Break’intellect #8 : l’e-sport décortiqué

Longtemps considérés comme une aberration, les jeux vidéos commencent désormais à faire partie intégrante de la culture. En effet, au début de l’e-sport, les joueurs étaient moqués de tous, car cela n’était pas considéré comme du vrai sport (bien que pour certains ce soit toujours le cas). Mais nous entendons parler de plus en plus de cette nouvelle discipline. Que se cache-t-il sous cet iceberg ? C’est ce que nous allons tenter de découvrir dans ce Break’intellect #8.

L’e-sport, qu’est ce que c’est ?

Tout d’abord, il s’agit de la pratique soit par Internet ou en LAN, d’un jeu vidéo seul ou en équipe, par le biais d’une console ou d’un PC.

L’e-sport commence à voir tout doucement le jour dans les années 80, avec les premiers jeux en réseau. Plusieurs compétitions ont lieu dans le monde entier. Aussi bien en amateur qu’en professionnel, en niveau régional national ou mondial.

Pour les accros au sport, l’e-sport n’est pas considéré comme un sport, la faute au manque de transpiration. Mais ce que la plupart ignore  concernant les jeux tels que Starcraft ou League of Legend, c’est que les joueurs de haut niveau niveau doivent avoir une hygiène de vie stricte en plus d’entraînements très réguliers. Dans un jeu comme Starcraft, les joueurs peuvent effectuer 300 APM (action par minutes), autant dire qu’il faut être très alerte.

La professionnalisation de cette pratique débutera en 1997, avec la création de Cyberathlete Professional League, une des premières ligues internationales à avoir été créée. C’est à ce moment qu’émergeront de l’ombre les premières équipes. Rapidement, les joueurs seront accompagnés d’entraîneurs, managers, ainsi que de sponsors.

Quels jeux sont représentés ?

Plusieurs critères sont présents dans les compétitions, mais il n’est pas obligé qu’un jeu ait toutes les caractéristiques présentées.

  • La dextérité est représentée par le nombre d’APM élevée, surtout avec des jeux comme Starcraft.
  • Temps de réaction ou de précision sont très utiles pour les FPS ou TPS, comme Overwatch ou Fortnite.
  • Réflexion et patience sont nécessaires pour Hearthstone.
  • Une coordination d’équipe et un style de jeu unique. En effet, dans beaucoup de compétitions d’équipe, connaître ses alliés est avant tout un gage de réussite. Ainsi il est plus facile d’établir une stratégie solide. Pour citer quelques jeux : LoL, Urban Terror, Quake III Arena, Counter-Strike… et bien d’autres encore.

Contrairement aux idées reçues, il ne suffit pas d’injecter une grosse somme d’argent pour faire entrer un jeu dans l’e-sport. Ce qui permet avant tout d’entrer dans cette catégorie est l’affluence de nombreux joueurs, ainsi que la création d’équipe de haut niveau.

Comment devenir un pro-gamers ?

Chaque grand coq passe d’abord par le statut de petit poussin. Chaque pro-gamers est passé par le stade débutant avant de commencer. C’est en persévérant sur un seul et même jeu qu’ils en sont arrivés au stade de professionnel. Le statut de pro-gamers ou PGM est réservé à ceux qui gagnent leurs vies en jouant lors de compétitions.

Généralement, le futur joueur professionnel ne s’entraîne pas seul, il est aidé par un vétéran du jeu afin de lui montrer tout ce qu’il faut. À lui de sortir du panier pour aller au-dessus par la suite. Afin d’être rémunéré, le joueur (ou l’équipe) participent à des LAN lors de compétitions officielles. La somme emportée varie en fonction du niveau de la compétition, mais également la catégorie du joueur. Un joueur de niveau national gagnera moins que celui qui participe en international.

Participer à des LAN n’a pas pour seul but de gagner de l’argent. Lors de ces compétitions, il est possible d’attirer l’œil des sponsors. En effet, ces derniers peuvent être très utiles. Selon le ou les sponsors qui suivent le joueur, il est possible d’obtenir en cadeau ou récompense, du matériel informatique tel que des claviers, souris, ou composants d’ordinateur, voir un ordinateur complet.

Une LAN en amateur

L’e-sport fait vivre

Oui, vous avez bien lu, les pro-gamers vivent de l’e-sport. Certaines compétitions offrent des sommes considérables allant parfois jusqu’à 25 000 € par mois ! Certains tournois peuvent monter jusqu’à 20 millions d’euros. Mais attention, ceci n’est pas sans sacrifice. Comme tout sportif professionnel, cela demande beaucoup de temps et un investissement aussi bien financier (PC non fourni en amateur) que personnel. Les troubles corporels ne sont pas rares. Les membres les plus touchés sont naturellement les doigts, poignets, avant-bras; mais aussi le dos le cou et les épaules. Mais attention tout de même de ne pas tomber dans l’addiction.

Il faut également penser que sans résultats, les sponsors lâchent sans scrupules les joueurs au profit d’un autre. 80% du revenu des joueurs est fourni grâce au sponsoring. Les 20% restants viennent du revenu des compétitions, de la publicité ou du merchandising. Donc oui, il est possible de monter en niveau, mais attention : plus on est haut, plus violente est la chute. Donc un petit conseil, assurez-vous d’avoir un « parachute » avant de vous lancer dans l’e-sport si ceci est votre choix.

Et les pro-gameuses ?

Oui les filles, il existe bel et bien des compétitions féminines. Malheureusement comme beaucoup de choses dans notre société, elles sont reléguées en arrière-plan. Alors que les hommes auront le droit à la scène centrale, simultanément sur le même jeu, les filles auront le droit à une petite scène au fond du salon, entre deux stands. Il est vrai que la gent féminine est arrivée bien après sur le marché du jeu vidéo. Mais doucement, les femmes sortent de l’ombre.

Le niveau entre homme et femme en termes de compétence ne cesse de se creuser. Bien souvent, les équipes d’hommes refusent de s’entraîner face à des femmes. Ce qui empêche une certaine progression de niveau pour ces dernières. La faute n’est pas forcément due à la misogynie, mais aussi à l’écart du nombre de joueurs pratiquant un jeu. Par exemple pour Counter-Strike, il peut y avoir 100 000 garçons contre 1 000 filles. Certes lors des compétitions amateurs, les affrontements sont mixtes. Mais en haut niveau, peu de filles restent sur le devant de la scène pour diverses raisons. Doucement, mais sûrement, des équipes mixtes sont également en train de voir le jour.

e-sport équipe mixte
Les équipes mixtes arrivent

Non, les gamers ne sont pas forcément casaniers

Bien trop souvent, les joueurs pros ou amateurs sont vus comme des casaniers. Sachez que les jeux vidéo en ligne permettent parfois de trouver de vrais amis. La plupart du temps, cela reste des connaissances avec qui l’on aime bien échanger. Les jeux vidéos sortent doucement de l’ombre grâce à l’ouverture de certains bars pour gamers. Il est possible de s’amuser, jouer, faire de nouvelles rencontres tout en buvant quelques verres. Un peu comme les cybercafés, mais en plus grand et moderne.

Voilà qui est tout pour ce Break’intellect #8 sur l’e-sport. Si vous avez des idées de sujets aussi farfelues qu’il soit, n’hésitez pas à nous le soumettre. Sur ce, à la semaine prochaine !

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Amaranth
Amaranth
Je baigne dans les jeux vidéo depuis ma plus tendre enfance. Ma première console? La Méga Drive... Rassurez-vous, je ne suis pas encore un fossile.

Articles Récents

Instant Gaming image