité absente du premier opus. La remastérisation PS5 ne fait qu’améliorer davantage ce qui semblait déjà parfait, mais pour celles et ceux n’ayant jamais touché le jeu, il s’agit sans le moindre doute de la meilleure porte d’entrée possible.

The Last of Us Part 2 Remastered est disponible depuis le 19 janvier 2024 en exclusivité sur PS5

Points forts :

  • Une histoire qui nous fait passer par plein d’émotions contradictoires
  • La dualité Ellie/Abby, toutes deux superbement écrites et interprétées
  • Un gameplay plus riche, plus permissif et plus percutant
  • Les fonctionnalités de la Dualsense ajoutent à l’immersion
  • Une aventure qui tient en haleine sur 25h en ligne droite
  • Graphiquement somptueux

Points faibles :

  • Certains choix ne peuvent que créer la controverse auprès des fans
  • La plupart des personnages secondaires manquent de développement
  • Certaines fonctionnalités de la Dualsense font plus gadget qu’autre chose

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Maximus
Maximus
Quelque part, dans un des millions d'univers infinis qui composent notre multivers, je déteste les jeux vidéos. Je n'y éprouve aucun intérêt et pire, je me montre particulièrement condescendant envers les "gamers". Mais c'est un autre univers.

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