Test Killing Floor 3: un jeu tripant ?

Après quelques phases de bêta-tests, dont une qui révélait de sacrés problèmes, surtout dans le gunplay, conduisant à son report, Killing Floor 3 est sorti depuis le 24 juillet sur consoles et PC. Avec ce 3ème opus, l’intention de Tripwire est claire: donner un nouveau souffle à la formule sans trahir l’ADN. Le pari est-il réussi ? On voit tout ça dans notre test.

Happy MEAT

Celles et ceux qui ont participé aux différentes bêtas et autres stress-tests savent dans les grandes lignes à quoi s’attendre en lançant Killing Floor 3. Dès le lancement du jeu, on comprends que les développeurs de Tripwire ont voulu partir sur une direction différente tout en essayant de garder intact l’ADN de la série. Pour commencer,  le concept est toujours le même, a ceci près que les événements prennent place en 2091, soit 70 ans après le second épisode: on affronte, seuls ou en équipe de 6, voire parfois moins, des vagues de Zeds, mutants semblables à des zombis, on se réapprovisionne entre chaque vague, chacune étant à chaque fois plus dense que la précédente et la dernière vague se résume à un Boss. Tripwire ajoute ici toutefois une petite couche de narratif, se résumant à de petites tâches annexes en cours de partie.

Killing Floor 3 gameplay PS5 screenshot

Rien qui ne marque particulièrement mais même si cette narration reste timide, elle à le mérite d’être là et d’enrichir un tant soit peu le lore. Au niveau du concept et de sa simplicité, ca marche toujours aussi bien. Le gunplay offre de très bonnes sensations avec des impacts que l’on ressent bien manette en main, un très bon recul pour la plupart des armes et au global un vrai sentiment de puissance lorsque l’on utilise les armes adéquates. Le clou du spectacle,  c’est ce fameux système MEAT, repris de Killing Floor 2 et qui revient ici dans une version un peu plus affinée. Jeu gore oblige, l’idée ici est que vous allez pouvoir démembrer les Zeds de façon assez réaliste suivant les points d’impacts de vos balles ou armes blanches.

Killing Floor 3 reprends également les fameux Zed Times. L’action à ce moment-là tourne au ralenti et l’écran passe en noir et blanc. La sensation n’en devient alors que plus grisante, avec cet amas de chairs et de têtes qui volent en éclat, dans un ballet gore du plus bel effet. Pour la déclencher, rien de plus simple, il suffit principalement de viser les têtes, faisant ainsi monter une jauge située en haut de l’écran. Certaines compétences passives (on y reviendra) permettent notamment de faire monter la jauge plus rapidement et dans le cadre des parties en coopération,  tous les joueurs sont impactés par cette dernière. Autrement dit, vous avez droit à votre ralenti même si vous n’avez quasiment pas fait voler de têtes durant la manche.

Killing Floor 3 gameplay PS5 screenshot mode zed time

Killing Floor 3 offre des maps avec une bien meilleure structure mais…

Là où le 2ème opus, seul point de comparaison que l’on prendra pour cause de «on a pas fait le 1», se voulait plus fantaisiste dans son approche, cette 3ème itération entends donner une touche plus horrifique. Et il faut dire que c’est une approche qui fonctionne bien sur le papier. L’idée d’apporter une dimension artistique différente n’a rien de mauvais, bien au contraire…mais ca aurait été mieux que le design des maps suive. Clairement,  pour le peu proposé au lancement,  elles sont globalement mieux construites qu’auparavant. Avec un aspect verticale extrêmement présent, elles sont plus propices aux déplacements tactiques et à la coopération.

Il faut aussi ajouter à cela l’apparition de certains éléments, tels que des pièges a activer grace à un multi-outil. D’autres interactions environnementales sont aussi possibles, comme ces tuyauteries ou ces barils laissant s’échapper un jet de flammes ou des explosions dès que l’on tire dessus. Seulement, elles gagnent en structure ce qu’elles perdent en identité. Aucune des 8 maps ne se démarque, du fait qu’elles ont toutes cet aspect froid et métallique. Un constat d’autant plus visible que toutes les parties se déroulent uniquement de nuit. Si l’aspect verticale est bien présent et permet beaucoup plus de choses tactiques, c’est toutefois contrebalancé par pas mal de maladresses en level design.

Killing Floor 3 gameplay PS5 screenshot

Les maps ne sont pas nécessairement intelligemment structurées, notamment dans le placement des éléments contextuels. C’est sympa de mettre à disposition des bonbonnes de gaz mais encore faut-il les placer dans des espaces pertinents. De plus et comme dans le précédent volet,  les Zeds sont toujours téléguidés vers les joueurs, comme-ci ils avaient un GPS dans le crâne.  Alors c’est une chose qui a toujours fait partie de l’ADN de la série, sauf qu’ici, ce n’est pas tellement raccord avec cette volonté de tactique mise en place. Forcément ca casse l’immersion. En parlant d’immersion, le design sonore est en partie raté, en particulier au niveau des tirs, où l’on n’entends aucune différence de son, que l’on soit dans un espace intérieur restreint ou un extérieur ouvert.

Le Bastion: un QG pour faire joli

Une des nouveautés introduites dans Killing Floor 3, c’est donc ce fameux QG, depuis lequel nous pourrons préparer nos missions, débloquer nos compétences, modifier nos armes…sauf que concrètement, ce fameux bastion ne sert à rien. Pire encore, il est plus handicapant qu’autre chose, dans la mesure où les différents points d’intérêts ne sont pas intuitifs pour un sou. Et ce n’est pas la petite zone d’entraînement au tir, qui se contente du minimum syndical qui va nous inciter à y passer du temps. Et son inutilité est accentuée par un simple élément de gameplay: sur PS5, toutes les features sont accessibles via le pavé tactile. Autant dire qu’on aura tôt fait de s’en contenter.

Killing Floor 3 gameplay PS5 screenshot QG/bastion

Quitte à mettre un QG en place, les lieux auraient au moins pu servir à interagir avec les autres joueurs, ne serait-ce que pour apporter un plus à l’aspect communautaire (rappelons qu’on est sur un titre qui revendique la coopération…). Ce QG est en tout cas la transition parfaite pour parler maintenant des éléments RPG du jeu, qui proposent pas mal de choix intéressants. A commencer par le système de mods d’armes. En effet, plutôt que  blinder le jeu d’un nombre incalculable d’armes, les devs ont préféré ici en limiter le nombre et opter pour un système de modifications disons le, assez riche, même si il faut quand même les débloquer.

En faire le tour serait fastidieux mais en gros, vous pourrez modifier toutes vos armes, en débloquant moults ressources durant les parties (en tuant les Zeds ou en détruisant des stuctures spécifiques comme des caméras). Plus une arme a de modifications, plus elle coûte cher à l’achat. Balles cryogénisantes, explosives ou électriques, amélioration du recul, amélioration de la cadence de tir au détriment de la précision ou vice-versa, les possibilités sont très nombreuses et vous n’avez pas de limites en nombres de créations. Chaque module peut par ailleurs etre amélioré jusqu’à 3 niveaux, influencant là aussi le prix d’achat.

Killing Floor 3 gameplay PS5 screenshot mod arme

une bonne technique mais pas une claque next gen

L’autre aspect améliorable et modulable là aussi, c’est le système de compétences. Le principe est simple: notre spécialiste peut monter jusqu’au niveau 30 et tous les 2 niveaux, on débloque l’accès jusqu’à 3 compétences, chacunes réparties en 3 sections: les compétences passives, celles liées à nos armes de jets (grenades etc…) et celles liées à notre « ulti ». Une fois débloquées et achetées, le système permet de moduler à foison les différences compétences. Ce qui offre une très bonne rejouabilité sur ce plan, même dès lors que l’on a atteint le niveau 30.

Contrairement aux armes que l’on peut sélectionner entre les vagues, il n’est toutefois pas possible de changer de skills en cours de partie (ce qui n’aurait pas beaucoup de sens sois dit en passant). En revanche, ce qu’il aurait été pertinent d’avoir, c’est la possibilité de changer de classe, peut-être entre 2 vagues là aussi, pour ne pas tomber dans un déséquilibre évident. Xe qui aurait été un bon moyen de ne pas avoir trop de classes identiques dans une même partie par exemple.

Pour finir, on fait un petit point sur le plan technique, dans la version PS5. Les Zeds bénéficient de textures fines et d’animations réussies, surtout lors des effusions de chair et de sang en Zed Time. Jeu de nuit oblige, les effets de lumière font le taf sans non plus faire des étincelles. En terme de performances, le titre conserve une fluidité à 60 fps constants malgré le grand nombre d’ennemis, même si nous avons repéré de quelques chutes, notamment dans certaines zones feuillues. En somme, ce n’est pas LA claque sur PS5 mais le soft n’en est pas moins digne du support.

Killing Floor 3 gameplay PS5 screenshot

Resumé de notre test de Killing Floor 3

Avant tout, il est essentiel de prendre en considération que Killing Floor 3 s’apparente par certains aspects à un jeu-service. De fait, il  ne peut, on l’espère, que se bonifier avec le temps. Mais si on doit le juger pour ce qu’il est au lancement, alors il s’en dégage une certaine frustration.  Concrètement,  le jeu est immédiatement fun manette en main. Les sensations sont bonnes, c’est pêchu, bourru, tout ce qu’on attends d’un Killing Floor sur cet aspect. Mais alors pourquoi parler de frustration ?

Et bien parce que si ce nouvel opus améliore beaucoup de points par rapport à KF2, il y a  un manque flagrant de finitions. Par exemple, si Killing Floor 3 offre des maps (au nombre de 8 pour le lancement) mieux construites, notamment en terme de verticalité et d’interactions environnementale, le level design ne suit pas vraiment. Les développeurs ont voulu une ambiance plus horrifique et si c’est réussi, ca se fait au détriment de maps qui se ressemblent toutes dans leur direction artistique et qui manquent de personnalité. À terme, la lassitude ou l’impression de répétitivité est fortement présent.

D’autres points, comme le QG sont clairement a améliorer. Au final, si les fans purs et durs de KF2 regretteront son ambiance fantaisiste, la plupart des joueurs devraient très vite s’amuser sur ce Killing Floor 3. Mais Tripwire devra très vite intervenir pour améliorer tout ce qui nuit (comme le fait que les maps ne sont jouables que de nuit justement haha) à l’expérience. Pour finir, le soft offre la possibilité de jouer en solo. Le jeu a alors la bonne idée d’adapter  la densité de chaque vague. Notons d’ailleurs que la densité s’adapte aux nombre de joueurs en général. C’est sympa et là aussi grisant mais bien moins d’intérêt qu’en équipe.

Killing Floor 3 est disponible depuis le 24 juillet 2025 sur PC, PS5 et Xbox Series X|S

Les points forts

  • Une nouvelle approche davantage orienté horreur
  • La structure des maps, avec beaucoup de verticalité et la possibilité d’escalader des éléments ou interagir avec l’environnement (tuyaux explosifs, pièges etc.)…
  • Le système de mods d’armes
  • Des compétences aussi modulables
  • Graphiquement propre et techniquement solide
  • Les animations, notamment le système MEAT particulièrement bien faits (encore plus grisant avec le Zed Time activé)
  • Un aspect narration présent, pour un semblant de variétés dans les missions

Les points faibles

  • Des maps qui se ressemblent pratiquement toutes, jouables seulement de nuit et qui manquent de personnalités
  • …mais un level design un peu trop hasardeux
  • Le QG ne sert littéralement à rien
  • Un sentiment de répétitivité qui s’installe vite
  • Des ratés qui cassent l’immersion dans le design sonore
  • …mais trop léger pour être vraiment notable
Graphismes
70 %
Durée de vie
80 %
Gameplay
75 %
Histoire
55 %
Bande-son
70 %

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Maximus
Maximus
Quelque part, dans un des millions d'univers infinis qui composent notre multivers, je déteste les jeux vidéos. Je n'y éprouve aucun intérêt et pire, je me montre particulièrement condescendant envers les "gamers". Mais c'est un autre univers.

Articles Récents

Instant Gaming image
Après quelques phases de bêta-tests, dont une qui révélait de sacrés problèmes, surtout dans le gunplay, conduisant à son report, Killing Floor 3 est sorti depuis le 24 juillet sur consoles et PC. Avec ce 3ème opus, l'intention de Tripwire est claire: donner un...Test Killing Floor 3: un jeu tripant ?