Break’intellect #12 : Horreur et supports, Gloubiboulga ou gastronomie ?

Ah l’horreur, tant de choses à dire mais si peu de temps.. et surtout, beaucoup trop de sous-genres. Comme nous vous le disions dans ce précédent article, l’horreur n’a pas toujours eu la place d’honneur dans la littérature. Dans les divers supports présentés, on observe toutefois une catégorie créée tout spécialement pour LE public : celui qui aime l’hémoglobine, les tueurs en série, les aliens qui sortent du ventre !

… L’horreur quoi.

Néanmoins, n’allons pas trop vite en besogne. Alors que le genre horrifique fait vendre (au même titre que les films d’actions ou historiques, pour ne citer que ceux-là), il fait aussi fuir à cause de ces navets insupportables et pas effrayants pour deux sous ! Alors, à quoi ressemble un bon support d’horreur ? Est-ce les mêmes mécaniques pour tous les médias ? C’est ce que nous allons voir dans ce nouvel épisode de Break’intellect.

Pour faciliter la lecture de l’article, nous allons trier par attentes du public, et non pas par support. Cela serait trop long, et mal organisé.

On veut du gore, et pas qu’un peu !

Catégorie basique du genre, les fans de gore aiment que le sang se retrouve projeté sur quasiment tout le décor, ainsi que les personnages. Qui dit sang dit plaie ouverte, béante, et donc pas mal de cadavres en général. Cela se tient ! Mais de quoi avons-nous besoin pour que la catégorie « sale » atteigne son apogée ? Du réalisme.

Attention, nous savons que l’horreur passe forcément par un caractère vraisemblable de la scène, peu importe laquelle ! Mais ici, c’est encore plus important. On ne croira jamais à un bain de sang si ce dernier a l’air de sortir d’une bouteille de sirop de grenadine. Il est impératif de prendre en compte de nombreux paramètres, tels que :

  • La couleur, la consistance et la quantité de sang (un corps humain n’en possède que 6 litres au maximum)
  • La blessure qui entraîne cette projection d’hémoglobine (on ne saigne pas de la même façon de l’artère fémorale et d’une plaie au bras)
  • L’attaque qui provoque la blessure (bon coup de poing versus machette, on vous laisse devinez qui gagne le match..)
  • Les réactions à la blessure (le cerveau est insensible à la douleur ; plus la peau est fine, plus vous aurez mal)

Horreur

Amateurs de slasher ?

Un slasher est un opus qui relate la poursuite de jeunes personnes par un psychopathe armé, tout cela dans une ambiance stressante. Le sang n’est pas prioritaire : au contraire, ce n’est qu’une finalité. La traque est le fil rouge de cette intrigue ; tuer ou être tué, se cacher ou mourir, le choix est souvent binaire. Le slasher est un genre cinématographique, mais l’on peut trouver aussi des supports basés sur un système similaire.

  • Les victimes sont innocentes et font partie d’un même groupe
  • L’endroit qu’ils choisissent semble abandonné et/ou paisible
  • Le tueur a un lourd passé qui le pousse à exterminer tout être qui viendrait perturber sa solitude
  • Ce dernier commet souvent ses crimes à visage couvert (masque de hockey, peau humaine)
  • La traque se déroule la nuit, moment propice à une chasse facile : le tueur connait l’endroit, mais pas les victimes.
  • Il est rare de voir un personnage s’en sortir : en contre-partie, le tueur semble indestructible.

Horreur

Tuer c’est bien, torturer c’est mieux

Voilà une catégorie plus complexe que les précédentes. Ici, c’est avant tout une question de psychologie destructrice que de destruction physique. Bien que les slasher offrent une certaine tension due face à un avenir incertain, l’horreur psychologique s’intéresse à la volonté humaine de résister à la mort par tous les moyens. Parfois le personnage survit, parfois non. Peu importe l’issue, la souffrance endurée est un carnage innommable.

  • Le « bourreau » torture afin de satisfaire ses propres exigences qui peuvent être variées : assouvir ses fantasmes, redonner conscience de quelque chose, la rédemption de ses victimes, l’ennui..
  • La torture peut être étalée dans le temps, ou être très rapide ; elle reste en tout cas efficace car elle permet un élément de résolution : une prise de conscience ou la mort.
  • Les moyens de torture peuvent être ambigus, invisibles ou incompréhensibles, soit être extrêmement élaborés sous la forme de lieux confinés, machines, armes..
  • Dans des opus plus rares, le bourreau et la victime sont une seule et même personne !

C’est trop réaliste : où est l’imaginaire ?

Ah, quelque chose de plus retord. En effet, l’horreur science-fictionnelle peut faire frisonner, puisqu’elle est susceptible de devenir un jour concrète. Pas tout de suite ! Mais qui sait ? C’est un sous-genre plutôt ouvert, puisque les entités mises en place découlent de l’esprit humain : on peut donc y trouver de tout, mais attention à ne pas exagérer !

  • La ou les créatures sont souvent puissantes, difficiles à exterminer, ou alors très nombreuses.
  • Leur apparition peut être due à une invasion, une découverte scientifique, la curiosité humaine, des phénomènes climatiques.
  • La créature, de par sa puissance et son caractère inconnu, a tendance à entraîner la mort de nombreux personnages, si ce n’est celle de tout le monde.
  • Les victimes doivent faire appel à leur instinct de survie, la coopération et leur réflexion afin de s’en sortir. Au contraire du slasher, courir n’est absolument pas envisagé.
  • La présence de la créature est relatée en majorité dans des zones limitées ou confinées, là où il est difficile de s’échapper réellement.
  • La créature peut ne pas être extra-terrestre, mais un phénomène difficilement explicable.

Et le paranormal, c’est explicable ?

Eh bien, dans certains supports, une origine peut soudainement être dévoilée. Toutefois, rien ne dit que celle-ci ne soit pas tirée par les cheveux ! De plus, cela n’est pas le centre du paranormal. On y cherche le mystère, l’effroi d’une créature qui n’est pas/plus de notre monde. Dans nombre de nouvelles fantastiques, on cherche l’inexplicable après tout !

  • L’entité entre en scène à cause d’un invocation que l’on croit ratée.
  • Elle veut détruire son ou ses invocateurs, ou s’y attacher éternellement
  • La résolution est là aussi binaire : soit l’esprit est détruit, soit les personnages en sont tous victimes (mort ou possession).
  • Il est rare que la fin soit joyeuse. Les esprits trouvent toujours un élément terrestre auquel se raccrocher.
  • L’horreur réside dans l’impuissance des protagonistes, la peur constante d’être la proie d’un esprit. Avant cela, de nombreux indices indiquent la présence d’un être surnaturel.
  • Ces entités peuvent prendre des formes diverses : fantômes, démons, âmes damnées, hommes, femmes, enfants..

C’est tout pour aujourd’hui ! On se retrouve la semaine prochaine pour un nouvel épisode de Break’intellect.

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SmockingOwl
SmockingOwl
Fan de littérature et de films d'horreur, je vous transmets ma passion pour les jeux vidéo ;) Peace !

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