Test Drag x Drive : un jeu qui a du ballon ?

Avec Drag x Drive, Nintendo donne un petit coup de projecteur à une fonctionnalité encore méconnue de sa Switch 2. Ce jeu de basketball en fauteuil roulant en 3v3 mise sur un gameplay intégralement basé sur le motion control. Mais cette promesse ambitieuse tient-elle vraiment sur la longueur ? Venez le découvrir dans notre test de Drag x Drive.

Une prise en main inédite pour Drag x Drive

Cette fonctionnalité de la Switch 2 est bien le mode souris des nouveaux Joy-Con. Une technologie intrigante qui, à défaut d’être encore massivement exploitée, ouvre des perspectives de gameplay inédites. Et ici, elle sert de socle à un concept audacieux : un jeu de basketball en fauteuil roulant, compétitif et nerveux, à mi-chemin entre le sport futuriste et la simulation inclusive. Une idée originale qui intrigue mais qui, avec du recul, de parait pas aussi loufoque. On a pu voir le mode souris sur Donkey Kong Bananza (notre test ici) avec son mode « DK Artist » mais pas exploité dans un gameplay complet.

Notre test de Drag x Drive commence par un tutoriel de 5 minutes, simple mais bien conçu, qui vous plonge immédiatement dans une logique de contrôle originale. Il ne s’agit plus ici de manipuler des sticks ou d’enchaîner des combos de boutons, mais bien de faire glisser les Joy-Con à plat sur une surface pour simuler les roues d’un fauteuil roulant. Un Joy-Con pour tourner, les deux pour avancer, les gâchettes pour freiner ou intercepter la balle. On pousse, on oriente, on synchronise ses gestes. Le tir vers le panier repose sur un système de jauge de précision. Plus la barre est basse et brillante, plus le tir sera réussi. Un classique du genre, mais qui ici s’intègre de manière naturelle à ce gameplay gestuel.

L’approche est intuitive, presque ludique dans sa physique, et donne de bonnes sensations de contrôle dès les premières minutes. En quelques essais, on comprend les mécaniques de base et on se prend au jeu… du moins, tant que l’on a l’énergie de suivre le rythme.

De la découverte à la frustration

Après le tutoriel, on enchaîne avec un premier match contre des bots. Progressivement, on gagne en fluidité, on apprend à gérer les virages serrés, à anticiper les déplacements adverses, à positionner son joueur pour intercepter ou défendre. Cette courbe d’apprentissage bien dosée grâce à ses mouvements naturels offre une satisfaction immédiate, surtout quand on commence à enchaîner les actions spectaculaires : sprints, dunks, interceptions au vol… Des moments grisant qui évoquent immanquablement Rocket League, en version fauteuil et ballon de basket.

Le contenu solo est extrêmement limité. Quelques défis chronométrés, des séances de tirs libres et des matchs contre l’IA composent l’essentiel de l’offre hors ligne. On fait le tour en une heure à peine. Ce manque de profondeur devient vite problématique, surtout pour un jeu vendu 19,99 €. Et ce n’est pas le comportement des coéquipiers IA qui viendra sauver l’expérience : ils ne passent presque jamais la balle, se placent mal, ne défendent pas efficacement, et donnent parfois l’impression d’être des plots en mouvement.

En l’état, jouer en solo revient souvent à jouer seul contre tous, avec une équipe fantôme dans le dos. Un appel de balle, une roue tactique ou un peu plus d’interactions auraient grandement amélioré l’expérience.

Un multijoueur sous condition

Mais même ici, une grosse ombre plane : l’absence totale de mode local. Un choix surprenant, voire incompréhensible, tant le concept semble taillé pour des parties entre amis, dans un salon ou autour d’une table. Ce manque limite considérablement l’aspect festif du jeu, et empêche Drag x Drive de devenir ce petit hit multijoueur que l’on ressort à l’apéro.

Heureusement, Drag x Drive vise clairement le multijoueur en ligne, son véritable cœur. Les matchs en 3 contre 3 prennent alors une autre dimension : les actions sont plus fluides, les stratégies émergent, la tension monte. Le jeu devient alors ce qu’il promet d’être : un affrontement compétitif nerveux, dynamique, intense.

Esthétique : sobre à l’extrême

Côté visuel, le titre joue la carte du minimalisme absolu. Le terrain est gris, les décors sont inexistants, les avatars sans charisme. Même les effets visuels lors des dunks ou des accélérations sont timides. Il en résulte une identité graphique fade, presque générique, qui n’aide pas à l’immersion. Ce manque de chaleur se ressent jusque dans les menus ou les interfaces, eux aussi très épurés, voire un peu froids.

Quelques options de personnalisation cosmétique (casques, fauteuils, couleurs) viennent égayer un peu l’ensemble, mais rien de marquant ou d’utile en termes de gameplay. Pas de progression, pas de compétences à débloquer, pas de sentiment d’évolution.

Le jeu présente une bande sonore efficace mais sans personnalité marquante. La musique ressemble à du jazz dynamique mélangé au  basique, répétitive et oubliable, même si elle colle à l’atmosphère Street-basket et aux lumières néon de l’arène. Aucun thème principal distinct reste en tête, ce qui renforce le sentiment que la bande-son reste fonctionnelle, sans véritable empreinte mémorable.

Un jeu physiquement exigeant

L’aspect le plus clivant qui nous apparaît durant notre test de Drag x Drive reste cependant son gameplay physique. Manipuler les Joy-Con comme des roues est une idée brillante sur le papier. Dans les faits, c’est une activité qui peut être fatigante. Les bras sont constamment sollicités, la précision demande une attention de chaque instant, et les mouvements répétés pourront finir par provoquer une fatigue musculaire, voire dans l’extrême des courbatures pour certains. Ce qui limite les sessions prolongées.

Certes, cela renforce l’immersion. On ressent l’effort, la difficulté, l’énergie dépensée. Mais cela exclut aussi de ce fait une partie des joueurs, notamment ceux qui ont des limitations physiques ou qui ne peuvent pas maintenir un niveau d’effort élevé. Et aucun mode de contrôle alternatif n’est proposé. Un comble pour un jeu qui s’inspire (même discrètement) du handisport.Drag x Drive

Conclusion de notre test de Drag x Driver

Drag x Drive est un jeu à part, et c’est ce qui le rend intéressant. Il propose un gameplay que l’on n’avait encore jamais vu sur Switch, avec une volonté d’exploration technique et thématique louable. L’hommage discret au handisport, sans jamais tomber dans le cliché ou la récupération, est aussi à saluer. Et dans ses meilleurs moments – un dunk réussi, une interception décisive, un match haletant en ligne – il offre de vraies sensations de jeu, uniques.

Mais au-delà de cette belle idée, le jeu souffre de trop nombreuses limites pour pleinement convaincre. Contenu rachitique, IA défaillante, absence de jeu local, visuel sans saveur, accessibilité négligée… Le titre semble sorti trop tôt, sans avoir eu le temps de développer tout son potentiel. Nintendo aurait peut-être dû garder ce potentiel au chaud pour le ressortir plus tard avec un jeu plus complet.

Points Positifs

  • Concept original et immersif
  • Tutoriel clair et bien pensé
  • Mouvements naturels et réussies
  • Multijoueur en ligne dynamique
  • Hommage au handisport

Points Négatifs

  • Contenu solo très limité
  • IA peu réactive et frustrante
  • Absence d’un mode local
  • Direction artistique terne
  • Jeu fatiguant physiquement

Drag X Drive est disponible depuis le 14 Août 2025 exclusivement sur Nintendo Switch 2.

Graphismes
70 %
Durée de vie
75 %
Gameplay
75 %
Histoire
45 %
Bande-son
52 %

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Râ222
Râ222
Gamer depuis tout petit, fan de cinéma et de pop culture en général, je joue à d'innombrables jeux vidéos de tout styles différents. Si seulement je pouvais allonger les journées pour pouvoir réussir à tous les terminer ! Malheureusement sans cela, c'est Mission impossible. Master system, NES, Game Boy Color, PS2 à PS5, Switch, etc... Beaucoup de consoles sont passées entre mes mains. Une chose est certaine : le plaisir et l'envie reste inépuisable.

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