Annoncé tel un alien descendu de nulle part au cours de l’E3 2018, Jump Force à surpris bon nombre de gamers. Il s’est aussi très vite aussi ambitieux que la dernière grosse compilation qu’était J-Star Victory Vs en 2014. Et, comme d’habitude, il est temps pour nous de dresser le verdict final. Grosse arnaque ou coup de génie ? Réponse dans notre test.
Jump Force ou un casting 5 étoiles ?
Bon, pas la peine de tourner autour du pot : le principal intérêt du jeu de baston signé Bandai Namco réside dans son casting. Mais, ce casting peut-il être qualifié de « 5 étoiles » ? On en est pas loin…
En effet, Jump Force peut se targuer de proposer pas moins de 42 personnages issus des mangas édités par le Shonen Jump Magazine. Bien plus, il se présente comme un véritable hommage vidéoludique à l’éditeur japonais. Naruto, Dragon Ball, Dragon Quest, Saint Seiya, City Hunter, One Piece, etc. (on vous avez fait une liste), quasiment toutes les licences du magazine sont couvertes. De cela, on peut louer le travail des développeurs qui proposent des combattants aux caractéristiques propres, avec chacun leurs pouvoirs et manière de combattre.
Néanmoins, le bas blesse au niveau des personnages choisis. En effet, si la plupart des licences sont couvertes, elles sont à peine explorées. Quand on voit la palette de personnages qui auraient pu être intégrés au casting, comme Krillin, Bou, Broly, Son Gohan pour Dragon Ball, ou encore Shaun, Ikki ou Hyoga de Saint Seiya, on se dit que le roster aurait pu prendre une autre ampleur. D’où ce sentiment de déception quand on est face à la liste des combattants, bien que conséquente. En bref, ça sent le DLC à plein nez et vous serez ravi d’apprendre qu’un Season Pass est disponible.
Une histoire digne d’un manga du Jump ?
Si on se penche sur l’histoire, force est de constater que le scénario est fade. Butant sans cesse sur une lassitude, une répétitivité à haute épreuve et un rythme scénaristique à la ramasse, le titre de Bandai Namco peine à surprendre.
Grosso modo, l’histoire de Jump Force peut être résumée comme suit. Une compilation de vilains, menée par l’infatigable et démoniaque Freezer, veulent anéantir le monde. Une force spéciale appelée « Jump Force » se met alors en place pour contrecarrer les plans des vilains en récupérant des cubes démoniaques qui ont la capacité de prendre possession des corps et de les contrôler. Évidemment, cette « Jump Force » est composée des « meilleurs combattants » des mondes Jump, aka tous les mangas édités par le magazine japonais.
Sur le terrain, vous devrez tout d’abord créer votre propre personnage, un système qui fonctionne à merveille et qui n’est pas (on y reviendra) sans laisser penser à un certain Dragon Ball Xenoverse. Une fois le prologue passé, vous devrez vous initier aux bases du jeu via un court didacticiel et ensuite résoudre toute une série de missions. Celles-ci peuvent être des missions en ligne ou hors ligne (local) et peuvent être liées ou non à l’histoire principale. Le tout est servi avec des écrans de chargements nombreux et, surtout, extrêmement longs, ce qui a tendance à ralentir le rythme et l’immersion en est impactée.
Mais le principal problème réside dans la répétitivité lassante de ces missions, qui poursuivent toutes le même objectif : défoncer la tronche de notre adversaire. Un système de progression existe avec de l’expérience à gagner grâce à l’accomplissement de ces missions. Dès le départ, vous devrez choisir une escouade, qui correspond grosso modo aux trois plus grands mangas du Jump : Dragon Ball, One Piece et Naruto. A vous de choisir, les goûts et les couleurs, cela ne se discute pas. Par la suite, vous devrez faire les missions consistants à secourir du mal (cf cubes) vos camarades des mondes Jump, possédés par le mal pour mettre à mal le plan des vilains et sauver l’univers. Bref, rien d’exceptionnel, mais cela a le mérite de faire passer le temps.
Quand brouillon rime avec Brouillard
Brouillon ou brouillard, il est difficile de choisir le bon mot. Une chose est sûre : passée la première heure de jeu, l’agréable sentiment d’être complètement époustouflé par le jeu s’essouffle. Sur le plan graphique, Jump Force s’en sort pas mal avec des graphismes vraiment jolis et de beaux effets, mais l’écran est trop surchargé, ce qui rend les combats peu lisibles. Le problème étant que cette qualité graphique est inégale entre les personnages. Si certains comme Son Goku ou encore Luffy profitent d’un très beau design, d’autres comme Trunks, à titre d’exemple, souffrent.
De plus, les combats s’avèrent très brouillons, et la caméra part à plusieurs reprises en couille. Et que dire des super-pouvoirs que l’on peut déclencher ? Classe au début, on se rend très vite compte, lorsqu’on les actionne, que l’on n’y voit plus rien. Du coup, c’est trop surchargé et on ne comprend plus rien à ce qu’il se passe. Classe, mais inutile dans ce cas.
Le gameplay quant à lui peine à se réinventer, les combos ne sont simples comme bonjour. On se rend très vite compte que Jump Force a été conçu surtout comme un jeu de combat accessible à tous. Cela se ressent puisque les combats sont simplifiés, ce qui déplaira aux experts. Un peu plus de complexité et d’originalité n’aurait pas fait de tort.
Comme un air de déjà vu ?
Finalement, n’y-a-t-il pas un air de déjà vu ? En effet, on a très (trop) souvent l’impression de se retrouver face à un clone de Dragon Ball Xenoverse. On en a déjà parlé tout à l’heure, la création du personnage est un exemple, mais il en existe d’autres. C’est ainsi le cas pour le HUB, qui nous ressort sans arrêt la même musique d’ambiance lancinante, la manière de se déplacer dans ledit HUB ou bien la manière dont il est structuré. Là aussi, ça manque d’originalité et c’est dommageable pour un jeu de cette envergure.
Points Forts :
- Un casting démentiel…
- De beaux graphismes…
- Les effets, c’est vraiment classe.
- La création de personnage.
- Un gameplay accessible à tous.
- Bonne durée de vie si vous êtes fan de mangas.
- Anglais/Japonais sous-titré en français (VOSTFR).
Points Faibles :
- …Mais un poil « léger » si on est minutieux.
- Une bande-son à revoir.
- Un scénario anecdotique.
- Des missions trop répétitives.
- Des écrans de chargements trop récurrents et surtout trop nombreux.
- HUB presque identique à Dragon Ball Xenoverse.
- Des combats brouillons.
- …Mais inégaux.