Test : Endless Ocean Luminous côtoie les abysses

Endless Ocean est une licence de niche chère à ses joueurs. Après 15 ans d’absence, elle refait enfin surface. Quel est le résultat de ces longues années d’attente ? Découvrez le test complet d’Endless Ocean Luminous sur Nintendo Switch.

Retour sur la licence Endless Ocean

Le premier opus de la licence est apparu en août 2007 au Japon et novembre 2007 chez nous sur Wii. Arika, le studio de développement, n’était pas à son premier coup d’essai dans le monde ludico-océanique. Sur la PS2 était sorti Everblue 1 et 2, respectivement en 2001 et 2002 (2003 en Europe). Jeu d’aventure et de plongée sous-marine, Endless Ocean était son successeur spirituel. Le gameplay lent et contemplatif ainsi que le thème de la plongée en faisaient des jeux de niche. Malgré tout, la licence avait su attirer de nombreux fans. Sa suite, Endless Ocean 2 : Aventuriers des fonds marins, avait quant à lui accentué le côté aventure du jeu.

Le joueur avait une interaction relativement limitée avec la faune marine dans le premier opus. Contrairement au deuxième qui permettait également de soigner ou d’apaiser les créatures agitées. Désormais, requins et autres créatures hostiles pouvaient « attaquer » le joueur. Il n’y avait pas de game-over, mais on perdait alors de l’oxygène, nous forçant à écourter notre balade sous-marine. Cette simple amélioration de gameplay permettait alors de ressentir une forme d’appréhension et d’excitation à l’approche de certaines créatures. Hors de l’eau, il était possible de rencontrer les différents PNJ et de discuter avec eux. Il y avait une trame narrative intéressante qui tenait en haleine jusqu’à la fin. Surfant sur les mystères à découvrir, créatures légendaires et civilisations oubliées, tout donnait envie de s’aventurer plus profondément dans les différentes mers du monde.

Néanmoins, la demande relativement faible d’un jeu si particulier et les nombreux autres projets du studio ont fait disparaître la licence pendant 15 ans, au grand dam des fans de la licence.

Le mode histoire d’Endless Ocean Luminous : la plus grosse déception du jeu

Si vous aviez joué aux opus précédents et que vous pensiez retrouver la même ambiance et narration dans cette version, vous risquez d’être déçu. L’histoire est découpée en plein de très courts épisodes (2 à 3 minutes chacun), eux-mêmes bloqués derrière des conditions à remplir. Le résultat est une histoire artificiellement longue et frustrante. Puisqu’on ne peut pas la suivre à loisir, il est obligatoire de faire des plongées en solo ou en multijoueur pour remplir les conditions requises pour la suite. Il est facile de perdre le fil et de se désintéresser. À plus forte raison parce que l’histoire elle-même est assez inintéressante comparativement aux premiers épisodes.

Ici, nous ne voyons plus des PNJ plein de personnalité, mais seulement une IA et Daniel. Il nous accompagne sans réellement être à nos côtés lorsqu’on nage. De plus, les passages hors de l’eau dans une base maritime n’existent plus. Tout est segmenté en mini chapitres et en dehors d’eux, on accède seulement aux différents menus. Fini les intrigues entre les différents personnages, les messages urgents, les trouvailles étudiées à la base, etc. Là, il est seulement question de sauver un arbre marin à l’aide de notre scanner. En effet, pour sauver cet abri de biodiversité, il faut scanner le plus de poissons possibles recouverts d’un étrange éclat doré. D’un point de vue gameplay cela sert à voir quels poissons n’ont pas encore été scannés. D’un point de vue narratif, cela tombe totalement à plat et c’est incohérent.

Bien qu’Endless Ocean ait toujours laissé place aux mystères et secrets, le gameplay et la narration étaient jusqu’alors cohérents. Par exemple, dans le deuxième volet, il fallait utiliser un pistolet à impulsion électromagnétique pour calmer les créatures ou les soigner. Malgré le manque de réalisme, ça semblait tout de même suffisamment crédible, ne cassait pas l’immersion et ça ajoutait un intérêt au gameplay, tout en s’intègrant parfaitement à la narration. Dans Luminous, c’est exactement l’inverse.

Un gameplay largement appauvri

Car malheureusement, ce n’est pas non plus avec le gameplay que nous serons gâtés. Si on a déjà évoqué l’utilisation du pistolet éléctro-magnétique sur les poissons, on pouvait aussi les caresser ou encore leur donner des friandises, et on pouvait chercher des trésors enfouis à l’aide d’un sonar. Sans compter les interactions hors de l’eau au sein de la base. Il était possible de marcher librement vers les différents PNJ pour discuter, s’acheter de nouveaux équipements ou encore du cosmétique.

Dans ce nouvel opus, les mécaniques de jeu se limitent globalement à appuyer ou rester appuyé sur la même touche. Vous pouvez scanner plusieurs poissons à la fois en restant appuyé sur la touche de scan. Et il suffit de s’approcher du point qui brille et d’appuyer sur la touche indiquée pour récupérer le trésor enfoui. Scanner les poissons devient vite très redondant. Et puisque vos objectifs consistent en un certain nombre de scans, vous ne ferez plus que ça sans vous intéresser aux animaux eux-mêmes.

C’est dommage lorsqu’un des buts du jeu est d’éveiller la curiosité marine des joueurs. Vous pourrez également placer une émoticône sur une créature marine ou sur l’emplacement d’un trésor. C’est surtout utile pour le multijoueur. Hors de l’eau, dans les menus, vous pouvez vous acheter du cosmétique avec les points obtenus en scannant la faune marine. Enfin, vous pouvez demander à une créature de vous suivre et l’amener sur des points spécifiques pour remplir des objectifs secondaires.

Les différents modes de jeu

Nous avons déjà parlé du mode histoire qui est découpé en plusieurs chapitres bloqués derrière certaines conditions à remplir. Cependant, il existe aussi un mode exploration en solo ou multijoueur. Une carte est générée aléatoirement et change donc à chaque nouvelle exploration. Vous pouvez décider de reprendre votre exploration en cours ou d’en faire une nouvelle. Vous pouvez également entrer le code d’une map si vous désirez en rejoindre une en particulier.

Le parcours des cartes est fastidieux et long surtout si vous jouez seul. Devoir parcourir chaque centimètre de carte pour la valider à 100% est assez frustrant et semble encore une fois ajouter une durée et un objectif artificiels au jeu. Le multijoueur est sans doute le mode le plus intéressant puisqu’il s’agit de la même chose que la plongée en solo mais au moins vous êtes accompagné et parcourez la carte et les poissons beaucoup plus rapidement.

Un manque d’ambiance certain

Encore une fois, la comparaison est inévitable. L’ambiance et la musique des jeux Endless Ocean étaient un de ses plus gros point fort et intérêt. Les musiques pouvaient être épiques comme anxiogènes en fonction des situations et la playlist était vraiment immersive. Dans Endless Ocean Luminous, il y a quelques rares musiques instrumentales mais on passe la plupart du temps sans aucune musique, seulement le bruit de notre bouteille à air et du monde marin.

Les paysages et situations ne sont pas vraiment mémorables non plus car elles sont générées aléatoirement. On trouve certes une grotte ou une épave par-ci par-là, mais rien de transcendant ou qui soit cohérent avec une narration précise. Lorsqu’avant on pouvait trouver de magnifiques galeries cachées avec beaucoup de détails, ici tout semble être présent juste pour être présent. Dans une grotte sous-marine, vous trouverez toutes sortes de créatures mythiques et légendaires, beaucoup trop même. Il n’y a plus cet effet de « waouh » puisque vous en trouverez dans chaque recoin. De plus, le fait de ne plus avoir aucune interaction avec les animaux qui pourraient être « hostiles », enlève une grande partie de l’émotion ressentie en les voyant. Coupler au fait qu’il faut tout scanner sans réfléchir, on ne se rend parfois même pas compte qu’on se trouve à côté d’une créature légendaire ou préhistorique.

Graphiquement parlant, il n’y a pas grand chose à dire, le jeu est correct mais n’apporte rien de personnel. De surcroît, puisque les maps sont aléatoires, le paysage n’est pas non plus personnalisé. Par conséquent, ni les graphismes ni les paysages sont mémorables. De plus, bien qu’on puisse parfois plonger dans différents biomes en faisant une nouvelle exploration, la sensation de découverte n’est pas vraiment présente. Dans le deuxième épisode, les différentes mers explorables restaient les mêmes au cours de l’histoire. Cela dit, on débloquait de nouveaux endroits dans ces cartes. C’était un système plus gratifiant et cohérant d’un point de vue de l’exploration et de l’histoire.

Le résumé de notre test sur Endless Ocean Luminous

Au vu de tous les points discutés, il n’est malheureusement pas possible de conseiller le jeu dans l’état et à ce prix. Ce qui était auparavant un jeu d’aventure et d’exploration est maintenant un jeu service sans saveur. L’histoire n’est pas organique, divisée en plein de minis épisodes. L’exploration est plate, sans rebondissements, avec des cartes générées aléatoirement, ce qui ne fonctionne pas vraiment bien pour ce genre de jeu. L’ambiance est manquante. Les graphismes sont corrects et le mode multijoueur est ce qu’il y a de plus intéressant dans Endless Ocean Luminous. On ne peut qu’espérer un nouvel épisode qui retournera aux sources dans le futur, mais rien n’est moins sûr.

Endless Ocean Luminous est disponible depuis le 2 mai sur Nintendo Switch.

Points Positifs

  • Le mode multijoueur
  • De bons graphismes
  • Une grande variété d’espèces sous-marine
  • Des explications sur chaque espèce
  • Pas ou peu de bugs

Points négatifs

  • Mode histoire découpé et inintéressant
  • Manque d’ambiance et de musiques
  • Mode exploration long et fastidieux surtout en solo
  • Gameplay simpliste
  • Trop peu d’interaction avec la faune
  • Pas de base à visiter, ni de PNJ avec des réelles interactions
  • Pas de sensation d’aventure, simple jeu de simulation de plongée
Graphismes
70 %
Durée de Vie
50 %
Gameplay
45 %
Histoire
35 %
Bande-son
50 %

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LadyGuilty
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Est-ce la fantasy qui m'a fait aimer les jeux vidéos ou les jeux vidéos qui m'ont fait aimer la fantasy ? Quelle que soit la réponse, ces deux univers ont su accompagner ma vie quotidienne. Curieuse par nature, mes horizons se sont élargis au fur et à mesure et j'aime tester tout type de jeu. Si seulement je pouvais étirer le temps...

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