Mario est l’un des personnages les plus iconiques de la culture pop. C’est d’ailleurs cette popularité, entamé dès sa toute première aventure en 1987 qui poussa les studios américains à en faire le tout premier film adapté d’un jeu. La suite, on la connait et Nintendo a juré qu’on ne les y reprendrait plus… Jusqu’à ce qu’Illumination, le studio derrière Les Minions ne les convainc de donner une nouvelle chance au plombier. Cette fois, ce sera sous la forme d’un film animation sobrement intitulé Super Mario Bros le Film. Et bonne nouvelle pour les fans : le contrat est rempli.
Une adaptation pleine d’étoiles
L’univers Mario n’a jamais brillé par le scénario de ses jeux. Une simplicité qui lui a toujours assuré une accessibilité à toute épreuve et qui est donc logiquement reprise ici. Oui, Super Mario Bros fait en sorte de s’adresser à un public inter-générationnel et il y parvient sans aucun mal. Ici, Mario et Luigi vivent à Brooklyn et essayent de faire tourner leur petite entreprise de plomberie.
Une carrière qu’ils peinent à faire décoller. Un beau jour, une succession d’évènements les téléportent dans un monde étrange bien connu des fans. Sauf que si Mario atterrit au Royaume Champignon, ce n’est pas le cas de Luigi, qui fini dans un lieu bien plus sinistre. C’est alors que Mario demande l’aide de la princesse Peach pour retrouver son frère, désormais prisonnier de Bowser. Le roi des Koopas à de son côté un objectif, le même depuis 1987 : Dominer le monde et se marier avec la princesse.
Avec ce scénario, Super Mario Bros s’assure de se mettre les fans et le grand public dans la poche. Et c’est une très bonne chose. Ajoutons à ça les références à gogo disséminé partout à chaque minute et ça ne peut que donner des étoiles dans les yeux. Mais passons outre l’aspect adaptation et force est d’admettre que si cette simplicité fonctionne en jeu, pour ce qui est d’un portage au cinéma, on n’aurait pas dit non à quelque chose de plus recherché et surtout moins rushé.
Le scénario de Super Mario Bros Le Film ne casse pas des briques mais…
Dans Super Mario Bros, l’ultra simplicité du scénario a toujours été acceptée et même nécessaire. Car c’est cette simplicité qui rendait l’univers accessible pour tous et permettait un gameplay toujours plus inventif, et ce, dans quasiment tous les genres que Mario a touchés. Mais dès lors que l’on a plus la manette en main, c’est une tout autre histoire.
Super Mario Bros n’est pas le film animation le plus inventif de ces dernières années, loin de là. Mais au-delà de cette volonté de faire le film le plus abordable possible, ce qui est un aspect franchement réussi ici, il faut reconnaitre que l’exercice de lier dans un même film plusieurs univers Mario était peut-être périlleux. Donkey Kong, Mario Kart, Super Smash Bros, Luigi’s Mansion, etc. Tous ces univers apparaissant dans différents jeux ont besoin de liant pour être reconnecté au sein d’un même film et le résultat à l’écran est mi-figue mi-raisin.
Si la connexion se fait de manière fluide en terme artistique, les évènements nous entrainant d’un « niveau » à l’autre sont bien trop précipités et en fin de compte, nous avons souvent l’impression de voir le jeu sans pouvoir toucher à la manette. Loin d’en faire une purge bien sûr, ça constitue quand même une certaine frustration. Un sentiment que l’on n’aurait pas ressenti si le film proposait un peu plus d’inventivité. Et Super Mario est pourtant un univers propice à l’inventivité.
Un royaume Champignon au petits oignons.
Mario n’a jamais eu besoin d’expliquer son monde. Les choses sont comme elles sont au Royaume Champignon parce que c’est comme ça. On se moque de comment tout ça a été mis en place. Illumination l’a bien compris et ne s’embarrasse pas d’une exposition qui pourrait casser le rythme soutenu (un peu trop) du film.De même que pour Bowser, pour qui l’on n’a pas forcément besoin d’expliquer les motivations. Il est méchant par sa fonction et il en a toujours été ainsi. Développer ou modifier cet aspect aurait risqué de dénaturer le personnage.
Oui, Peach n’est plus la pimbêche qui se fait capturer pour la 101ᵉ fois. Au contraire, ici c’est plutôt Luigi qui occupe ce rôle tandis que la princesse agit ici comme une véritable leader. Mais ça fonctionne très bien. Parce qu’on est en 2023 et que donner un caractère plus trempé à Peach reste une idée bienvenue. De plus, c’est un aspect que certains jeux de la licence nous a déjà montré.
On aurait aimé en revanche un développement plus poussé pour certains personnages. À l’image de Toad qui sert principalement de faire-valoir ou Luigi, qui passe près de la moitié du film enfermé en cage. Mais comme pour Mario, dont le doublage par Chris Pratt n’est pas du tout la catastrophe redoutée, tous ont bénéficié d’un soin tout particulier pour voir leur essence totalement respectée. Un exercice pas si simple, dès lors qu’il consiste en premier lieu à donner une voix à des personnages qui s’exprimaient essentiellement par des onomatopées.
Bilan Super Mario Bros Le Film : Une adaptation fidèle et pêchue mais lisse
Super Mario Bros le film fait avant tout ce qu’on demande à l’adaptation d’un jeu : Se montrer d’une fidélité exemplaire à son modèle avec tout le respect qui lui est dû. Grand public et Illumination oblige, l’aventure du plombier sur grand écran s’accompagne d’un humour léger mais efficace. Toutefois, cette fidélité en est poussé au point d’en priver le scénario davantage d’originalité. Un scénario qui enchaine les lieux iconiques et les péripéties de manière souvent trop dense. Pour autant, si les fans seront plus que jamais comblé, par cette fidelité à toute épreuve et les innombrables easter eggs parfaitement intégrés au film, le grand public devrait quant à lui se satisfaire d’un long métrage d’animation frais, drôle et calibré pour le grand public. Et pour un « premier » essai, c’est un bilan particulièrement satisfaisant.
