Test Exoprimal : dinos en crise

Sorti officiellement depuis ce 14 juillet 2023, dans une certaine indiscrétion et après une ou deux phases de bêtas, Exoprimal est le nouveau jeu multijoueur-coopératif de Capcom. Voyons ensemble si le défouloir promis par son concept tient ses promesses ou si au contraire, les dinosaures ont droit à une seconde extinction.

Un délire façon film série B assumé

Exoprimal a beau être un jeu multijoueur PvPvE dont le concept simple mais délirant (lutter contre des hordes de dinosaures dans un monde futuriste) se suffit à lui-même, il ne se prive pas d’avoir un mode histoire, son unique mode en fait. Pour ne pas aller dans les détails, une puissante IA, Léviathan ne trouve rien de mieux que d’utiliser des failles temporelles pour faire apparaitre des hordes de dinosaures et forcer les affrontements entre ces derniers et les Exosquelettes que nous incarnons. Comment, pourquoi ? Ça, on n’en dira pas plus.

Si l’histoire est plutôt sympathique, notamment avec ses petites touches d’humour et sa vibe nanar 80’S, son procédé narratif nous laisse perplexes. En effet, vous débloquez les bribes de l’histoire au fil de vos affrontements dans le mode « Survie jurassique » (le seul mode disponible pour rappel). Ces éléments pourront autant être de l’ordre des données audio que des cinématiques, mais tout est agencé dans une sorte de roue narrative, pas intuitive pour un sou. Heureusement, le menu des archives est là pour nous permettre de remettre un peu d’ordre.

Mais ce qui importe donc, c’est son concept de base et sur ça, Exoprimal ne fait (presque) pas dans la demi-mesure. En quelques mots : vous êtes téléporté en tant qu’Exosquelette sur une île dans laquelle, avec 4 autres alliés, vous affrontez des hordes de dinosaures, en compétition contre une autre équipe ayant les mêmes objectifs que vous, avant la « Mission finale » qui se joue soit en PvP, soit en PvE, selon vos choix en début de mission. Et s’il souffre d’une répétitivité qui lui fait fortement défaut (on va y revenir), Exoprimal peut s’enorgueillir d’avoir un gameplay assez jouissif sur la forme.

Exoprimal s’offre un gameplay assez jouissif…

Après avoir vaguement personnalisé votre avatar, vous voilà plongé dans cette aventure tout en testostérones qui fleure bon les années 80 et le Japon. Avant d’entrer sur le terrain, vous devrez choisir un Exosquelette parmi une dizaine, rangés en 3 catégories. Rien d’innovant à ce niveau puisque l’on y retrouve les traditionnels DPS, ainsi que les Tanks et les soigneurs. Tous ont leurs avantages et inconvénients sur le terrain mais ce qui est surtout intéressant, c’est qu’on peut les changer à la volée.

Pour prendre un petit exemple concret, au cours d’une partie, nous avions pris Nimbus, une soigneuse polyvalente qui peut changer ses pistolets de soins en armes contre les ennemis via une pression sur la touche L2. Alors que l’IA nous lâchait un tricératops en pleine face, nous avons changé notre soigneuse pour un Tank, le temps du combat, avant de revenir à notre rôle de soutien. Un choix audacieux qui permet de jouer la carte de l’improvisation. Toutefois, on n’aurait pas dit non à un système de rôle-queue, à la manière de Overwatch, afin de limiter la rencontre avec les joueurs faisant totalement fi du travail d’équipe.

Petit détail :  les Exosquelettes sont dotés, entre autres, d’un Ultra qui se charge lentement au cours de la partie (vous pourrez rarement en sortir plus de 2, comptez 15-20 min par manche) mais le compteur reste au même niveau même lorsque vous changez d’Exosquelette. On passera sur la façon très légèrement fastidieuse de réaliser ce changement. Pour le reste, les Exosquelettes ont droit à des capacités et armes uniques. On peut également leur attribuer certaines capacités passives. Notons aussi que nous avons la possibilité de prendre le contrôle d’un dinosaure, grâce à un item (unique et pour un seul joueur par équipe) lâché occasionnellement au cours de la partie. Une phase bien kiffante pouvant complètement renverser la bataille.

Exoprimal affrontement dinosaure contre dinosaure

… qui ne se renouvelle que sur la (très longue) durée

On l’a dit, le jeu ne se dote que d’un mode, Survie jurassique, qui se déroule comme tel : avec nos 4 alliés, nous affrontons successivement des hordes plus ou moins importantes de dinosaures. Affrontements au cours desquelles nous devons respecter des objectifs précis avant de pouvoir passer aux autres vagues (se résumant à tuer x nombres de dinosaures), tout en réalisant une course contre l’équipe adverse. Le but : prendre de l’avance pour la Mission finale, qui se joue comme on l’a dit en PvP ou PvE. La principale différence entre les deux modes est que dans le cas du PvP, on a droit à des affrontements directs avec l’équipe d’en face.

Là où le bât blesse aussi, c’est dans la boucle de gameplay. L’écrasante majorité du temps, nous jouons sur les deux mêmes maps, affrontons les mêmes dinosaures, réalisons les mêmes Missions finales… la surprise est arrivée chez nous après environ une quinzaine de parties pour voir un peu de renouvellement dans les maps et les missions. Mention spéciale pour ces quelques moments où le jeu réunit les deux équipes en une seule pour affronter des hordes incalculables de petits et gros dinosaures. Les Missions finales peuvent aller aussi bien de l’escorte de convoi (ici un gros cube) que de la prise de position et autres mode classiques d’affrontements multijoueurs.

Exoprimal Murasame Triceratops

Mais on ne condamnera pas cette redondance trop tôt. Déjà car le jeu se renouvelle après quelques heures,  mais aussi parce que le lancement de la saison 1 devrait bousculer tout ça. Vu le modèle économique du jeu (60€ à l’achat), il aurait toutefois été plus judicieux de lancer la saison dès la sortie. Gageons que le Gamepass puisse retenir les joueurs les plus impatients. Une idée très bonne qui aurait peut-être dû concerner tous les supports, tant Exoprimal a tout l’air d’un F2P. Entre la boutique  (purement cosmétique), les skins, aussi cools et nombreux soient-ils et autres season pass, le jeu de Capcom a droit aux mêmes reproches que l’on pouvait faire à Crash Team Rumble au niveau de son rapport prix/contenu.

Une technique au poil mais quelques accrocs au RDV

Le jeu affiche régulièrement une quantité impressionnante de dinosaures à l’écran. Au point souvent de ne plus voir grand chose tellement il y a d’éléments. Pourtant, le moteur RE Engine (qui avait servi sur le remake de Resident Evil 4) fait encore des merveilles. Conservant une fluidité à toute épreuve, en 60 FPS. Durant la cinquantaine de parties qui nous ont été demandées pour boucler l’histoire principale, nous n’avons détecté aucun ralentissement ou autre bug du genre. Les seuls ralentissements n’interviennent que lorsque l’on boucle des vagues et des missions finales. Un véritable exploit dans le genre.

Exoprimal gameplay Barrage

Si graphiquement et artistiquement, le jeu reste assez digne du support (ici la PS5), on aurait aimé un level design profitant davantage aux capacités de nos Exosquelettes. Difficile par exemple de justifier la présence d’un sniper dans des maps qui n’offrent aucune verticalité. On ferme néanmoins les yeux sur l’utilisation inexistante de la Dualsense. En revanche, il faut aussi avouer que les lancements de missions finissent par lasser, avec la même cinématique d’intro en boucle impossible à sauter (presque en boucle puisque nous avons droit à des petites variations de dialogues en fonction des parties précédentes).

Pour la bande-son enfin, nous n’avons pas grand chose à redire au niveau de l’ost, avec des musiques rock qui font le café pour le genre. Par contre, sans que ça nous sorte complètement du jeu, on a droit à : L’IA (l’antagoniste) doublée en français, tous les autres personnages doublés en anglais et notre avatar muet comme une carpe. Et tout ça au sein de la même bande-son bien sûr. Peut-être que le budget était limité mais à un moment, soit on fait doubler tous les personnages en français, soit tous en anglais. Et donner une voix à notre avatar, ça ne mangeait pas non plus de pain.

Le résumé de notre test sur Exoprimal

Il serait mentir de dire que Exoprimal est un ratage. Car le peu qu’il fait pour son lancement, Exoprimal le fait bien voire très bien, à commencer par son gameplay franchement kiffant, avec son excellent feeling, son aspect stratégique bien rodé et ses affrontements qui demandent une bonne cohésion et pleins de tensions, notamment durant les Missions finales. Le problème c’est justement qu’il en fait peu. Oui, le jeu finit par se renouveler mais c’est au prix de  très/trop nombreuses parties durant lesquelles se répète inlassablement la même boucle de gameplay. On affronte encore et encore les mêmes dinosaures sur les mêmes maps qui tournent en boucle avec les mêmes missions finales avant de voir enfin apparaitre des changements notables à ces niveaux.

Mais nous ne condamnerons pas le nouveau jeu de Capcom trop tôt. En faisant le choix d’inclure le titre dans le gamepass de la Xbox, l’éditeur se retire une grosse épine du pied, pendant que l’autre épine reste bien logée, à cause du modèle économique imposé sur les autres supports. Pour ceux-là, espérons que les joueurs auront la patience de multiplier les parties ou d’attendre le lancement de la saison 1, prévue pour le 28 juillet, afin de voir s’étoffer le contenu du jeu. C’est tout le mal que l’on souhaite pour un studio qui a le mérite de chercher à innover avec de nouvelles licences, alors qu’il pourrait tout aussi bien ressortir ses vieux disques.

Exoprimal est disponible depuis le 14 juillet 2023 sur PS5, PS4, Xbox Series, Xbox One et PC, inclus dans le Gamepass.

Points forts

  • Un très bon gameplay, avec un bon feeling et un casting varié, qui sait se renouveler…
  • Une fluidité exemplaire malgré un nombre d’ennemis impressionnants à l’écran
  • une histoire qui fleure bon la vibe série B japonaise des eighties…
  • Graphiquement très propre et artistiquement sans fioritures
  • Le design des exosquelettes et les nombreux skins à débloquer
  • Changer de personnage à la volée et incarner un dinosaure : de vrais game changers

Points faibles

  • … Après des heures et des heures de parties redondantes
  • Un level design ne mettant pas à profit les aptitudes des personnages
  • … qui use d’un procédé narratif trop peu intuitif
  • Il n’y avait pas le budget pour un doublage vf complet ?
  • Un manque évident de contenu au lancement
  • Globalement, c’est un F2P payant (au prix fort, 60€ tout de même)
Graphismes
90 %
Durée de vie
60 %
Gameplay
85 %
Histoire
60 %
Bande-son
50 %

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Maximus
Maximus
Quelque part, dans un des millions d'univers infinis qui composent notre multivers, je déteste les jeux vidéos. Je n'y éprouve aucun intérêt et pire, je me montre particulièrement condescendant envers les "gamers". Mais c'est un autre univers.

Articles Récents

Instant Gaming image
Sorti officiellement depuis ce 14 juillet 2023, dans une certaine indiscrétion et après une ou deux phases de bêtas, Exoprimal est le nouveau jeu multijoueur-coopératif de Capcom. Voyons ensemble si le défouloir promis par son concept tient ses promesses ou si au contraire, les...Test Exoprimal : dinos en crise