Test – Death’s Door : une aventure mortelle ?

Développé par Acid Nerve et édité par Devolver Digital, Death’s Door est le deuxième titre de Mark Foster et David Fenn. Il y a six ans, ces deux compères nous proposaient l’impitoyable, mais excellent Titan Souls. Ils reviennent en 2021 avec un titre plus ambitieux et tout en poésie. Est-ce le jeu de la confirmation pour ces Britanniques et est-ce qu’ils vont s’inscrire dans la liste des acteurs importants de la scène vidéoludique indépendante ? C’est ce que nous allons découvrir dans ce test.

Test de Death’s Door sur PC

Death's Door

Bienvenue à la Commission des Faucheurs :

Tout débute lorsque votre bus vous dépose sur votre lieu de travail, la froide et monochrome Commission des Faucheurs. Votre personnage, un jeune corbeau, se voit rapidement confier une nouvelle mission qui consiste à aller collecter l’âme d’un être qui a depuis bien trop longtemps échappé à la mort. Une fois vaincu et à deux doigts de récupérer son âme, vous vous faites couper l’herbe sous le pied par un de vos collègues. L’administration étant ce qu’elle est, vous restez bloqué dans le monde « réel » et donc redevenez mortel tant que l’âme qui vous a été assignée n’a pas été ramenée. S’ensuit alors une course poursuite dans un royaume épargné par la mort afin de regagner le monde auquel vous appartenez.

Toute la première partie pose les bases en termes d’ambiance et de gameplay. En effet celle-ci constitue la phase de didacticiel dans laquelle  vous apprenez à manier votre oisillon, mais surtout c’est l’occasion pour vous d’affronter le tout premier boss du jeu. Ensuite le jeu vous embarque dans une construction très organique à la découverte de trois biomes avec leurs caractéristiques propres, ainsi que des personnages attachants (mention spéciale à Omar Mitt).

Death's Door

La construction du récit passe notamment par des objets collectables qui sont pour certains très bien cachés. En effet ces objets vous donnent pas mal d’informations sur le monde que vous parcourez et sur les us et coutumes. À noter également que pour avoir le fin-mot de l’histoire et accéder à la « vraie fin » cela demande de faire preuve de curiosité, d’observation et de déduction. Une tâche assez rébarbative qui récompensera toutefois les joueurs les plus investis.

Acid Nerve délivre un univers onirique rempli de poésie et d’humour à l’écriture fine et juste. Vous l’aurez compris, Death’s Door brille par l’originalité de son scénario qui se veut volontairement énigmatique. Malgré les thèmes abordés tels que la mort ou encore la vacuité de vie, le titre arrive à mêler avec harmonie les passages tantôt mélancoliques, tantôt drôles. Le jeu étant particulièrement fluide et procurant beaucoup de plaisir, la dizaine d’heures nécessaires pour en venir à bout passera à une vitesse folle.

Death’s Door possède un gameplay simple, mais diablement efficace !

Votre jeune faucheur à plumes commence son aventure avec un glaive ou, pour les plus curieux, un parapluie. Sa palette d’action est limitée au strict minimum : une esquive, des coups au corps-à-corps normaux ou chargés et une attaque à distance avec un arc magique.

Death's Door

Au fur et à mesure de l’aventure, l’arsenal de votre héros de mauvais augure s’agrandit. En effet chacun des biomes renferment une arme, mais surtout une compétence nécessaire pour accéder au boss de la région. Celles-ci sont bien gardées au chaud dans un donjon labyrinthique rempli d’ennemis et de puzzles à élucider.

Death's Door

Le point fort de ce système en apparence très simple, est l’utilisation de la magie limitée au nombre de points en possession de notre très cher corbac. Celui-ci commence avec quatre points de magie, pour les recharger il faut utiliser notre arme au corps-à-corps. Cela vous oblige donc à prendre des risques quitte à y laisser quelques plumes.

Les combats sont très dynamiques et demandent un petit temps d’adaptation afin de repérer les schémas des différents ennemis. La difficulté est assez bien dosée tout au long de l’aventure, mais ne vous y trompez pas, certains passages vous donneront du fil à retordre et les erreurs d’inattention seront sévèrement punies par un coup sur le coin du bec.

Rassurez-vous, le jeu vous laisse suffisamment d’occasions de vous soigner. Pour cela vous avez le choix entre passer une des portes qui vous ramène à la Commission des Faucheurs. Attention, cette action réinitialise les ennemis de la zone quittée. Vous pouvez également utiliser une fleur que vous aurez préalablement plantée dans un des nombreux pots prévus à cet effet. Les graines sont des objets collectables disséminées aux quatre coins des différentes régions.

Des autels délivrant des petits éclats de vitalité ou de magie sont également de la partie. Ceux-ci vous permettent, une fois tous les quatre échantillons dénichés, de gagner un point de vie ou un point de magie supplémentaire et ainsi augmenter vos chances de survie.

Death’s Door mélange habilement les phases de combat au corps-à-corps et à distance, d’exploration, les petites énigmes et les combats de boss. Les affrontements offrent des sensations et gardent une dimension épique tout en restant lisibles, peu importe le nombre d’ennemis. Le level design ingénieux et la vue isométrique forcent à l’exploration et celle-ci récompense les joueurs les plus curieux. Cependant, on reste un peu sur notre faim quant à la simplicité des puzzles, le manque de difficulté en général, mais surtout le manque de profondeur des combats. L’arbre de compétences qui permet, en échange des âmes récoltées, d’améliorer les caractéristiques de votre piaf, est très basique et ne change en rien l’approche des combats. 

Death’s Door : une immersion à toute épreuve grâce à la D.A. et à la musique ?

La qualité de la direction artistique saute aux yeux dès les premières minutes de jeu. Elle reste cohérente et épurée tout au long de l’aventure.  Intrigante et séduisante, elle sublime la trame narrative.

Tous les décors que vous parcourez sont somptueux, ils fourmillent de détails et d’effets visuels de toute beauté. Le style graphique des personnages et des ennemis est très réussi et leurs animations sont vraiment soignées. Le travail autour de l’harmonie chromatique est très riche. La palette de couleurs dans des tons pastel un peu pâle s’adapte à merveille avec la thématique mortuaire du titre.

La bande-son est également monumentale. Le thème principal nous accompagne tout au long de l’aventure dans différentes sonorités. Toujours juste avec le récit ou l’action en cours, il nous berce tout au long de notre pérégrination pour une immersion totale dans  l’univers.

Death’s Door est disponible depuis le 20 juillet 2021 sur PC via Steam, Xbox One et Xbox Series X|S.

Points Forts :

  • Un univers riche sublimé par une D.A. très inspirée et une bande-son à toute épreuve.
  • Une qualité d’écriture pour des personnages attachants et un humour omniprésent.
  • Une exploration intelligente distillée par un level design organique et ingénieux.
  • Des affrontements nerveux, variés et intenses.

Points Faibles :

  • Une narration en deux temps entre les objets collectables et la « vraie fin ».
  • Un manque d’originalité, de folie et de profondeur dans le gameplay.
  • Un manque de difficulté sur les combats et les puzzles.

Résumé

Death’s Door est donc un jeu d’action/aventure qui sait exactement ce qu’il souhaite vous raconter et vous faire vivre. Même si le titre ne brille pas pour son gameplay peu innovant, il nous prouve qu’il en maitrise parfaitement les codes. Là où Acid Nerve réussit à créer la surprise, c’est dans la qualité de l’écriture et la richesse de son univers. Le tout est transcendé par une direction artistique très inspirée d’une rare qualité et accompagnée d’une bande-son vraiment superbe. Nous avons à faire ici à une petite pépite qui vaut le détour et qui, nous espérons, fera partie de ces jeux qui resteront à tout jamais gravés dans nos mémoires.
Graphismes
100 %
Durée de vie
80 %
Gameplay
75 %
Histoire
95 %
Bande-son
100 %

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Grand amateur de jeux vidéo depuis mon plus jeune âge, mon côté curieux me pousse à être en recherche constante des petites perles que peuvent nous offrir les studios de développement, grands comme petits. Je suis amateur de jeux d’infiltrations, d’aventure et de RPGs, mais je ne boude pas mon plaisir devant un point-and-click, un MMO, un jeu de gestion, etc… Bref vous l'aurez compris je suis un véritable touche-à-tout du monde vidéoludique. Sauf peut-être les jeux d'horreur qui ne sont pas vraiment ma tasse de thé. Particulièrement sensible au scénario, à la mise en scène, à la DA et à la musique, ce que je recherche avant tout ce sont des sensations, des émotions et des expériences uniques qui resteront gravées dans mon esprit de joueur.

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