Alors que la nomination du DLC Shadow of the Erdtree parmi les jeux de l’année à beaucoup fait jaser dans la sphère vidéoludique, certains criant même à la manipulation suite à une mise à jour des règles sur le site officiel des Game Awards, on fait le point sur ce qui est vrai et ne l’est pas dans toute cette histoire.
Les DLC comme Shadow of the Erdtree sont éligibles, et non, ce n’est pas nouveau
Voilà un moment qu’une sélection aux Game Awards n’avait pas autant divisé. Bien sûr, il y’a les éternels regrets de ne pas voir nos jeux favoris dans les nommés. On se console en se disant qu’ils pourraient même être élus pires jeux de l’année, c’est notre appréciation personnelle qui l’emporte de toute manière. Mais outre ces regrets, il y a aussi eu la stupeur, chez beaucoup, de voir un DLC figurer parmi les jeux de l’année.
Un détail qui n’aurait peut-être pas autant fait réagir (ou si peu) si le site officiel des Game Awards n’avait pas mentionné de nouvelles lignes sur son site officiel, à savoir que les remakes, remasters et DLC étaient éligibles dans toutes les catégories. Evidemment, voir quelques jours après le DLC de Elden Ring dans la liste des nommés, on ne pouvait, pour beaucoup d’entre nous, n’y voir la qu’une escroquerie destiné à designer d’avance un gagnant tout indiqué pour le jeu de l’année : Shadow of the Erdtree.
Mais comme vous allez le comprendre, ce n’est pas la réalité. Alors cette réalité ne change absolument rien au débat, qui est de savoir si oui ou non, un DLC à sa place parmi les prétendants. Nous même à la rédaction de ActuGeekGaming avons des points de vues qui divergent, tout en nous montrant ouvert aux idées de tout un chacun. Mais ce qui est important ici, c’est de comprendre en quoi cette règle n’est absolument pas nouvelle, contrairement à ce que l’on entend à gauche et à droite.
Un passif qui prouvait déjà le contraire
Si l’on se penche sur les cérémonies précédentes, en remontant en 2015, on constate qu’effectivement, aucun DLC n’avait jusque-là été nommé parmi les jeux de l’année. Shadow of the Erdtree est donc bel est bien le premier DLC à concourir dans la catégorie des jeux de l’année… mais pas le premier à concourir aux Game Awards pour autant. Ici, 2 cas vont nous intéresser : The Witcher 3 et Cyberpunk 2077. On ne compte pas les stand alone comme Miles Morales, qui ne sont pas des DLC au sens strict du terme.
En 2016, The Witcher 3 remporte le prix du meilleur RPG. Ou plutôt devrions nous dire Blood and Wine. En effet, si le titre iconique de CD Projekt avait déjà tout raflé l’année précédente, c’est bien grâce à son DLC conséquent qu’il fera un doublé consécutif en remportant pour la 2nde fois le trophée du meilleur RPG. En 2023, c’est au tour de Phantom Liberty, DLC de Cyberpunk 2077 (CD Projekt, encore) d’être nommé pour sa narration et la performance d’Idris Elba.
Ces 2 titres suffisent à témoigner que l’inclusion des DLC aux jeux de l’année n’est donc pas une nouveauté. En effet, même si ces derniers n’ont pas concouru au titre de jeu de l’année, leurs nominations dans des catégories autres que « meilleur suivi de jeu » ou « meilleur support communautaire » démontre bien qu’ils étaient éligibles partout. Cela n’aurait évidemment aucun sens qu’un jeu puisse être, par exemple, nommé au titre de meilleur RPG mais ne pas avoir le droit de concourir au jeu de l’année.
les joueurs avaient déjà accepté la situation…
Le cas de Phantom Liberty présente un aspect supplémentaire très intéressant : en vérité, celui-ci avait bel et bien été nommé jeu de l’année, en quelques sorte. Mais éclaircissons ce point davantage. On a tendance à l’oublier, mais il existe bien une catégorie, depuis quelques années, dédiée exclusivement aux joueurs : le vote du public. Celui-ci se fait sous la forme d’un tournoi s’étalant sur une semaine et a pour but d’élire le jeu préféré des joueurs parmi 30 titres. Le soir de la cérémonie, 1 jeu parmi 5 nommés est donné gagnant.
On vous le donne en 1000 : Phantom Liberty faisait parti des 30 jeux sélectionnés et à même pu se frayer un chemin parmi les 5 finalistes. Et on ne peut pas parler d’une quelconque manipulation médiatique ici, puisque se sont uniquement les joueurs qui votent. Donc le public avait majoritairement accepté qu’un DLC soit potentiellement élu GOTY. Ce qui veut bien dire que quoi qu’on entende sur le débat, la majorité des joueurs, ceux ayant en tout cas voté, n’étaient pas contre cette inclusion.
Enfin, il nous fallait quand même le liant à tout ces petits indices, et nous l’avons trouvé par l’intermédiaire d’un membre du jury, que nous avons pu contacter. Et oui, nous aurions bien aimé pouvoir vous confirmer nous même les règles, mais ne faisant pas partie de la rare poignée de média francophones à être jury aux Game Awards, il nous a fallu nous tourner vers des personnes bien mieux placées que nous. En l’occurrence, il nous a été confirmé qu’aucune règle n’interdisait jusqu’alors de voter pour un DLC parmi ses jeux de l’année. Cette nouvelle ligne était donc simplement indiquée en guise d’éclaircissement.