Test The Thaumaturge : la narration gagnante

Le tout nouveau jeu du studio Fool’s Theory sort aujourd’hui et promet une narration riche, des choix impactants, du combat tactique et une nouvelle façon d’enquêter. Si vous souhaitez savoir si ce RPG narratif isométrique peut vous plaire, découvrez tout de suite notre test de The Thaumaturge.

Varsovie sous domination russe en 1905 : un univers inhabituel

Wiktor Szulski est un thaumaturge. Il peut sentir les pensées des hommes et apprivoiser des êtres d’un autre monde : les salutor. En 1905, il doit revenir à Varsovie auprès de sa famille. La ville est sous contrôle de l’empire russe. De nombreux secrets et complots naissent ainsi à Varsovie, il va chercher à les découvrir.

Le studio a choisi la voie de l’originalité pour le cadre du jeu. En effet, les RPG prennent rarement place à cette époque, elle s’adresse plus souvent aux jeux de gestion. Ensuite, le lieu, Varsovie, capitale de la Pologne est également rare. Cela dit, le cœur du studio est originaire de Pologne, même si d’autres développeurs internationaux les ont rejoints depuis. Fool’s Theory est coutumier des univers de RPG narratifs. Effectivement, leurs effectifs sont entre autres composés de spécialistes ayant quitté de grandes entreprises comme CD Projekt (ce qui explique la sensation parfois « witcheresque » du jeu). Le studio a déjà réalisé un premier RPG isométrique appelé Seven, ils ont également participé à la production de Baldur’s Gate 3, et sont à la barre du remake de The Witcher. Avec ce panthéon bien fourni, on comprend aisément pourquoi l’univers de The Thaumaturge est si bien inspiré et réalisé.

La ville de Varsovie est découpée en plusieurs quartiers parmi lesquels vous naviguez selon les besoins de vos quêtes. Il ne s’agit pas d’un monde ouvert, mais bien de différentes cartes ou couloirs parmi lesquels on navigue. C’est ici une bonne chose puisqu’il vaut mieux un monde immersif et cohérent divisé en niveaux, plutôt qu’un monde ouvert vide. Les quartiers se différencient bien entre eux, ils ont chacun leur propre âme et charme. Certains sont particulièrement aisés et propres, d’autres pauvres et sales et d’autres encore mélangent les deux. Il est facile de se plonger dans ce monde réaliste et cohérent. D’autant plus que la ville est parsemée de PNJ (auxquels on ne peut pas parler) qui discutent entre eux et agissent en accord avec leur situation actuelle. La ville est vivante et riche d’architecture, l’univers est très réussi. Les graphismes, sans être à la pointe de la technologie sont agréables à l’œil et le style utilisé se marie très bien avec le type d’univers créé. Les musiques, toujours présentes et parfaitement bien accordées aux lieux et situations, donnent au titre une ambiance peaufinée et achevée.

Un gameplay en demi-teinte

Si l‘univers du jeu est vraiment réussi, le gameplay l’est un peu moins. Le mécanisme principal permettant d’enquêter ou de trouver le prochain endroit se résume à une touche, comme la vaste majorité des jeux actuels, malheureusement. De même, pour enquêter, il suffit également de déclencher « l’intuition » de thaumaturge de notre protagoniste. Il ne s’agit pas vraiment d’une mécanique d’enquête poussée comme les derniers jeux Sherlock Holmes par exemple. Une fois les objets trouvés, notre personnage tire les conclusions tout seul. La carte n’étant pas vraiment détaillée, il est également difficile d’aller à une quête par nous-mêmes. Il faut presque obligatoirement utiliser l’intuition, ce qui peut être très frustrant. À plus forte raison, lorsque le chemin créé par l’intuition ne dure que 1 ou 2 secondes, forçant le spam de la touche jusqu’à la destination voulue.

En revanche, le gameplay en combat est beaucoup plus intéressant. Vous allez faire face à une ou plusieurs vagues d’ennemis et le combat se déroule au tour par tour. Il vous faudra choisir une compétence à utiliser. Ensuite, vous choisirez le salutor qui vous convient et une de ses compétences. Vous débloquez des compétences en fonction de votre avancement dans l’arbre de compétences. Ce dernier est simple, divisé en quatre branches qui vous permettent d’augmenter une dimension en particulier. Le cœur, l’esprit, l’acte ou la parole.

Chaque dimension possède ses caractéristiques, plutôt défensive, offensive, utilitaire etc… En avançant dans l’arbre de compétences, vous débloquez certes des compétences, mais également des passifs à ajouter à vos compétences. Tout ceci permet une combinaison variée de façons de jouer. Lors des tours, vos compétences sont généralement « gratuites » et ce que vous allez le plus souvent regarder est le temps de réalisation d’une action. Les combats sont ardus même en mode facile et il faut réfléchir à l’avance à chacun de vos coups. Laisser l’ennemi vous attaquer avant peut-être fatal. La lenteur de réalisation de chaque attaque entache toutefois l’expérience. Nous aurions apprécié de pouvoir passer ces animations d’attaques via une simple touche. Enfin, nous avons un bestiaire pour le moins limité, puisqu’on combat uniquement des humains.

The Thaumaturge brille par ses quêtes et sa narration

De pair avec son univers immersif, la narration du jeu est son point le plus fort. Il est facile de pardonner au gameplay un peu lent et répétitif grâce à l’ambiance et l’histoire du jeu. En effet, elle a du poids, elle est bien écrite, et le joueur doit faire des choix vraiment impactants. En fonction des compétences débloquées et des indices trouvés lors de la phase « d’enquête », vos choix de dialogues seront différents. Un peu comme The Witcher, vous pouvez choisir d’utiliser votre pouvoir (s’il est assez développé) pour forcer un dialogue. Mais parfois, même les nouveaux choix débloqués par pouvoir ou enquête, ne sont pas forcément les meilleurs. De plus, en fonction de vos choix précédents, certains autres seront bloqués ou débloqués en fonction des situations. Enfin, les personnages principaux avec lesquels vous interagissez se souviendront de vos actions envers eux.

Les quêtes sont divisées en trois catégories différentes. Tout d’abord les quêtes principales qui sont évidemment obligatoires, mais les joueurs peuvent les réaliser quand ils le souhaitent. Elles font avancer l’histoire principale. Ensuite, les quêtes secondaires, qui sont optionnelles. Elles ont souvent une limite de temps et disparaîtront si vous avancez dans l’histoire principale sans vous préoccuper de celles-ci. Mais elles sont réellement prenantes et peuvent avoir un impact sur votre relation avec les différents personnages. Enfin, elles peuvent aussi dévoiler une partie de l’histoire de Wiktor Szulski. Puisque la narration est la part la plus importante du jeu, nous vous recommandons de les faire pour apprécier d’autant plus la profondeur de la ville et de ses personnages. En effet, contrairement à maints jeux, les choix ne sont pas manichéens, l’histoire est souvent grise et la décision à prendre, difficile. Enfin, la dernière catégorie s’adresse peut-être plus aux collectionneurs et ceux qui désirent obtenir tous les trophées du jeu. « Les secrets urbains » sont des mini quêtes qui permettent d’obtenir un dessin qui décrit une tranche de vie de Varsovie ainsi que de l’expérience. Elles sont sympathiques, mais rapidement répétitives et l’expérience est déjà assez facile à accumuler en faisant les quêtes principales et secondaires.

Conclusion : The Thaumaturge, un très bon RPG narratif

Le titre n’est certes pas parfait à cause d’un gameplay un peu mou et classique qui casse le rythme des phases narratives. Néanmoins, les combats sont plutôt originaux et demandent de la réflexion surtout dans les niveaux de difficultés élevés. Mais au-delà de ces quelques défauts, le jeu regorge de qualités qui les surpassent largement pour qui aime les jeux narratifs à choix multiple. L’univers est unique, cohérent et vivant et c’est agréable de l’arpenter d’un quartier à l’autre. Techniquement parlant, le jeu a rencontré quelques soucis sur Steam Deck à l’heure où nous redigeons ces lignes. Notamment quelques crashs intempestifs, particulièrement lors de la charge de l’appareil. En-dehors de ces petits soucis, nous n’avons rencontré aucun bug notable. La durée de vie est parfaite, il faut compter environ 20 heures pour les quêtes principales et secondaires. Pour conclure, The Thaumaturge est une réelle bonne découverte et une expérience mémorable.

The Thaumaturge est disponible sur PC depuis le 4 mars 2024.

Points forts

  • L’univers cohérent et immersif
  • L’ambiance particulièrement réussie
  • La narration bien écrite et prenante
  • Les quêtes secondaires aussi intéressantes que les principales

Points négatifs

  • Le gameplay d’enquête assez inintéressant
  • Le jeu prends trop le joueur par la main
  • Les animations de combat, longues
Graphisme
70 %
Durée de vie
100 %
Gameplay
60 %
Histoire
80 %
Bande-son
80 %

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LadyGuilty
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Est-ce la fantasy qui m'a fait aimer les jeux vidéos ou les jeux vidéos qui m'ont fait aimer la fantasy ? Quelle que soit la réponse, ces deux univers ont su accompagner ma vie quotidienne. Curieuse par nature, mes horizons se sont élargis au fur et à mesure et j'aime tester tout type de jeu. Si seulement je pouvais étirer le temps...

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