Premier opus d’une anthologie horrifique et développé par Supermassive Games, Man of Medan a tout de l’histoire d’horreur que l’on narre les soirs d’orage. Pour sûr : un second opus est déjà en préparation sous le nom de Little Hope ! Pour ce qui est de Man of Medan, la rédaction a testé ce jeu rocambolesque à la finalité plus que différente d’une session à l’autre. Voyons ce que nous a réservé cet opus qui nous fait revêtir le costume de Dame Destin à travers un jeu à choix multiples.
Test de Man of Medan sur PS4
Une base banale qui tourne à la cavale
Notre histoire commence non pas avec ce groupe de jeunes adultes typique des Halloween ou Vendredi 13, mais par un autre personnage très énigmatique. Si dans Until Dawn l’on assistait à des transitions basées sur la psychologie, ici c’est un historien qui vous accueille. Il a la lourde charge de consigner vos décisions ainsi que les conséquences qui en découlent. Toutefois, ne vous fiez pas à son regard chaleureux et sa douce voix : il peut très bien vous aider.. ou vous mettre des bâtons dans les roues. Un mise en abyme qui a tôt fait de déstabiliser le joueur dès les premiers instants.
Passons à la véritable histoire. Ce fameux groupe de gens a décidé de passer leur vacances sur un bateau voguant sur le Pacifique Sud. Bières, plongée sous-marine, et un avertissement de la part du capitaine Fliss. Découvrir une épave non répertoriée attirera forcément des problèmes. Il ne faut rien toucher, voire ne pas y aller ! Mais si les personnages étaient prudents l’histoire n’aurai jamais commencé, n’est-ce pas ? La fouille porte ses fruits, son lot de fouineurs.. et ces derniers viendront prendre une part du gâteau.
L’objet ramassé par les vacanciers mène à un paquebot militaire dont nous tairons le nom. Celui-ci porterait en son sein son pesant d’or ! Dans ce cas, pourquoi personne ne l’a-t’il jamais dérobé ? Les jeunes adultes se retrouvent donc emmenés de force sur le bateau par leurs ravisseurs, à la recherche de ce trésor perdu. Trois objectifs s’offrent à vous : survivre, échapper aux ravisseurs, et trouver l’or. Man of Medan vient de commencer.
Man of Medan, l’histoire dont vous êtes le bourreau
Le jeu se base sur une atmosphère pesante, ce qui a la faculté de vous faire douter d’absolument tout. Faîtes très attention à ce que vous dîtes, ce que vous faîtes, et ce que vous trouvez. Une fouille plus ou moins minutieuse du paquebot vous fera changer l’intrigue du tout au tout, croyez-nous ! Pour cause, de nombreuses choses étranges se produisent à bord. Vous y verrez vos ravisseurs, plusieurs personnes.. ou peut-être pas. Ne pensez pas que tout ce petit monde vous laissera en paix. Quelque chose est arrivé à ce paquebot, et vous ne devriez clairement pas être là.
Pour vous en sortir, Man of Medan utilise des dialogues, de la fouille, mais aussi des QTE. Aucun de ces trois éléments n’est aisé à réaliser sans entraîner des conséquences désastreuses, il faut être prévenant à tout instant. Du moins au début de l’intrigue. Vous vous apercevrez bien vite que la raison n’est pas un allié. Une chose intéressante afin de prévoir les événements : les prémonitions. Déjà présentes sous la forme de totems dans Until Dawn, elles vous permettront de trouver un peu de réconfort.
Le seul conseil que nous pouvons vous donner est de ne jamais croire ce que vous pensez voir ou avoir vu. Les personnages douteront également, ce qui ne facilite pas le fait de savoir où dénicher un semblant de vérité. Un pur produit du cinéma fantastique qui plaira à beaucoup d’entre vous !
Incarnez le danger derrière la caméra
Parlons maintenant des mécaniques de Man of Medan. Selon la rédaction, elles relèvent d’un véritable travail minutieux. Chaque scène a été étudiée pour déranger le joueur, ébranler ses certitudes et sa place dans le jeu. Le premier contraste réside entre le salon de l’historien et l’histoire elle-même. L’un apporte un sentiment de confort et de repos tandis que l’autre met l’emphase sur la peur en général. La peur de mourir, de croiser quelqu’un, de ne pas réussir.
Le détail qui nous a vraiment frappé était celui des mouvements de caméra. Elle se fixe à des endroits précis pour rappeler les premiers jeux d’horreur comme Resident Evil ou Silent Hill, à la différence que celle-ci suit le personnage par des mouvements de rotation. L’angle de vue est parfois plus anxiogène : un des personnages se trouvait prêt d’une porte qu’il veut ouvrir. À sa gauche se trouvait un trou dans le mur, dans lequel la caméra se glisse si l’on est devant la porte. On a l’impression d’épier notre propre histoire : vous êtes le monstre et le protecteur à la fois.
En termes de bande-son, les développeurs n’ont pas bossé à moitié, au contraire. Il n’y a pas de musique à proprement parler dans Man of Medan, à l’exception des poursuites et des moments de grande tension. Il s’agit plutôt de petits sons lointains, calculés pour faire sursauter ceux qui l’entendent. Il est même très difficile de savoir si le son est réel dans le jeu (si les personnages l’ont bien entendu ou imaginé).
Plutôt roman ou nouvelle comme durée de vie ?
Tout dépend vraiment de votre manière de jouer. Si vous êtes du genre à fouiner dans chaque pièce, il faudra plus de 7 heures pour finir une histoire. Il y a cinquante éléments à trouver, et cela ne se fait pas en une seule partie ! Vous manquerez forcément des éléments, ce qui confirme la rejouabilité de Man of Medan. Sans compter les prémonitions, les bonus à débloquer, les succès. De plus, on peut facilement prendre son temps pour admirer les graphismes du jeu : les effets de lumière nous ont tout particulièrement plu ! Petit bémol cependant : les déplacements semblent très linéaires. On perd en réalisme, mais cela est vite pardonné.
Points forts :
- Deux intrigues très différentes qui ne dépendent que du joueur
- De nombreux éléments sur l’histoire du paquebot
- Une jouabilité peu complexe mais qui nécessite de la réflexion et des réflexes
- Une bande-son terrifiante qui déstabilise dans les moments qui nécessitent de la concentration
- Des graphismes photo-réalistes qui accentuent le côté cinématographique
Point faible :
- Des déplacements très mécaniques.