Test Nobody Wants to Die : polar intemporel

Premier jeu du studio polonais Critical Hit Games, Nobody Wants to Die est un titre hommage aux polars noirs des années 40 et aux univers Cyberpunk. Entre meurtres en séries, questions existentielles sur l’immortalité et contrôle temporel, voici notre test de l’une des surprises de l’année.

Comme des larmes dans la pluie

Nobody Wants to Die prend place en 2329, dans un New York futuriste aux accents néo-noir. Dans cet univers dystopique, l’immortalité est devenue une réalité. Désormais, les gens peuvent, à leur mort, choisir un nouveau corps frais et revigorant et renouveler l’opération, quitte à vivre 150 vies. Un thème avec tout ce que cela implique de questionnements philosophiques et autres doutes existentiels.

Nobody Wants to Die screenshot gameplay PS5

C’est dans ce contexte que notre héros, James Karra, un détective au passé tragique, se retrouve presque malgré lui à se lancer dans une enquête ou son passé et ses démons intérieurs se mêlent à une sordide affaire de meurtres et de manipulations politiques. Sur le plan purement narratif, Nobody Wants to Die se montre d’une efficacité féroce. On plonge dans la psyché de james, souvent guidé et influencé par la voix de Sara Kai, son officière de liaison.

Avec ses influences évidentes, le jeu de Critical Hit Games parvient sans mal à trouver sa propre identité, en mettant en avant un univers riche et visuellement incroyable (on y reviendra). La frontière entre rêve et réalité est souvent brouillée, les interrogations fusent au fil de l’histoire. Bref, sur le plan narratif, on se retrouve bien impliqué, d’autant que le doublage anglais (le seul disponible) s’avère d’excellente facture, avec un casting vocal impliqué. Mais c’était sans compter sur un petit détail qui impacte l’expérience immersive totale que Nobody Wants to Die aurait pu être…

Nobody Wants to Die screenshot gameplay PS5

Nobody Wants to Die prend beaucoup trop par la main

Vous l’aurez compris, Nobody Wants to Die est un jeu d’enquête. Des phases de jeux qui se jouent via plusieurs mécaniques. Tout d’abord, une fois sur la scène de crime, notre héros dispose d’un bracelet qui lui permet de littéralement reconstruire la scène du crime, en manipulant sa temporalité. Ainsi, il est possible de mettre la main sur des indices auparavant invisibles.

Ensuite, ces indices, que l’on peut visionner aux rayons X et autres lampes UV, nous lancent sur la trace d’autres indices. Une fois tous ces éléments en place, on se retrouve souvent dans le logis de notre détective, à reconstituer le puzzle en associant les bons éléments entre eux. Tout cela forment les bases essentielles d’un jeu d’enquête… encore faut-il avoir l’impression d’enquêter. Parce que c’est bien là que le premier jeu du studio polonais se loupe : le joueur est constamment guidé.

Impossible de partir sur une mauvaise piste ou quelque chose qui ferait avancer l’histoire dans différentes ramifications.  Par exemple, lors de la reconstitution des scènes, un point jaune sur le bracelet nous indique que c’est à ce moment précis, et seulement ici, que nous trouverons l’indice qui fait avancer l’enquête. Des indices d’autant plus faciles à trouver que la zone d’identification est clairement indiquée sur les lieux, via une sorte de sphère dorée.

Nobody Wants to Die frôle la perfection narrative

Lors des reconstitutions, notre héros, guidé par la voix de Sara, explique quand il est sur la mauvaise piste et donc impossible de faire avancer le jeu. Bien sûr, il ne s’agit pas du seul jeu d’enquête à complètement guider le joueur. En ce sens, Alan Wake 2 ou encore les phases de Batman Arkham, dont les mécaniques d’enquêtes ont clairement inspiré cette aventure, ne sont pas non plus de grands exemples.

Nobody Wants to Die screenshot gameplay PS5

Mais pour un titre où cela constitue l’aspect principal, on aurait préféré quelque chose de plus viscéral, d’autant que ça n’aurait fait que perfectionner une narration déjà exemplaire en soi. Par ailleurs, cette même narration propose un système de dialogues à choix, mais ceux-ci n’ont d’influences que sur les toutes dernières minutes de jeu.

Sur le coup, ça implique davantage émotionnellement et ça a le mérite de créer un minimum de rejouabilité mais concrètement, cela ne permet pas non plus de bouleverser suffisamment l’histoire pour aller au-delà des 2 runs.

Nobody Wants to Die screenshot gameplay PS5

Unreal Engine 5 fait encore un carton

On le disait plus haut, mais notre test de Nobody Wants to Die s’est avéré être une expérience visuellement somptueuse. Les lieux sont denses et riches en détails et offrent une ambiance incroyable au niveau également des éclairages et autres jeux d’ombres. En ce sens, les passages liés aux reconstructions de scènes constituent aussi un certain plaisir coupable. Combien de fois nous sommes-nous amusés à remonter et avancer le temps autour d’une scène, tant le rendu s’avère plus que chouette à l’écran.

Le titre propose une version qualité et performance. Bien sûr, pour un titre de cette envergure, on ne saurait que vous conseiller de partir sur le premier mode, puisque nous sommes quasiment sur un film interactif. Néanmoins, le mode performance ne souffre pas trop la comparaison, au-delà de quelques flous en plus et davantage de textures en moins. Rien qui ne saute aux yeux en tout cas.

Le seul regret que l’on émet par rapport à la beauté du jeu, ce sont les interactions limitées. Si les panoramas en extérieurs sont sublimes, on joue les 95% du jeu dans des intérieurs, même s’ils sont relativement vastes. Seul la fin nous permet de jouer une séquence en extérieur, mais assez loin du tumulte de la ville aux gratte-ciels et somptueux panoramas que notre héros voit à travers sa voiture volante (qui a parlé de clichés ?). Mais sincèrement, à moins de 25€ le jeu, nous serions bien aigris de cracher dans la soupe, même si l’aventure n’est pas bien longue à ce prix-là.

Résumé de notre test de Nobody Wants to Die

Nobody Wants to Die est peut-être l’une des petites surprises de cette année. Narrativement, le premier jeu de Critical Hit Games s’avère très immersif et implique beaucoup le joueur avec son univers Cyberpunk visuellement somptueux, et son histoire d’enquête policière sur fond de manipulations politiques et autres questionnements et remise en questions sur l’immortalité. Le tout est servi par une brochette d’acteurs largement impliqués sur le plan vocal.

Mais si le jeu est une réussite totale sur le plan purement narratif, il en propose le minimum syndical en ce qui concerne le gameplay. Les phases d’enquêtes sont, pour ainsi dire, on ne peut plus guidées, et les interactions avec cet univers, si riche et visuellement beau, sont extrêmement limités. Si un système de dialogues est bien proposé, celui-ci n’impact que les tout derniers instants du jeu. Pas forcément de quoi renouveler indéfiniment l’expérience. Néanmoins, à moins de 25€, ce serait une énorme erreur que de passer à côté, même si l’expérience n’excède pas les 6h de jeu.

Nobody Wants to Die est disponible sur PS5, Xbox Series X et PC via Steam depuis le 17 juillet 2024.

Les points forts

  • Visuellement somptueux, surtout pour une petite production
  • une écriture soignée et impactante pour un récit haletant
  • Les mécaniques de reconstructions des scènes, très sympas sur le plan ludique et visuel
  • Le doublage (anglais uniquement) très réussi
  • des fins différentes selon les choix de dialogues
  • Le petit prix (25€)…

Les points faibles

  • Les phases d’enquêtes qui guident beaucoup trop le joueur
  • La musique omniprésente
  • Des interactions limitées avec les décors
  • Des choix de dialogues qui n’impactent que les dernières minutes
  • …qui va avec la durée de vie, assez courte (moins de 6h en prenant son temps)
Graphismes
100 %
Durée de vie
70 %
Gameplay
60 %
Histoire
90 %
Bande-son
90 %

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Maximus
Maximus
Quelque part, dans un des millions d'univers infinis qui composent notre multivers, je déteste les jeux vidéos. Je n'y éprouve aucun intérêt et pire, je me montre particulièrement condescendant envers les "gamers". Mais c'est un autre univers.

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