Développé par Hangar 13, 2K sort le nouveau jeu de la saga mafieuse : Mafia : The Old Country. Celui-ci nous promet un retour aux racines de la saga avec une narration intense et imprégnée de l’âme sicilienne. Une véritable attente pour les fans de la licence depuis la présentation du gameplay en mai. Est-ce que le jeu mérite-t-il toute notre attention? Venez le découvrir dans notre test de Mafia : The Old Country tout de suite.
Une immersion visuelle narrative très soignée
Mafia: The Old Country, dernier-né du studio Hangar 13, marque un retour aux sources pour la saga culte, en troquant les rues urbaines américaines pour la Sicile rurale du début du XXe siècle. Un choix audacieux qui s’avère payant : rarement un jeu aura aussi brillamment mis en valeur cette époque et cette région trop peu explorées dans le paysage vidéoludique. Loin des clichés mafieux habituels, le titre choisit de poser un décor vivant, nuancé et profondément ancré dans l’histoire.
Propulsé par l’Unreal Engine 5, le jeu propose une reconstitution visuelle d’une grande finesse. Les architectures anciennes, les tenues traditionnelles, et même les dialogues partiellement en dialecte sicilien participent à une immersion aussi rare que précieuse. Le souci du détail est manifeste à chaque plan : des places de marché poussiéreuses aux champs d’oliviers balayés par le vent, en passant par les petits ports en effervescence, tout respire l’authenticité.
Les visages des personnages sont expressifs et globalement très réussis, bien que certains modèles semblent en retrait par rapport au reste. Malgré cela, une lueur d’humanité traverse leurs regards, ce qui renforce l’attachement aux personnages. Ces moments de grâce visuelle, souvent accompagnés d’un jeu de lumière maîtrisé, participent activement à l’efficacité de la narration. L’absence d’un mode photo, pourtant réclamé par certains joueurs, n’atténue pas pour autant l’impact visuel de l’ensemble. L’expérience reste profondément immersive.
Une narration construite comme un film de gangsters
La structure narrative adopte un format épisodique, découpé en chapitres bien rythmés, chacun introduit par un générique en 2.35:1 avec bandes noires façon cinéma. Un parti pris esthétique affirmé, qui confère au jeu une véritable identité cinématographique, même si l’effet peut parfois paraître un peu forcé, voire intrusif.
Le scénario s’ouvre sur une note dure et poignante : Enzo Favara, un jeune carusu, est vendu par son père à une mine de soufre, symbole d’une époque où la misère justifie l’injustifiable. Très vite, le récit délaisse le misérabilisme pour plonger dans une spirale de violence et de pouvoir, suivant l’ascension brutale d’Enzo dans l’univers mafieux sicilien.
Au fil des chapitres, le jeu tisse un récit dense et humain, centré sur le destin tragique d’un homme tiraillé entre ses origines et son ambition. Le traitement des personnages secondaires, bien que plus convenu, reste solide. On retrouve avec plaisir les archétypes du film de mafia, sans que cela ne tombe dans la parodie ou l’excès. Le ton est juste, la mise en scène maîtrisée, et certains moments narratifs se révèlent particulièrement marquants, à la manière d’un bon polar italien. Qu’on se le dise, peu de surprise dans la narration, mais cela reste efficace.
Gameplay : sobriété et classicisme, sans audace
Sur le plan du gameplay, Mafia: The Old Country ne révolutionne rien. Il mise sur une formule classique mais éprouvée : phases d’infiltration, gunfights, filatures, combats au couteau et quelques séquences de poursuites, à cheval ou en véhicule motorisé.
Les mécaniques d’infiltration, bien que fonctionnelles, restent assez basiques. L’intelligence artificielle manque globalement de réactivité et de finesse : les gardes réagissent peu, leurs trajectoires sont prévisibles, et on ressent un manque de tension dans ces séquences. Cela ne nuit pas directement à la progression, mais diminue l’impact émotionnel de certains moments censés être plus tendus.
Les combats au couteau, pourtant bien intégrés à l’univers et aux traditions mafieuses de l’époque, manquent de variété. Ils deviennent vite répétitifs, et l’absence de finesse dans les animations finit par nuire à l’expérience. À l’inverse, certaines fusillades gagnent en intensité grâce à une IA plus agressive par moments, capable de lancer des grenades ou de coordonner une attaque surprise – des moments rares mais appréciables.
Les phases de poursuites, que ce soit à cheval ou en voiture, sont quant à elles contrastées. D’un côté, elles offrent un bel écrin pour admirer les paysages ; de l’autre, elles souffrent d’une maniabilité rigide et de « murs invisibles » agaçants comme les buissons qui brisent l’immersion. Néanmoins, ces séquences, bien que perfectibles, participent à l’ancrage temporel et géographique du jeu, en rendant tangible une époque lointaine.
Une durée de vie courte, mais maîtrisée
Durant notre test de Mafia : The Old Country, On s’est aperçu de la durée de vie courte mais maîtrisée diu titre. Là où de nombreux titres s’éparpillent dans des quêtes secondaires superflues, celui-ci préfère aller droit au but. Comptez environ 12 heures pour la campagne principale, avec la possibilité de monter jusqu’à 20 heures si vous partez à la recherche des collectibles bien dissimulés.
L’ambiance sonore, fidèle au contexte historique, privilégie les compositions orchestrales et les airs folkloriques locaux plutôt que des musiques sous licence. Le résultat est subtil, parfois trop discret, notamment lors des longs trajets où l’absence de musique peut se faire sentir. Malgré cela, le jeu réussit à créer une atmosphère sonore cohérente et respectueuse de son cadre.
Les doublages sont un autre point fort. Que ce soit en version française ou originale, les acteurs livrent des performances convaincantes. L’usage ponctuel du dialecte sicilien renforce l’immersion et donne une saveur authentique aux dialogues. On saluera également le soin apporté aux bruitages : le claquement sec des armes, les sabots des chevaux sur la terre sèche ou les ruelles pavées, autant de détails qui enrichissent l’expérience.
Conclusion de notre test de Mafia : The Old Country
Mafia : The Old Country est une œuvre narrative ambitieuse et artistiquement réussie, qui séduit par son cadre original, sa réalisation soignée et sa volonté de proposer une expérience plus resserrée et mature. Loin des open-world démesurés, il choisit la densité narrative plutôt que la quantité, et cela fonctionne dans l’ensemble.
Cependant, son manque d’innovation côté gameplay et sa relative répétitivité viennent freiner l’enthousiasme. Ce n’est pas un jeu qui bouscule les codes du genre, mais un titre qui les respecte avec sérieux, au service d’un récit poignant et d’un univers rarement exploré.
Un jeu à recommander aux fans de la série, ou à ceux qui cherchent une aventure narrative forte, sans tomber dans l’excès ou le gigantisme. Un hommage sincère et maîtrisé à une époque oubliée, qui marquera surtout par son atmosphère et son récit, plus que par ses mécaniques de jeu.
Points Positifs
- Réalisation visuelle saisissante et cadre historique unique
- Narration cinématographique immersive et écrite avec soin
- Immersion renforcée par la langue sicilienne, le doublage justifié
- Parcours linéaire maîtrisé, durée bien calibrée
- Bande-son qui colle parfaitement
- Prix raisonnable par rapport au titre proposé
Points Négatifs
- Exploration limitée malgré un monde ouvert visuellement riche
- Un manque de challenge
- Gameplay daté, répétitif, IA faible
- Duel au couteau redondants
Mafia : The Old Country est disponible depuis le 07 Août 2025 sur PC, PS5, Xbox Series S/X.