Après 8 ans de développement et une gestation chaotique, Metroid Prime 4: Beyond est enfin sorti depuis le 4 depuis le 04 décembre sur Nintendo Switch 1 et 2. Samus Aran revient-elle en force ou les complications d’un projet qui aura été si chaotique que le développement reprit à zéro 2 ans après son annonce ont-ils eu raison de l’aventurière de l’espace? Réponse dans ce test de Metroid Prime 4: Beyond.
Test Metroid Prime 4: Breath of the sand
2017. Voilà quelques mois que la Nintendo Switch vient de sortir et Big N savoure pleinement le succès de sa nouvelle hybride et son titre phare, The Legend of Zelda: Breath of the Wild. C’est à cette période que sans crier gare, le géant annonce le fantasme d’une communauté de fans soudés, dont votre serviteur fait partie: Metroid Prime 4 est officiel. Puis 2 ans après ce teasing monté sur Paint et sans aucune information officielle, le couperet tombe: le projet reprends à zéro, car le résultat en interne, ne satisfait pas Nintendo.

Le géant reprends alors le projet des mains de, on ne sait pas vraiment qui mais Bandai Namco d’après les bruits les plus pertinents, pour le rendre à Retro Studio, développeur original de la trilogie Prime. On ne sait pas exactement l’élément qui a convaincu Nintendo mais notre petit doigt nous dit qu’il y avait un grand desert dans l’histoire. Sauf que dans les faits, ce vaste desert n’amène pas grand chose, si ce n’est davantage d’handicap mais on y reviendra. Au début, Metroid Prime 4, c’est la promesse d’un titre qui ne lésinera pas sur l’action, peut-être moins encore que le 3ème volet.
En effet, on assiste à un joli petit Space Opéra, le tout dans une base de la Fédération Galactique, avant que la grâcieuse Samus, qui passait par là, ne déboule de son vaisseau pour prendre part à l’affrontement. Un peu plus tard, Sylux, un rival de Samus, venu faire de la figuration, débarque, tire dans le tas, dans lequel se trouve un artefact et voilà que tout ce beau monde, incluant Samus, se retrouve projeté dans le monde inconnu et mystérieux de Viewros. Pour en sortir, la chasseuse de prime devra mettre la main sur 5 clés. Voilà.
Une narration plus approfondie mais qui manque toujours d’intêrét.
On ne va pas se mentir, si la narration tente d’aller plus loin que de coutume, le résultat n’est pas franchement probant. Samus atterrit dans un monde où ses habitants, les Lamorns (du moins ce qu’il en reste), lui annoncent qu’elle est l’élue qui doit sauver la mémoire de leur monde, voué à disparaitre. Une base qui tombe comme un cheveu sur la soupe et remet en question toute crédibilité.

Pas mieux en ce qui concerne les membres de la Fédération Galactique qui ont échoué sur la mystérieuse planète. Le jeu tente bien de leur donner de l’envergure via les dialogues mais entre la qualité de ces derniers, accentuant leur coté clichés sur pattes et le fait que les réactions de Samus sont invisibles, casque oblige (en plus d’être totalement muette), n’aident franchement pas à éprouver un semblant d’attachement.
Pour le reste, si quelques cinématiques viennent donner plus de corps au récit, on reste sur la structure habituelle de la narration Metroid Prime, avec le scan qui permet de mieux comprendre le lore et les évènements. De plus, nous avons fini le jeu en moins de 15h, en prenant bien le temps d’explorer et de scanner une très grande partie de Viewros. Une durée de vie qui s’inscrit dans la lignée de la saga même si la pilule passe un peu moins bien en 2025.

Un gameplay qui ne mets pas ses nouveautés à profit
En son temps, Metroid Prime fut une petite révolution du Metroidvania, propulsant les mécaniques du genre dans un environnement tout en 3D. En résultait une approche de l’exploration organique, que chaque épisode à tenté de renouveler avec de nouvelles approches. Pour ce Metroid Prime 4, c’est donc ce fameux desert qui a tant fait jaser qui constitue le nouveau coeur du gameplay. Malheureusement, si l’idée présentée sur le papier est de nous donner une plus grande liberté, dans les faits, il n’en est rien.
Le plaisir de la découverte et de revenir sur des lieux précédemment inaccessible reste toujours jouissif en soi. Mais le chemin reste globalement balisé et aller dans une zone ne sert à rien tant que l’on aura pas l’objet qui permet de la débloquer. De plus, le desert, dont le parcours en moto Vai-O-La, tout en Akira Slides reste plaisant, n’apporte rien, si ce n’est de casser le rythme assez péniblement. Sans parler du fait que c’est dans ce désert que le titre montre le plus ses lacunes techniques.

Enfin, pour ce qui est des nouveaux pouvoirs de Samus, si ils sont plaisant manette en main, malheureusement, ils ne sont pas mis du mieux en avant. On excepte les combats contre les boss, qui force toujours à leur utilisation et ce de façon assez ingénieuse mais au global, les nouveaux pouvoirs psychiques, incluant notamment une bombe psychique et un tir que l’on peut diriger pendant que le temps est ralenti ne servent vraiment que lors de puzzles spécifiques.
Amazing Prime
Sur Nintendo Switch 2, nous avons réalisé notre test de Metroid Prime 4 sous toutes les coutures. En mode docké 4K/60 fps, 1080p/120 fps, en nomade 1080p/60 fps, 720p/120 fps. Dans tous les cas, le titre tourne à la perfection. Néanmoins, jouer en 120 fps vous fera clairement gagner en fluidité au prix d’un sacrifice visuelle trop important selon nous. Le mode 60 fps offre une fluidité exemplaire pour juger utile de perdre en visuel.
Outre une technique exemplaire, à quelques grains de sable près (oui, le desert n’est pas ce qui met le titre en valeur…), Metroid Prime 4 offre aussi des biômes toujours aussi envoûtants, avec des effets atmosphériques toujours réussis, mention spéciale pour la première zone, la Furious Green, tout comme les excellents effets de lumières. Néanmoins, certains sacrifices du cross-gen sont perceptibles et on ne peut s’empêcher de penser que le titre aurait davantage gagné à n’être développé que sur Switch 2.

Enfin, le titre offre plusieurs façons de jouer, entre jouabilité traditionnelle, reconaissance de mouvement et mode souris. Ce dernier nous a agréablement surpris par un confort auquel on ne s’attendait pas spécialement, au vu de la forme du joy-con, qui n’augure pas la meilleure des prises en mains, d’autant que des options, simples mais efficaces vous permettent d’adapter la sensibilité à vos préférences.
Le résumé de notre test sur Metroid Prime 4: Beyond
Avec Metroid Prime 4: Beyond, les fans sont clairement en terrain connu puisque l’on y retrouve toutes les mécaniques qui ont fait le succès de la série, le tout enrobé dans un titre qui claque autant techniquement que visuellement, à condition de faire l’impasse sur certaines textures et plus particulièrement sur cette Vallée de Sol qui fait tant jaser. Toutefois, si Retro Studios tente de donner un nouveau souffle à la formule, elle se prends plus souvent les pieds dans le tapis.
La faute principalement à ce desert, appelé ici la Vallée de Sol, qui relie les différentes zones qui casse davantage le rythme de la progression qu’autre chose, sans être spécialement agréable à parcourir derrière, quand bien même la fameuse Vai-O-La offre de bonnes sensations. La narration tente une approche plus frontale sans jamais vraiment convaincre. Quant aux nouveaux pouvoirs, ces derniers sont assez plaisants mais on aurait aimé qu’ils soient plus souvent mis à disposition autrement qu’à l’occasion de quelques casses-têtes scriptés.
Pourtant, malgré ses défauts, on a pris un plaisir monstre à parcourir cette nouvelle aventure. Parce que Retro Studios n’a decidément pas son pareil pour offrir un monde envoûtant toujours aussi plaisant en terme d’exploration et de structure. C’est peut-être le plus gros défaut de ce Metroid Prime 4: ne jamais outre passer le statut promis par son titre. En résulte un certain sentiment de frustation, sans trop palier à celui préférable de plaisir.
Metroid Prime 4: Beyond est disponible depuis le 4 décembre 2025 sur Nintendo Switch 1 et 2.
Les points forts
- Techniquement très solide et visuellement envoûtant
- La recette Metroidvania fonctionne toujours autant
- Les nouveaux pouvoirs et la Vai-O-Là
- Une narration plus approfondie…
- Les combats contre les boss
- Le mode souris, étonnamment agréable à prendre en main
Les points faibles
- La Vallée de Sol n’apporte rien si ce n’est casser le rythme
- Des pnj plus agaçants que passionnants
- Une liberté sur le papier qui ne constitue au global que de la poudre aux yeux
- …mais toujours aussi peu engageante
- Un game design qui ne se met pas assez en avant

