Critique Transformers Rise of the Beasts : tout se transforme, rien ne se créé

La saga Transformers revient, toujours avec cette volonté à demi-assumée de rebooter une saga partie en désuétude depuis longtemps. Bye bye le trip 80’s façon E.T qu’était Bumblebee (en plus mou du genou), Transformers Rise of the Beasts se rapproche davantage de la saga de Bay, se révélant infiniment moins beauf, un peu plus terre-à-terre… mais surtout plus insipide. Notre critique.

Autobots en roue libre

On ne va pas vous faire cette critique de Transformers Rise of the Beasts  en vous refaisant toute la mythologie de la saga qui, pour rappel, n’avait initialement pas d’autres prétentions que d’être le produit mercantile d’une série de jouets qui cartonnait dans les années 80. Toujours est-il que Transformers Rise of the Beasts se présente comme un spin off des films de Michael Bay, tout en faisant office de suite à Bumblebee. Ce qui n’a pas tant d’importance que ça, hormis éventuellement de justifier le caractère (un peu) moins sympathique de Optimus Prime.

Pour la faire courte : en 1994, deux nouvelles races de Transformers s’affrontent : Les Maximals (les gentils) qui ont choisi de copier le design d’animaux plutôt que d’engins motorisés affrontent les Predacons (les méchants). Ces derniers bossent pour un énorme tas de ferraille encore plus méchant qui, comme Galactus, bouffe des planètes. Pour permettre à leur chef de manger à sa faim, ces derniers recherchent une « clé » cachée sur terre capable d’ouvrir des portails vers d’autres galaxies. Les Autobots et deux jeunes natifs de Brooklyn rejoignent la lutte et tentent de les en empêcher.

On vous demande sincèrement pardon si ce résumé vous parait un brin désinvolte, mais le problème, c’est que l’intrigue ne va jamais plus loin que ce postulat de départ. Le film se contente de dérouler son récit sans la moindre fulgurance. Les deux héros, Noah, un jeune homme en galère d’emploi et Arcee, une jeune employée de musée d’art ne parviennent jamais à être attachants, malgré les efforts des interprètes, plutôt bons et la propension du scénario à jouer avec les thématiques sociales habituelles (l’un est latino, l’autre afro-américaine.) Tous les deux semblent avoir été insérés au forceps dans un scénario que l’on imagine sans mal écrit sans eux à la base.

 Transformers Rise of the Beasts est avare en action

On pouvait reprocher à peu près tout ce qu’on voulait aux films de Michael Bay, à commencer par la beauferie de ses scénarios et ses montages épileptiques. Mais il avait cette volonté de s’amuser sans limites avec ses jouets, quitte à en faire des « caisses ». Si visuellement, le résultat est plus propre et plus lisible que toute la saga (Bumblebee à part), Steven Caple Jr en oublie cet aspect essentiel : s’amuser, tirer profit des échelles, entre le gigantisme des robots et la petite taille des humains. Pourtant, à plusieurs reprises, le réalisateur semble replonger dans son enfance pour piocher des idées par-ci par-là.

Autobots Transformers Rise of the Beasts

Mais toutes ces idées ne font ni plus ni moins que gadgets et ne servent rien d’autre au scénario qu’un surplus de facilités et aussi énormes que les robots du film. Ainsi, le film avance sans vraiment nous embarquer ni même nous flatter la rétine. Oui, les effets visuels passent bien et les scènes d’actions sont bien plus lisibles que chez Bay. Mais hormis durant le climax, où le réalisateur se décide à faire vrombir les moteurs, c’est plutôt l’ennui qui prime…

En somme, on voit bien que le film cherche à complètement quitter le cadre intimiste de Bumblebee, qui mettait de coté l’action pour se concentrer davantage sur une petite histoire d’amitié entre ce dernier et Hailee Steinfeld. On regrettera d’ailleurs le passage éclair de cette dernière qui composait un personnage simple mais très attachant. Le film cherche clairement à lorgner vers l’esprit de la saga et à offrir au public ce qu’il vient en général chercher avec Transformers. Mais à vouloir ne pas en faire trop, le film n’en fait justement pas assez.

Service minimal pour les Maximals

On remettra aussi en cause l’utilité d’avoir fait appel à deux nouvelles races de robots. Certes, les fans seront peut-être contents, puisque les Maximals (ou Animutants chez nous) jouissent d’une certaine popularité, mais force est d’admettre que leur existence n’apporte absolument rien ni au film ni à la saga. Cela dit, leur design est plutôt réussi. Mais très clairement, il ne s’agit que de versions « animaux » des Autobots. Là aussi, ni  Steven Caple Jr ni le scénario ne jouent de leurs différences avec leurs confrères motorisés.

On en dira autant des Predacons, qui sont juste des Decepticons mais avec un autre nom. Là aussi, on ne développe rien de fondamentalement nouveau. Et si les motivations sont un brins différentes, la finalité reste ici la même : faire des trucs de méchants. Parce que oui, le manichéisme est toujours autant de rigueur. Les seuls points intéressants à ce niveau viennent du coté des « gentils », entre un Optimus Prime pas encore à l’aise avec le genre humain et le jeune Noah, dont les intentions vis-à-vis de l’élément principal du scénario sont diamétralement opposés à ceux du chef des Autobots.

Optimus Primal Transformers Rise of the Beasts

Deux éléments qui tiennent la route pendant 5 min… jusqu’à ce que les divergences soient réglées au quart de tour. Ce n’est pas faute d’avoir essayé mais le film se contente d’en glisser l’idée sans la développer. D’ailleurs, le film ne développe quasiment rien ni chez les robots, ni chez les rares humains. La relation entre Noah et son petit frère fonctionne bien en terme d’alchimie mais pas en développement. Même chose avec Arcee. Pour ce qui est de la relation entre robots et humains, ça se contente globalement de singer le duo « Bumblebee/Witwicky » de façon trop abrupt.

Conclusion critique Transformers Rise of the Beasts

Transformers Rise of the Beasts semblait venir avec cette volonté de faire presque table rase du passé pour tout recommencer. Et formellement, certains détails sont réussis, avec une intrigue un peu plus terre à terre et débarrassée de toute la beauferie d’un Michael Bay. Sans parler d’une meilleure lisibilité des scènes d’actions. Le problème, c’est que des scènes d’actions, il n’y en a pas tant que ça à lire justement. À part le climax final, c’est globalement le calme plat en comparaison de ce qu’offrait la saga initiale.

Un calme dont est aussi victime l’intrigue, qui se déroule sans que les enjeux viennent capter l’attention du spectateur. Celle-ci se contente de suivre un schéma on ne peut plus basique, en dépit de quelques petites touches d’idées pour la rendre un poil moins manichéennes, le temps de quelques instants. Si Michael Bay faisait un peu tout à l’arrache dans la saga, il avait au moins le mérite de s’amuser à fond avec ses joujoux. Détail que néglige Steven Caple Jr, qui ne semble clairement pas avoir le même intérêt.

Pour conclure notre critique de Transformers Rise of the Beasts, c’est donc un constat paradoxal qui s’impose ici. Si l’on est content que notre cerveau n’a pas implosé au générique de fin, on aurait aimé voir nos yeux briller devant les possibilités offertes, tant les éléments étaient en place. Mais ils se contentent d’être placés, le réalisateur et le scénario ne sachant visiblement pas quoi en faire. Malgré tout, on ne passe pas non plus un mauvais moment devant ce Rise of the Beasts. Juste un moment sympa mais largement oubliable au mieux. Mais ce n’est ni ce film ni cette volonté clairement établie d’étendre l’univers de Hasbro qui va relancer notre intérêt pour la saga.

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Maximus
Maximus
Quelque part, dans un des millions d'univers infinis qui composent notre multivers, je déteste les jeux vidéos. Je n'y éprouve aucun intérêt et pire, je me montre particulièrement condescendant envers les "gamers". Mais c'est un autre univers.

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