Devenu un classique de l’animation des années 2010, Dragons a aujourd’hui droit à son adaptation en prise de vues réelles. On ne l’avait pas forcément demandé, encore moins quand les bandes-annonces vendaient un pur copié/collé. Et c’est en effet à 2/3 détails prés un pur copié collé. Mais c’est aussi refait par Dean Deblois et en fait, ca change pas mal la donne…
Dreamworks réadapte Dragons sans langue Deblois
Ca fait maintenant des années que Disney adapte ses propres films d’animations en format live action, au point aujourd’hui d’avoir atteint le banc de touche, même si des surprises emergent encore au box-office (oui, on parle de Lilo et Stitch). Dreamworks s’y mets aujourd’hui avec Dragons, adaptation en prises de vues réelles de l’une des trilogies d’animations les plus marquantes des années 2010. Voir ce film sortir en même temps que Lilo et Stitch à presque tout de l’ironie parfaite d’ailleurs. Dean Deblois, qui réalise cette adaptation et était déjà derrière la trilogie originale, avait aussi co-signé en 2002…Lilo et Stitch.
Le modèle, résolument plus récent, a joué mais toujours est-il que contrairement à Disney, Dreamworks a choisi de rappeler le réalisateur original pour réadapter son propre univers. Et c’est peut-être pour ca que ce remake copié collé fonctionne aussi bien. Dragons suit les aventures de Harold, jeune viking chetif qui va nouer une amitié inattendu avec Krokmou, un dragon prétendumment féroce, alors que les siens, dont son père, le chef du village de Beurk, île où se situe l’action, leur mènent une guerre sans merci depuis des années.
Avec un procédé de plan par plan que Dreamworks n’a jamais cherché à cacher, bien au contraire, on ne pensait pas que le résultat fonctionnerait aussi bien, passant outre l’inutilité formelle de ce remake. Mais pourquoi ca fonctionne ? Parce que le même réalisateur à la barre ? Peut-être. C’est surtout parce que le film, au délà de garder la même esthétique, garde aussi toute cette âme qui a fait la force du film original. C’est quelque chose que la plupart des adaptations de Disney, copié collé ou non, oublient très souvent en route.
Beurk, ses vikings et ses dragons: un régal
L’air de rien, le travail de reconstitution posait quand même un certain défi. Comment retranscrire en live action et au plan près, pour ne pas dire au frame près ce qui à d’abord été pensé pour l’animation ? Peu importe la réponse, le fait est que Dragons y parvient sans forcer. En résulte entre autres un Krokmou et autres dragons plus vrais que nature, la star en tête conservant l’allure et les expressions de son illustre modèle ainsi que des séquences visuellement sidérantes, tout aussi magiques que la version 2010. «Test Drive» en 2025, avec la partition (légèrement retouchée) toujours aussi magistrale de John Powell, ca fonctionne toujours aussi bien sur le plan épique et émotionnelle. Ce mimétisme est aussi retranscrit jusque dans les décors et les costumes, quitte à en avoir parfois l’air de cosplays très bon marché.
On oublie ces petites tares face à la qualité globale des effets visuels et de la réalité du projet, qui se veut avant tout être un ̶f̶i̶l̶m̶ ̶é̶c̶o̶n̶o̶m̶i̶q̶u̶e̶m̶e̶n̶t̶ ̶v̶i̶a̶b̶l̶e̶ ̶p̶o̶u̶r̶ ̶l̶e̶ ̶s̶t̶u̶d̶i̶o̶ spectacle pour petits adultes et grands enfants. En revanche, ca marche sans fioritures aucune pour ce qui est des personnages, du moins les plus importants. Si on trouvera à légérement redire sur les plus secondaires d’entre eux ( Rustik, les jumeaux, Varek…), on ne peut que s’incliner face aux choix de casting qui reprennent à la perfection les traits de leurs homologues, tant physiques que caractériels. Si Astrid s’éloigne quelque peu de l’idée, sans pour autant proposer du vide grâce à la performance tout en sobriété de Nico Parker, Mason Thames est une évidence absolue en Harold.
Non content de reprendre jusque sa coupe de cheveux tombante, le jeune acteur, révélé dans Black Phone (et candidat pour être le futur Link dans le live action Zelda, selon des sources pas encore assez fiables pour que l’on se penche actuellement sur la question) reprends à la perfection les mimiques et le moindre trait de caractère. Il utilise une palette qui oscille entre sincérité et surjeu pour donner à son personnage ce coté presque cartonnesque (un peu comme dans la série Netflix, One Piece), sans jamais dépasser la limite raisonnable. Derrière, Nick Frost se régale clairement en Gueulfor, tandis que Gerard Butler, qui reprends son rôle de Stoick la Brute, en retrouve le charisme et la force caractérielle de son personnage.
Resumé de notre critique de Dragons
Dreamworks serait-il en passe de craquer à son tour pour la mode des adaptations live actions de ses propres oeuvres ? La question se pose face à ce Dragons, choix évident pour un premier exercice, qui ne cherche pas le moins du monde a innover, au point d’en rappeler à la barre le mème réalisateur pour en refaire les mêmes plans. Mais loin de nous l’idée de cracher le venin. On y songera peut-être lorsque le studio s’attaquera à son 14 ème live action.
Avec ce premier essai néanmoins, Dragons prouve qu’il est possible de faire un copié collé tout en conservant la magie et l’âme du modèle original. Alors forcément pour les nouveaux spectateurs, l’expérience n’en est que meilleure encore mais pour les autres, si la surprise n’est plus là, la magie, le spectacle et l’émotion demeurent, au détriment de l’absence de risques et de l’utilité tout relative, pour ne pas dire l’inutilité absolue, du projet.
Dragons sortira au cinéma le 11 juin 2025