Test Pikmin 4 : comme un doux parfum de fleurs

10 ans après son 3ᵉ opus, la licence Pikmin fait son grand retour sur Nintendo Switch. Si la saga n’est pas forcément la plus populaire de Big N, elle a acquis, depuis sa sortie sur GameCube en 2002 un statut de jeu culte pour les fans, créant à lui seul un genre mêlant exploration, stratégie et puzzle game. Plus de 20 ans après, la recette ne semble pas avoir pris une ride, ainsi que l’on va le démontrer dans ce test de Pikmin 4.

Pikmin 4 : attrapez-les tous

Le concept de Pikmin 4 ne change pas : il s’agit toujours d’explorer des lieux insolites et commander une armée de minuscules végétaux colorés, les Pikmin, pour ramasser des trésors, affronter des créatures et détruire des obstacles.  Tout cela  pour secourir le capitaine Olimar, une fois de plus échoué sur une étrange planète : la terre. Parce qu’avec ses jardins, ses petites plages de sables fins et ses trésors du quotidien, la nature des lieux ne fait aucun doute. Vous débloquerez en tout six zones différentes, grâce au lumium, une substance qui sert de carburant pour votre vaisseau. Pour en récolter, il vous faut récupérer les trésors « cachés » dans chacune de ces zones. Vous n’êtes toutefois pas obligé de les finir à 100% pour débloquer les suivantes. Votre seul souci sera d’amener tous les Pikmin dans la zone d’atterrissage avant la tombée de la nuit, sous peine de les voir périr.

La première nouveauté intervient dès le lancement du jeu. Pour la première fois, notre héros est customisable. C’est très sommaire mais ça a le mérite d’exister. Une fois cette étape passée, l’aventure peut commencer. Notre nouvelle recrue va donc pouvoir partir au secours de Olimar. Enfin ça, ce sera après s’être occupé de secourir… l’équipe de secours, initialement envoyé dans le même but. Sauf que ces derniers ne sont pas les seuls à s’être écrasés ici et notre mission consistera donc à retrouver et sauver toute une ribambelle d’explorateurs et autres curieux un peu trop téméraires.

Nos mignonnes petites créatures sont toujours régies par la loi des couleurs. Ainsi, les Pikmin jaunes résistent à l’électricité et creusent mieux que personne, les rouges résistent au feu et sont de très bons combattants, les violets sont une force de la nature, les bleus résistent à l’eau et savent nager et les Pikmin de glaces gèlent l’eau et les ennemis. On ne fera pas le tour de toutes les variétés mais sachez que vous en trouverez environ une  bonne dizaine. Et le level design fait tout pour les mettre intégralement à profit. Par rapport aux opus précédents, Pikmin 4 glisse notamment quelques nouveaux spécimens, comme les Pikmin de glaces déjà mentionnés ou encore les Pikmin luisants. Ces derniers amènent avec eux l’une des nouveautés de cet épisode : les Expéditions de nuit, sur lesquelles nous reviendrons dans une partie dédiée.

Otchin, le toutou qui change tout

C’est LA star de ce nouvel opus, la mascotte sur laquelle Pikmin 4 a reposé l’essentiel de sa communication, plus encore que les petites créatures légumineuses elles-mêmes. Otchin est une sorte de chien de l’espace avec qui votre recrue fait très rapidement connaissance. Et il faut dire qu’il apporte une nouvelle dynamique à la série. Déjà parce que vous vous retrouvez à jouer un rôle un peu plus actif que par le passé mais aussi parce qu’il va faciliter certaines choses, sous réserve de l’avoir bien dressé.

En effet, tout comme les Pikmin, Otchin est capable de détruire des obstacles, porter des charges, affronter les créatures mais également nager, ce qui est pratique pour faire traverser les Pikmin qui, hormis les bleus, craignent l’eau. Mais la différence avec les Pikmin, c’est que ce toutou jaune mignon comme un Pikachu peut se voir doter de nouvelles capacités ainsi qu’améliorer celles déjà acquises grâce a des points de motivation. Des points que l’on obtient en sauvant et en soignant les Feuillus, des individus aux visages transformés en tas de feuilles, figurant parmi les explorateurs échoués et s’étant retrouvé affublés de cette apparence pour une mystérieuse raison.

Grâce à ces points, Otchin peut devenir plus fort (sa force peut atteindre celle de 100 Pikmin), creuser plus vite pour déterrer les trésors, ou voir sa « morsure » faire bien plus de dégâts. Sans compter que l’on peut aussi acheter des objets permanents qui le rendent encore plus efficace. Pour autant, ne craignez rien, il ne vole en aucun cas la vedette des Pikmin et ne rends pas l’expérience de jeu beaucoup plus facile. Oui, il participe indéniablement à rendre le titre plus accessible que les épisodes précédents mais rien n’oblige à utiliser ces points de motivation. Puis le Dandori amène un aspect stratégique qui pousse les Pikmin à se montrer tout autant actifs à la tâche. Parlons-en du Dandori, justement.

Pikmin 4 gameplay

Le Dandori, tout un art à maitriser

Dans Pikmin 4, il est important de savoir répartir au mieux les différentes tâches que l’on donne à nos Pikmin. (et également à Otchin). Cela dans le but de faire un maximum de choses au cours d’une journée. Ce concept stratégique plus complexe qu’il en a l’air constitue le Dandori. Pour être honnête, ce n’est pas une obligation puisque vous pouvez non seulement revenir autant que vous le voulez sur les différentes maps, mais en plus, vous pouvez revenir en arrière de quelques minutes en cas de situation critique. Là où cette maitrise s’avère primordial, ce sont dans les duels et les défis Dandori. Dans le premier cas, vous affrontez un adversaire, dans le second cas, c’est aussi  basé sur le scoring mais l’adversité en moins.

Votre temps est  limité alors il vous faut choisir scrupuleusement votre priorité, en particulier dans les duels. Il vous faut bien réfléchir à l’ordre dans lequel vous effectuer les tâches, le nombre de Pikmin que vous attribuez à tel ramassage (allez-vous concentrer vos 15 Pikmin rouges sur ce gros tas de cailloux dorés  ou préférez-vous scinder le tout en 3 groupes de 5 pour récolter simultanément 3 petits trésors ?). Cet aspect du jeu est omniprésent dans l’histoire principale, puisque certains chercheurs et Feuillus ne pourront être sauvés qu’après avoir réalisé ces défis mais constitue aussi l’un des aspects multijoueurs de Pikmin 4.

En effet, le jeu propose un mode Duel Dandori, jouable exclusivement en local et pour ainsi dire, c’est un poil dommage que Nintendo n’ait pas (pour l’instant) opté pour l’ajout d’un mode online. Le défi s’avère aussi fun que stratégique et aurait pu ajouter un petit plus s’il était jouable en ligne, mais n’en doutez pas, les formules à l’ancienne en écran splitté, ça marche toujours et pas seulement par la magie de la nostalgie. L’autre aspect multijoueur est un mode coopération on ne peut plus anecdotique. Un mode en tout point similaire à celui de Super Mario Galaxy. Il faut dire que jouer les lance-pierres pendant que le joueur principal fait tout le boulot, il y a clairement plus engageant niveau assistance.

Pikmin 4 duel Dandori

Les Pikmin se cultivent aussi la nuit

Autre nouveauté majeure de ce Pikmin 4, les Expéditions de nuit. Pour faire très simple, ce sont des missions de type Tower Defense. Il s’agit ici de défendre des nids des assauts des créatures. Objectif : recueillir un nectar qui permettra de… vous verrez bien. Dans cette tâche, vous serez aidé non pas de vos petits compagnons, bien au chaud dans leur vaisseau-oignon mais par des Pikmin luisants.

Vous devrez faire « naître » ces derniers  en alimentant leur nid, ceux-là même que l’on doit défendre avec des gemmes trainant absolument partout sur la carte. Et nul besoin de faire des allersretours à chaque fois,parce que les Luisants déjà en place peuvent récuperer ces gemmes pour vous (normal, c’est le concept de base de la série) et les nouveaux venus se téléportent directement à vos cotés, ou que vous soyez.

Si les premières éxpéditions s’avèrent vraiment faciles, le challenge se corse très vite, avec des ennemis de plus en plus coriaces, nombreux et surtout avec plusieurs nids à défendre en même temps. Les Éxpéditions de nuit ont beau être nouvelles ici, elles ne sont pas franchement d’une inventivité particulière. Ça reste néanmoins un aspect obligatoire et c’est une partie très plaisante à jouer, constituants entre autres un bon entrainement pour optimiser l’utilisation de ses Pikmin et par extension une bonne façon d’apprendre à maitriser le fameux Dandori.

Un univers visuellement agréable pour une aventure mignonne comme tout

Il a beau nous être familier, l’univers de Pikmin 4 n’en reste pas moins dépaysant. Il ne s’agit pas d’une grosse claque graphique bien sûr mais avec ses zones luxuriantes, sableuses et ses petites rivières, le jeu nous fait très régulièrement de l’oeil. D’ailleurs, sachez que vous trouverez différentes grottes sur les maps, qui ont pour particularité de bouleverser l’espace temps. En gros, le temps ne s’écoule pas quand vous les explorez et n’avez donc pas besoin de vous mettre autant de pression que sur terre ferme. C’est d’ailleurs dans ces grottes que vous pourrez retrouver la plupart des chercheurs égarés ainsi que la plupart des boss.

L’histoire est surtout là pour servir l’aspect stratégique de Pikmin. Mais elle n’en reste pas moins agréable à suivre, avec ses petits moments de légèretés, d’humour et ses personnages haut en couleurs. Quelques rebondissements sont également de la partie, notamment vers la fin, et elle vous tiendra en haleine (enfin, tout est relatif)  une petite vingtaine d’heure, et une bonne trentaine pour compléter le 100%, entre les défis et duels Dandori ainsi que les différentes tâches  qui nous sont données par les PNJ présents au fur et à mesure dans notre camp de base (repértorier x nombres de créatures, de trésors, remporter x médailles d’or dans x défis…). Et ce c’est sans compter une ultime surprise, qui vous demandera de bien rester après le générique de fin.

Techniquement enfin, le jeu tourne à la perfection. Une fois encore, Nintendo fait un travail exemplaire en termes d’optimisation et le titre est autant agréable à l’oeil en mode docké qu’en mode nomade. Nous avons régulièrement alterné entre ces deux modes, comme toujours pour nos tests Switch pour realiser pleinement ce constat. Ajoutons par ailleurs que nous y avons joué sur la version Oled. En outre, le jeu reste parfaitement stable et ce même lorsque vous envoyez le maximum de Pikmin sur le terrain ( à terme, une centaine).

Conclusion de notre test sur Pikmin 4

Plus de 20 ans après leur naissances, les Pikmin reviennent en force dans une aventure aussi addictive que dépaysante. Pikmin 4 se repose toujours sur le même concept efficace et ajoute suffisamment de nouveautés pour rafraichir la formule et diversifier le gameplay. Bien sûr, le chien Otchin constitue le point d’orgue de ces nouveautés, mais il ne faut pas sous-estimer la présence des nouveaux Pikmin ou le Dandori, soit l’art de maitriser les multitâches. On reste un peu plus mesuré sur le contenu annexe qui, si il à l’avantage de faire le bonheur des amateurs de scoring et du 100%, et croyez bien que ce n’est pas un détail, n’est finalement pas plus passionnant que ça.

On a pu constater durant notre test que Pikmin 4 s’avère aussi plus accessible que jamais. Ce sera peut-être perçu comme un point dommageable pour les fans de la première heure mais ca devrait sans mal séduire le grand public, même ceux qui sont généralement hérmétiques au genre stratégique et plus précisément le genre stratégique façon Pikmin. Après tout, si cela permet d’apporter enfin à la série le succès auquel elle n’a pas eu droit depuis sa sortie, ce ne sera pas un grand mal, bien au contraire. Alors Pikmin 4 est il le jeu de l’année ? Peut-être pas. Mais c’est assurément le titre indispensable de l’été.

Pikmin 4 est disponible depuis le 21 juillet 2023 en exclusivité sur Nintendo Switch

Points forts

  • Un gameplay très diversifié
  • le Dandori, tout un art à maitriser
  • Aussi addictif que dépaysant
  • Une histoire mignonne comme tout qui réserve son petit lot de surprises
  • Stratégique mais accessible
  • Otchin
  • Agréable à l’oeil
  • Une longue durée de vie ( environ 20h en ligne droite, 30h pour le 100%)
  • le mode Duel Dandori…

Points faibles

  • …jouable uniquement en local
  • un mode coopération anecdotique
  • L’accessibilité du titre peut rebuter les fans de la première heure
  • Un contenu annexe pas si folichon que ça ( mais qui séduira les complétistes)
Graphismes
90 %
Durée de vie
90 %
Gameplay
100 %
Histoire
85 %
bande-son
80 %

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Maximus
Maximus
Quelque part, dans un des millions d'univers infinis qui composent notre multivers, je déteste les jeux vidéos. Je n'y éprouve aucun intérêt et pire, je me montre particulièrement condescendant envers les "gamers". Mais c'est un autre univers.

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