Spécialisé dans les expériences narratives, Inkle Studios nous invite à explorer le folklore et les montagnes d’Ecosse avec A Highland Song. Voyons ce que vaut ce nouveau titre de type walking simulator, incluant des éléments de jeu de rythme et de survie.
6 Days
Moira n’a jamais vu la mer. Alors, elle décide un beau jour de fuir littéralement son foyer et sa mère, avec qui elle entretient une relation difficile pour la découvrir. Son oncle Hamish l’a en effet invité à le rejoindre dans son phare, pour la Beltane, la fête du 1ᵉʳ mai. Plutôt que prendre la voiture ou emprunter le bus, Moira va faire son voyage à pied. Petit détail qui a son importance : elle a 6 jours pour rejoindre son oncle dans les temps. Durant son voyage, Moira devra faire face à la faim, à la fatigue, à la pluie, la nuit, la neige… des éléments qu’il faudra gérer au mieux pour optimiser son voyage et espérer arriver dans les temps et parvenir à la véritable conclusion du jeu.
6 jours, ça passe vite. Ça passe même trop vite pour un premier voyage. Autant que vous le sachiez maintenant : vous n’avez que très peu de chances de parvenir à temps pour la Beltane. C’est pourquoi au moins 2 parties vous seront sûrement nécessaires. Le fait est que le jeu regorge de beaucoup de secrets, d’éléments à adopter et de raccourcis. Bien trop d’éléments à découvrir en une seule partie. Pour se repérer, Moira pourra soit avancer à l’aveugle, soit utiliser des cartes trouvées en chemin pour se repérer. Derrière, il faut aussi composer avec la fatigue et la faim.
Néanmoins, et c’est là le principal intérêt narratif du jeu, c’est que tous les éléments que nous aurons récupérés en cours de route sont conservés sur les parties suivantes. Ces éléments, additionnés à vos connaissances sur l’itinéraire à suivre, vous permettront alors d’arriver bien plus vite à destination. Pourtant, le meilleur moyen d’apprécier l’expérience qu’offre le jeu est justement de prendre son temps. Un paradoxe vis-à-vis du temps limité que nous impose A Highland Song (notre test ici s’appuie sur 2 parties, le deuxième run nous ayant permis d’arriver à temps pour voir la jolie conclusion).
Le meilleur moyen d’arriver à temps est de prendre son temps
A Highland Song regorge d’inconnus, de mystères et de secrets. De la même façon qu’il nous était impossible de finir notre 1ᵉʳ voyage dans les temps, découvrir les nombreux secrets et cheminements du jeu demanderont également plusieurs parties. Si nous avons pu voir le bout du voyage après 2 runs, nous sommes loin d’avoir décelé tous les mystères. À titre d’exemple, parmi les nombreux objets que l’on a trouvés durant notre premier run, ce n’est qu’au cours du second que nous avons pu comprendre l’utilité de certains, au gré d’énigmes sur notre route… tandis que d’autres n’ont eu d’autre utilité que de remplir notre besace sans que l’on sache qu’en faire.
Histoire tout de même de nous donner une chance en plus d’arriver à temps, Moira dispose de la capacité de courir, mais à divers moments, il sera aussi possible d’entamer des phases de course en rythme. Durant ces phases, Moira se met à courir automatiquement et il suffit d’appuyer sur les boutons indiqués sur les petits cercles traçant notre route pour conserver sa vitesse et être en rythme avec les sublimes morceaux d’inspirations écossais que l’on peut entendre. Ce qui, contrairement à la course manuelle, n’impacte absolument pas l’endurance. Attention toutefois à la chute, car la barre de vie baisse alors drastiquement et une « mort » est synonyme d’une jolie perte de temps.
Bien qu’elle n’ait pas choisi la facilité pour son voyage, Moira n’a pas du tout l’étoffe d’une alpiniste. À l’inverse de Sam Bridges dans Death Stranding, elle n’a pas besoin de porter 150 Kg pour s’épuiser rapidement ou perdre de l’énergie. Dans les Highlands d’Écosse, la météo est très changeante. Le soleil peut très vite laisser la place à la pluie et faire des alternances au gré de leurs envies. (En vrai, on ne le savait pas à la base alors merci Inkle Studios). Il s’agit alors de trouver un juste équilibre entre notre exploration du monde et le délai imparti pour parvenir à temps à la conclusion. Une barre de vie réduite à néant est signe d’une perte de temps non négligeable, d’où l’importance de prêter attention aux éléments de survie.
A Highland Song est un hommage à la culture Écossaise
A Highland Song prend la forme d’un titre en scrolling horizontale 2D où s’enchainent montagnes, forets et cavernes avec une direction artistique à base de pastels qui mettent bien en valeur la culture écossaise dont il est question ici. Sur Nintendo Switch, le jeu tourne sans problème avec des animations assez détaillées. Qu’il s’agisse des Highlands, de ses secrets, de ces lettres écrites par Hamish, oncle de notre héroïne ou des personnages que l’on rencontre en cours de route, absolument tout respire la passion pour les terres écossaises. De fait, les éléments de survie ne sont là que pour apporter un défi aux joueurs, mais finalement, ça en est presque anecdotique. Après tout, cet élément ne tient debout que parce que notre héroïne décide de prendre le départ un peu tardivement…
Chose que nous n’avons pas précisé au début de ce test, mais le jeu n’est jouable qu’en anglais intégralement. Certes, le jeu ne demande pas non plus un niveau ultra-poussé, mais il faut tout de même souligner l’utilisation de dialectes purement gaéliques, ce qui accentue forcément la difficulté de compréhension de la langue. En parlant de langue, on peut très vite passer sur le doublage, qui est excellent et ajoute à l’implication. En effet, Moira s’exprime généralement en voix off, permettant aux joueurs de bien se plonger dans son voyage. La musique enfin est un petit bonheur pour les oreilles. Les compositions assurées par Talisk et Fourth Moon, groupes de musique folk écossais, mettent dans l’ambiance. En particulier durant ces fameuses phases de courses rythmiques, qui servent ici à appuyer le sentiment de liberté et d’évasion.
Le résumé de notre test sur A Highland Song
A Highland Song est un titre plutôt curieux, dans la mesure où il mélange des éléments de gameplay que l’on n’aurait pas cru fonctionner ensemble. Ici au contraire, tout ou presque se tient. L’idée de mêler exploration, jeu de survie, jeu de rythme et narratif fonctionne plutôt bien, même si parfois, un sentiment de lassitude peut s’installer. La direction artistique, à base de pastels, mets en valeurs ces fameux Highlands écossais et le tout est parfaitement appuyé par les compositions folks de Talisk et Fourth Moon.
Le voyage n’est pas très long, puisque moins de 10 heures nous ont suffi pour cumuler les 2 parties (et ce, en prenant tout notre temps) mais le dépaysement en vaut la chandelle, si l’on passe outre l’absence de traduction et la lassitude due à l’absence de cartographie réelle des lieux, mais aussi au fait que certains lieux ne mènent nulle part. Mais après tout, n’est-ce pas là le commun de tout explorateur visant l’inconnu ?
A Highland Song est disponible depuis le 05 décembre sur Nintendo Switch et PC
Points forts
- Petit prix…
- Un bel hommage à la culture écossaise
- Artistiquement joli
- Un titre qui mêle habilement jeu de rythme, de survie et d’exploration
- Une approche intéressante de la rejouabilité
- Les phases de rythmes et l’ost enivrant
- Une jolie conclusion
Points faibles
- …pour une petite durée de vie
- pas de localisation française
- Une narration plutôt en retrait
- l’absence de vrais repères peut parfois rendre l’expérience frustrante