Test Paper Trail : réglé comme du papier à musique ?

Avec Paper Trail, le petit studio britannique Newfangled Games entend bien proposer un petit concept très ludique destiné à faire travailler nos méninges et notre intérêt pour l’origami. Pour autant, le jeu parvient-il à transcender son postulat de départ ? On voit ça dans les lignes suivantes, avec notre test de Paper Trail.

Paper M̶a̶r̶i̶o Trail

Et oui. Encore un jeu indé à concept. Les petits studios en sont friands et ça tombe bien, chez Actugeekgaming aussi. Alors forcément, quand on a l’occasion de tester une nouvelle potentielle pépite jouant sur la perspective 2D et les pliages, on saute dessus. Le fait que le titre soit sorti quasi en même temps que le remake d’un certain Paper Mario (test dans quelques jours) relève toutefois d’une coïncidence fort cocasse, au demeurant. Mais laissons de côté le plombier moustachu, celle qui nous intéresse aujourd’hui ne s’appelle pas Mario, mais Paige. Cette dernière, petite passionnée d’origami, se voit inviter à intégrer une université prestigieuse.

Paper Trail screenshot Switch

Seul problème : ses parents ne sont pas très ouverts à l’idée de la voir quitter le cocon familial, estimant la vie en dehors de la petite ville portuaire de Merigami bien trop dangereuse. Notre jeune étudiante en devenir ne trouve donc qu’une solution : fuir de chez elle et se mettre en route pour l’université. Si le procédé narratif est plutôt sympathique, celui-ci évoluant au gré de pages à manipuler (de façon très dirigiste cela dit), l’histoire en elle-même manque quelque peu de profondeur pour nous accrocher et rendre la galerie de personnages vraiment attachants, même si le studio à le mérite de tenter quelque chose à ce niveau. Toujours est-il que l’atmosphère, à la fois paisible et mystérieux qui s’en dégage, est très agréable.

Un concept original…

Mais le plus important sur Paper Trail, ça reste tout de même son gameplay. Celui-ci se repose entièrement sur le principe de pliage façon origami. L’idée est très simple : notre Paige évolue dans des décors que l’on peut moduler à volonté (pas vraiment) en repliant les zones de jeux, qui sont en fait des pages de dessins 2D, afin de débloquer des passages, créer des chemins, ouvrir des portes, etc. Au début, le concept est, comme promis, très rigolo et plutôt inventif. D’autant plus qu’il faudra souvent se creuser la tête pour certains casse-têtes, qui mettent alors nos méninges à rude épreuve.

Néanmoins, ce petit jeu de pliage montre finalement assez vite ses limites. Non pas que l’on passe un moment bien désagréable, bien au contraire, ni frustrant d’ailleurs. Seulement, le gameplay ne s’avère pas aussi permissif que le principe ne le permet franchement. Il n’y a pas de chemins aléatoires, le jeu reste très dirigiste et le seul coté annexe repose sur des fragments d’origamis à trouver, pas franchement indispensables. Mais le véritable problème, et n’entendez pas par là une volonté de détruire un jeu au capital sympathie très élevé, c’est au niveau des touches d’actions, qu’on a connu plus ergonomique.

Paper Trail screenshot Switch

… sur le papier

Pour manipuler les pages, il faut pointer le viseur sur le bord que l’on veut plier et maintenir la touche ZR enfoncée tout en bougeant le joystick droit. C’est d’ailleurs là qu’on doit préciser avoir fait le jeu sur Nintendo Switch, car la console offre un avantage par rapport aux autres supports : l’écran tactile. En mode nomade, on peut en effet directement réaliser les actions en touchant l’écran, ce qui s’avère bien plus ergonomique en termes d’expérience. Au point que l’on croirait même que le jeu a d’abord été pensé pour les smartphones. Ce qui tombe bien, vu que le jeu est disponible sur smartphone, via la section gaming de Netflix.

La fonction tactile ne sert d’ailleurs pas juste à faire nos pliages puisque nous pouvons pointer un endroit précis pour que Paige s’y rende en toute autonomie, à condition que le chemin y soit débloqué. Pour faciliter quelque peu la tâche, les développeurs ont pensé à intégrer un système permettant de jeter un œil aux versos des plans pour nous aider à trouver un peu plus facilement les solutions.  Et votre brave rédacteur les en remercie, finir l’aventure n’ayant pris que 10h. Par rapport aux 4h nécessaire pour finir l’aventure en ligne droite (estimation à la loupe), c’est plutôt honorable, non ?

Paper Trail screenshot Switch

Au total, ce sont 9 environnements plutôt variés et joliment dessinés que nous propose de traverser Paper Trail. Si l’ambiance visuelle est plutôt séduisante comme on le disait au début, niveau sonore, ça ne s’avère pas plus impactant et c’est un peu dommage. Les musiques, plutôt discrète, ne nous ont pas plus marqué que ça et le jeu ne bénéficie pas vraiment de doublage, exception faite de la voix off de l’héroïne, qui narre son histoire uniquement en anglais et pendant les cinématiques. Le reste de l’ambiance sonore fait correctement le taf, mais sans plus.

Résumé de notre test de Paper Trail

 Paper trail n’est pas totalement l’expérience ludique que l’on espérait. Son concept, intéressant, a tôt fait de montrer un peu trop de limite, ce qui est aussi le même genre de reproche que l’on avait fait à Pepper Grinder. Contrairement à ce dernier, le titre du studio britannique Newfangled Games à le mérite de proposer une narration plutôt mignonne, à défaut d’être vraiment accrocheuse. Le titre peut également compter sur l’efficacité de ses casse-têtes et sur son ambiance paisible et mystérieuse à la fois pour séduire.

Nous n’en dirons peut-être pas autant sur la bande-son qui, sans avoir à rougir, ne propose pas non plus une expérience marquante. Mais pour son petit prix, c’est tout de même un petit moment de fraîcheur qui vous est proposé. Un jeu qui vous propose de faire travailler vos méninges pour un minimum de 4h. En revanche, il faudra passer outre le gameplay peu ergonomique pour totalement apprécier l’expérience proposée. Et si les possibilités sur Nintendo Switch permettent une meilleure prise en main, difficile de nous prononcer sur les autres supports.

Paper Trail est disponible depuis le 21 mai 2024 sur Nintendo Switch, PS5, PS4, Xbox Series, Xbox One, PC, Android et IOS.

Les points forts

  • Un concept plutôt accrocheur
  • Une ambiance à la fois paisible et mystérieuse
  • Une narration sympathique
  • Des casses-tête bien rodés
  • Visuellement joli

Les points faibles

  • Le principe aurait pu être bien plus approfondi
  • L’histoire manque d’un petit quelque chose pour la rendre accrocheuse
  • L’ergonomie manette en main, pas bien pensée et pas modulable (sauf sur écran tactile)
Graphismes
75 %
Durée de vie
80 %
Gameplay
75 %
Histoire
65 %
Bande-son
65 %

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Maximus
Maximus
Quelque part, dans un des millions d'univers infinis qui composent notre multivers, je déteste les jeux vidéos. Je n'y éprouve aucun intérêt et pire, je me montre particulièrement condescendant envers les "gamers". Mais c'est un autre univers.

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