Test Kirby Air Riders : un concurrent à Mario Kart ?

Longtemps considéré comme une curiosité dans le catalogue de Nintendo, Kirby Air Ride n’avait jamais eu de véritable successeur. Sortie en 2006 sur Gamecube, nous n’avions eu droit à aucun autre jeu de cette franchise. C’est chose faîte avec Kirby Air Riders. Le studio revisite enfin ce concept hybride qui navigue entre jeu de course, party-game débridé et expérience multijoueur décomplexée. On vous dit tout dans notre test de Kirby Air Riders.

Le roi Sakurai

Le lancement se fait dans un contexte très particulier : celui de la Nintendo Switch 2, machine déjà gâtée par plusieurs titres de course ambitieux. Le résultat ? Un jeu qui n’a clairement pas vocation à affronter les mastodontes du circuit, mais qui impose sa propre personnalité : plus nerveuse, plus chaotique, plus imprévisible. Une proposition rafraîchissante qui remet Kirby sur les rails à sa manière.

Derrière Kirby Air Riders se trouve la patte d’un nom qui résonne immédiatement auprès des joueurs : Masahiro Sakurai, créateur de Kirby et père de la saga Super Smash Bros.. Même s’il n’occupe plus officiellement un poste interne chez Nintendo, son influence créative demeure prsénete dans la philosophie du jeu. Sakurai a toujours défendu une vision du game design fondée sur la simplicité des commandes, l’accessibilité immédiate et la profondeur cachée — une ligne directrice que l’on retrouve ici dans chaque virage, chaque boost et chaque confrontation.

Comme dans Smash Bros., l’objectif est de laisser les joueurs s’amuser instantanément, tout en leur offrant une marge de progression robuste s’ils décident de se perfectionner. Kirby Air Riders porte ce sceau : celui d’un créateur qui privilégie l’expérience, la spontanéité et la clarté du gameplay. Même lorsqu’il n’est pas en pleine direction, son héritage imprègne le jeu jusqu’à en façonner l’ADN.

La première caractéristique qui ressort du jeu est donc évidemment la simplicité déconcertante de la prise en main. Kirby Air Riders s’appuie sur la philosophie du “une touche = une action”, héritée de son ancêtre. Une seule pression permet d’accélérer, déraper ou charger une attaque, transformant chaque mouvement en décision instantanée. Cette sobriété surprend dans un monde où la surenchère de commandes est la norme, mais c’est justement ce qui rend le jeu accessible dès les premières secondes.

Un gameplay sans équivalent

Sous cette apparente douceur se cache toutefois une véritable exigence de lecture de la piste. Les engins ultra-légers nécessitent une gestion millimétrée des virages, un placement précis dans les lignes droites, et une anticipation permanente des bonus qui jonchent le sol. Chaque véhicule possède un comportement très marqué : certains glissent comme des savonnettes, d’autres foncent à toute allure mais tournent comme des camions. Le jeu n’impose aucune expertise, mais récompense largement ceux qui cherchent à exploiter la physique des machines et les subtilités des trajectoires.

Cette dualité entre accessibilité et maîtrise crée un équilibre rarement atteint dans un jeu de course arcade. Le joueur débutant s’amuse immédiatement. Le joueur expérimenté, lui, découvre une marge de progression insoupçonnée.

City Trial : l’âme du jeu, entre chaos, stratégie et improvisation

S’il y a bien un mode que l’on a adoré durant le test de Kirby Air Riders, et qui le définit à merveille est le mode City Trial, véritable cœur battant de l’expérience. Le concept est simple : jusqu’à quatre joueurs sont lâchés dans une grande zone urbaine semi-ouverte, librement explorable. Pendant quelques minutes, chacun cherche des power-ups, des pièces d’équipement et des véhicules rares. Puis, sans prévenir, un mini-jeu final est tiré au sort : course, affrontement, épreuve technique, arène chaotique… Peu importe, il faudra s’adapter.

Ce mode fonctionne grâce à une alchimie très particulière. On y trouve une tension discrète mais constante : faut-il sécuriser un véhicule puissant ou multiplier les bonus au risque de rester vulnérable ? Cela donne lieu à des séquences cocasses, imprévisibles, parfois absurdes mais toujours mémorables. Les interactions entre joueurs sont nombreuses : petites escarmouches volontaires ou involontaires, vols d’items, bombes qui explosent à quelques centimètres de la cible… L’improvisation est reine.

Mais au-delà du fun avec un grand « F » évident, City Trial bénéficie d’une vraie identité : un mode à la frontière entre jeu de survie, battle royale et course arcade, qui alterne entre calme et explosion de chaos. C’est ce mélange d’enjeux, de hasard et d’options tactiques qui le rend véritablement addictif.

Les modes annexes : une variété appréciable, mais inégale

Autour de City Trial gravitent divers modes secondaires, qui ajoutent du contenu sans égaler l’intensité du plat principal.

Le mode Air Ride, formule la plus classique, propose une série de circuits aux ambiances colorées et parfois tarabiscotées. Les pistes sont agréables, bien rythmées, mais restent moins marquantes que celles des grandes références du genre. Le gameplay minimaliste fonctionne néanmoins très bien, créant une dynamique fluide qui se concentre sur les trajectoires et les dérapages.

Le mode Top Ride, vu du dessus, rappelle les micro-courses des jeux rétro. Très nerveux, très court, il propose un autre rythme, plus technique qu’il n’y paraît. S’il manque un peu d’ambition, il permet d’apprendre les mécaniques avec un regard différent.

Enfin, le mode solo Road Trip fait office de guide d’initiation. Il propose de nombreuses petites épreuves, souvent amusantes, parfois inspirées, mais reste un peu trop dispersé. Comme les mini-défis qui servaient de tutoriel dans l’original, ces épreuves ne constituent pas une aventure complète, mais plutôt un entraînement scénarisé.

Une direction artistique maîtrisée

Fidèle à l’ADN de l’adorable petit boule rose, Kirby Air Riders assume pleinement son esthétique mignonne  et colorée. Le monde est joyeux, dynamique, conçu pour évoquer la légèreté et le plaisir immédiat. Le choix de couleurs vives, la lisibilité des éléments de gameplay, les animations expressives : tout respire la bonne humeur. Ce n’est pas un jeu qui cherche l’excès de réalisme, et c’est tant mieux.

La bande-son, elle aussi, s’inscrit dans cette continuité : des musiques énergiques, optimistes, parfaitement synchronisées avec le rythme des courses. Certaines reprises de thèmes classiques savent même injecter une petite dose de nostalgie qui fonctionne à merveille.

Sur la partie technique, le jeu tourne très bien, même dans les phases les plus chaotiques. Mais c’est là où le bât blesse légèrement : des moments de surcharge visuelle qui peuvent rendre les actions confuses. Pour certains joueurs, cela ne sera pas un problème et sera même le cœur de l’amusement du jeu. Mais pour d’autres, ceci pourrait carrément nuire à vos sessions et vous stopper dans vos envies. Cette façon d’appréhender le jeu est la pièce maîtresse de Sakurai avec encore le parallèle avec son homologue : Super Smash Bros..

Un jeu pensé pour le multijoueur

Durant notre test de Kirby Air Riders, on s’aperçoit que le jeu est clairement conçu pour briller à plusieurs. Il s’agit d’un jeu pensé pour provoquer des rires, des retournements de situation, des rivalités spontanées. En solo, le charme fonctionne mais s’essouffle beaucoup plus vite : la répétitivité de certains modes se fait sentir, et même le mode City Trial perd une partie de sa magie sans l’aspect social qui lui donne tout son relief.

Le jeu s’assume pourtant pleinement : il ne cherche pas à rivaliser avec les géants de la course technique tel que Mario Kart World, ni à proposer une campagne solo monumentale. Il veut être un jeu original en étant cool, survitaminé, rythmé et fun. Et dans cette optique, il réussit presque tout ce qu’il entreprend.

Résumé de notre test Kirby Air Riders

Kirby Air Riders est une proposition atypique dans le paysage vidéoludique moderne. Il ne prétend pas être la nouvelle référence du genre, mais plutôt une alternative rafraîchissante : un jeu qui ne se prend pas au sérieux, qui joue sur la convivialité, la surprise, et le plaisir instantané.

Avec son gameplay à la fois simple et profond, son mode City Trial exceptionnel et son ambiance délicieusement colorée, il devient un incontournable des soirées entre amis. Ses limites, notamment un mode solo trop léger et une lisibilité à l’écran parfois brouillonne, ne suffisent pas à effacer son charme singulier.

Un jeu imparfait, mais hautement attachant, et l’un des meilleurs représentants du fun multijoueur sur Switch 2.

Points forts

  • Accessibilité du titre
  • Du fun surtout en multijoueur
  • Le mode City Trial
  • Rejouabilité infinie à plusieurs
  • Course/party-game intense
  • Direction artistique soignée
  • Bande-son qui colle parfaitement

Points faibles

  • Manque de difficulté hors ligne
  • Répétitif en solo
  • Surcharge visuelle à l’écran assez souvent

Kirby Air Riders est disponible depuis le 20 novembre 2025 exclusivement sur Nintendo Switch 2.

Graphismes
84 %
Durée de vie
77 %
Gameplay
88 %
Histoire
70 %
Bande-son
84 %

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Râ222
Râ222
Gamer depuis tout petit, fan de cinéma et de pop culture en général, je joue à d'innombrables jeux vidéos de tout styles différents. Si seulement je pouvais allonger les journées pour pouvoir réussir à tous les terminer ! Malheureusement sans cela, c'est Mission impossible. Master system, NES, Game Boy Color, PS2 à PS5, Switch, etc... Beaucoup de consoles sont passées entre mes mains. Une chose est certaine : le plaisir et l'envie reste inépuisable.

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