Tantôt apprécié, tantôt conspué, le cinéaste M. Night Shyamalan fait son retour au cinéma avec Trap. Malheureusement, le véritable piège, c’est surtout d’avoir cru aux nombreuses promesses de sa bande-annonce. Voici notre critique de Trap.
Josh Hartnett porte Trap sur ses petites épaules.
Trap, nouveau thriller en date de Shyamalan part sur un concept simple, mais qui peut s’avérer d’une efficacité redoutable. Un tueur, père en apparence, se rend avec sa fille à un concert qui s’avère être un piège pour l’appréhender. Un seul but pour ce dernier : échapper à toute l’opération. Si les bandes-annonces promettaient un huis clos plein de tensions, il n’en est finalement pas grand-chose.
On pourra arguer que Trap n’exploite pas assez la psychologie de son « héros » (thème omniprésent chez le réalisateur de Sixième Sens). Mais il faudrait déjà que son concept tienne la route sur la forme et hélas, ce n’est pas le cas. Trap mise sur tellement de facilités scénaristiques que cette traque devient impossible à prendre au sérieux. Les policiers auraient tenu un panneau pour guider le tueur que ça ne nous aurait même pas surpris.
Heureusement, dans ce qui ressemble davantage à un piège à c*ns, Trap peut compter sur une prestance de poids : Josh Hartnett. Un an après un modeste rôle dans Oppenheimer, l’acteur fait un retour au premier plan, dans celui d’un psychopathe glacial. Même si la caméra de Shyamalan casse souvent la subtilité de son rôle (paie tes gros plans clichés), l’acteur le tient du bout des doigts. Mais comme on le disait, toutes les facilités font confiner Trap à la limite du ridicule. Il en devient ainsi compliqué de totalement adhérer à la froideur que Josh Hartnett inspire dans son double rôle.
Un concept prometteur exploité à moitié
On ne va pas revenir sur les moments où on a pouffé de rire (et pas pour les bonnes raisons). Mais on aurait aimé que le concept du film (un huis clos dans un concert géant) tienne jusqu’au bout. Une dynamique qui change vers le dernier quart, même si ça permet à Josh Hartnett de se lâcher. On se dit quand même que le film aurait été davantage efficace en s’en tenant jusqu’au bout au concept de huis clos. D’autant plus que, malgré ses nombreuses errances, le principe reste quelque peu novateur.
Pour celles et ceux qui se poseraient la question, oui, le traditionnel twist est de la partie. Mais ce dernier se révèle d’une absurdité qui représente la cerise sur le gâteau. Toutefois, finissons quand même sur une note positive : même quand il s’agit de faire des thrillers paranos, les films de Shyamalan ne ressemblent à aucun autre. Et malgré cette blague involontaire (même la scène post-générique ne suffira pas à créer l’illusion)qu’est Trap, c’est une qualité qu’on ne peut enlever au cinéaste.
Résumé de notre critique de Trap
Pour conclure cette critique, on ne passe pas un moment foncièrement mauvais devant Trap. Le film peut notamment compter sur le talent de Josh Hartnett, qui excelle dans son double rôle de tueur/modeste père de famille. Malheureusement, ce n’est pas assez pour masquer la vue sur les ficelles grossières du scénario.
Des ficelles qui confinent tellement au ridicule qu’on se demande si Shyamalan n’aurait pas mieux fait d’appeler son film « Trappe-Trappe« , histoire d’assumer pleinement ses facilités ainsi que son comique involontaire (quand il n’en devient pas carrément gênant). Au moins, on se dit que le concept reste assez unique, même s’il est exploité avec le dos d’une grosse louche.
Trap, un film de M. Night Shyamalan, avec Josh Hartnett, Ariel Donoghue et Saleka Shyamalan, en salle depuis le 7 août 2024.
