Lost Soul Aside était un jeu en gestation depuis près de 10 ans, entre les mains d’un seul homme, Yang Bing. Du moins au début de son développement, car ça, c’etait avant que Sony ne se montre interessé par le projet et ne décide de soutenir le jeune créateur ambitieux, apportant appui financier, artistique et technique au créateur, via le programme China Hero Project et permet au jeune développeur de monter son studio, Ultizero Games. Une bien jolie histoire de sucess story, qu’on retiendra bien plus que le jeu…
Lost Soul Aside: un jeu sans âme
Il aurait été facile pour Lost Soul Aside de céder aux sirènes du sempiternel Soul’s Like, bien que le terme soit désormais souvent accordé au premier jeu avec des combats un peu technique venu. Mais Yang Bing et ses équipes n’en ont rien fait et on peut déjà applaudir ce premier détail. Tant mieux, parce qu’il n’y aura pas grand chose de plus à applaudir. Mais revenons à nos dragons. Lost Soul Aside est un jeu qui se veut être une sorte de croisement bâtard entre Final Fantasy 15 (notamment son héros, sosie sans charisme de Noctis) et Devil May Cry pour ses combats stylisés.
Pour l’histoire, il y est question d’une entité qui veut revenir dominer le monde, de gens qui se font dévorer leurs âmes, dont la soeur du héros et depuissants chevalier et au milieu de tout ca, Kazer, le dit héros, qui est le seul à pouvoir sauver le monde parce que voilà. et qui est surpuissant, parce que voilà. Bon d’accord, on tombe presque dans la moquerie gratuite là. Mais il faut dire que déjà, sur le plan narration, rien a été fait pour la rendre un minimum captivante.
Ni sur la mise en scène, avec des cinématiques qui laissent à désirer la plupart du temps et des personnages qui reprennent tous les styles et clichés des rpg un tant soit peu corrects mais en oubliant de leur donner de la personnalité et du charisme. Un état de fait appuyé par le doublage anglais, proprement catastrophique à tous les niveaux, que ce soit les intonations systématiquement éxagérées ou le jeu hyper théâtral des personnages, principaux comme secondaires.
Kazer Usé
L’habillage sonore du jeu ne fait pas franchement mieux, avec des effets sons douteux et peu naturels. Seules la musique, plutôt dynamique et le doublage japonais (sur lequel nous sommes finalement passés vers la moitié de l’aventure ) relèvent le niveau. Si la narration n’est donc pas captivante pour un sou, ni au début, ni au milieu ni à la fin, on est alors en droit d’en attendre un minimum du gameplay.
Bien le minimum est là. Mais il faudra pour ça se coltiner une introduction et des combats assez insupportables pendant 5h de jeu avant que le système ne daigne s’enrichir. Ainsi, la possibilité de changer d’épée à la volée, d’enchaîner les combos à base de parades d’esquives, avec des styles différents selon les armes utilisés finit par faire son petit effet.
Mais que l’on ne s’y trompe pas, malgré toute la volonté d’apporter de la puissance en jeu, avec toutes les compétences à débloquer et les runes à installer que ca implique, les combats manquent sacrément de percutant du début à la fin. Néanmoins, au petit plaisir d’enchaîner les combos (en martelant surtout la touche carré, avec parfois les esquives liés à L1 et parade avec rond), s’ajoutent quelques combats de Boss ( le jeu frôle parfois le Boss Rush) qui peuvent se montrer sympas à jouer, sans pour autant être mémorables.
Un univers aux 1001 inspirations à la technique peu inspirée
Au global, Lost Soul Aside est un jeu-couloir et attention, ca ne lui fait pas de mal, surtout dans un monde où le modèle est surtout régi par de l’open world en veux-tu en voilà. Et il faut dire que si il est relativement classique dans sa direction artistique, le titre de Yang Bing n’à pas à rougir de sa proposition. Bien que ses mécaniques sont souvent TROP linéaires, Lost Soul Aside à le mérite de mettre en avant des univers très variés, mêlant souvent plusieurs styles et inspirations, en mélangeant le contemporain à des éléments plus traditionnels.
Mais le tout reste quelque peu entaché par une technique largement en deça sur PS5. Que l’on se rassure, le plus important, à savoir la fluidité au niveau des combats, reste très correct en 60 fps (on ne voit vraiment pas d’arguments pour vous convaincre à passer sur du 30 avec ce genre de calibre) mais derrière, les animations sont souvent peu convaincantes, on ne parle même pas des pnj qui font des gestes de pnj de jeu sorti en 2003 mais surtout d’animations comme les sauts rigides de Kazer, qui rendent les phases de plateformes juste insupportable. Graphiquement, on est davantage sur un jeu PS4 rehaussé en 4k. Certaines textures sont souvent assez grossières mais très franchement, ce n’est pas la pire tare technique que nous retiendrons dans le lot.
Résumé de notre test de Lost Soul Aside
Lost Soul Aside est un jeu qui pioche dans un tas d’influences de l’action RPG . Il aurait pu en résulter un jeu satisfaisant à défaut d’avoir de la personnalité mais le titre de Ultizero Games cumule justement ces deux défauts. Au delà du manque d’âme du jeu, qui réalise l’exploit d’avoir un nom predestiné et d’être dirigé par un studio au nom qui a frolé là aussi la même cocasserie, si le système de combat n’avait pas eu le bon sens de se réveiller, offrant au passage quelques sympathiques combats de boss, et de s’enrichir après quelques heures, c’est aussi le manque de punch qui fait sacrément défaut. Tout le reste, à savoir notamment une narration insipide dont on ne retiendra ni les enjeux ni les personnages ne serait pas aussi important si le gameplay suivait.
Dommage qu’aucun de ces partis n’ait daigné montrer du meilleur de lui-même. Heureusement derrière, Lost Soul Aside à une proposition artistique loin d’être honteuse, à l’inverse de sa technique qui accuse le poids de l’âge (heureusement que la fluidité reste globalement au rendez-vous). Mais on se demande franchement si Yang Bing et ses équipes n’auraient pas dû composer avec de plus petits moyens pour réaliser un jeu certes moins ambitieux mais plus convaincant dans sa proposition. Car le résultat ici n’est clairement pas à la hauteur du résultat attendu pour un jeu qui aura pourtant fait de très fortes premières impressions.
Lost Soul Aside est disponible depuis le 29 août 2025 sur PS5.
Les points forts
- Un univers aux inspirations variées
- Un système de combat finalement plus riche qu’escompté et pas totalement déplaisant après quelques heures
- Le jeu tourne globalement bien sur PS5, avec un 60 fps stable
- Ca pioche dans pleins d’inspirations, sans céder aux sirènes du soul’s like et de l’open world
- Quelques combats de boss qui font le café
Les points faibles
- Une histoire et une narration pas intéressantes pour un sou
- Des personnages tout aussi inintéressants
- Le système de combat manque totalement de sensations du début à la fin
- Techniquement pas franchement digne un minimum de la PS5
- Au global, ca manque franchement d’âme