Critique Superman: James Gunn relance le DCEU avec panache

Faire table rase du passé et tout reprendre à zéro. Voila comment James Gunn a decidé de relancer un DCEU qui n’avait jamais vraiment su sur quel pied danser. Qui de mieux que le super héros qui ressemble de loin à un avion ou un oiseau pour relancer le bal ? Avec son Superman, le passionné de comics déjà derrière Les Gardiens de la Galaxie chez l’écurie concurrente entend insuffler son propre style… et ca ne plaira pas à tout le monde, encore moins à la Snyder family.

Un esprit pop rafraîchissant

Dans une interview,  James Gunn déclarait qu’il n’avait pas besoin de voir à nouveau l’origin story de Clark Kent, alias Superman. On peut difficilement, de notre côté en tout cas lui donner tort. Quand bien même on peut trouver ca culotté pour un film qui est censé relancer les bases. Mais les origines du super héros le plus iconique de la planète  ont été tellement essorées qu’elles sont maintenant autant ancrées dans la culture pop que le personnage et son costume lui-même. C’est donc avec un Superman déjà bien en place, précisément depuis 3 ans, que s’ouvre le film.

David Corenswet Rachel Brosnahan Clark Kent Lois Lane Superman 2025 screenshot

Pour donner davantage de contexte, on y apprends entre autre que les méta-humains, dont Superman est presenté comme le plus puissant, sot entrés dans le quotidien des habitants de la planète depuis 30 ans. Pour le  super héros à la cape et au slip rouge, les ennuis commencent alors que celui-ci vient d’empêcher la Boravie d’ envahir le Jarhanpur, tandis que les droits d’actions qu’il s’arroge sont remis en question entre autres par un Lex Luthor délicieusement cabotin et au cours d’une scène d’interview pleine d’alchimie et de piques cinglantes entre le super-héros et la journaliste Lois Lane.

Dans le Superman version James Gunn, oubliez l’image christique dépeinte, avec plus ou moins de réussite par Zack Snyder. C’est un Superman plus humain, moins mutique et surtout plus naïf que le réalisateur et nouveau PDG de l’écurie DC nous présente ici. Par conséquent, si le résultat à l’écran se veut moins sérieux, il se montre sous un jour plus pop et decerebré. Il y a bien une petite touche « Gardiens de la Galaxie » avec son humour mais  Gunn ne surfe pas non plus de manière outranciere sur le style Star-Lord et compagnie. Car si la touche est là, Superman l’est aussi et ni le scénario ni la mise en scène n’ont l’intention de lui manquer de respect, même si certains atouts physiques bien mis à mal risquent de hérisser beaucoup de poils…

Superman 2025 screenshot trailer

Man of Style

Avec son nouveau film et son entrée dans le nouveau DCEU, Superman fait donc une entrée avec panache mais il faut aussi dire que tout est loin d’être parfait. L’approche du super-héros, qui devient ici bien plus humain ne plaira pas forcément à tout le monde, loin s’en faut. Pourtant, cette humanité est peut-être derrière pas mal de bons moments de cette nouvelle mouture. Nous citions en exemple cette vraie-fausse interview entre Clark Kent et Lois Lane, tandis que celle-ci tente de l’aider à remettre ses décisions géopolitiques en question. Leur casting à tous les deux est d’ailleurs irréprochable, tant leur caractères diamétralement opposés se marient parfaitement à l’écran. Tant qu’a parler de casting, on met fin au suspense: oui, David Corenswet excelle dans le rôle de Clark Kent/ Superman.

Il n’a peut-être pas ce coté qui domine l’écran comme pouvait l’avoir Henry Cavill, qui semblait littéralement être né pour le rôle. Mais son apport a un Superman plus terre à terre fait beaucoup de bien et parvient à transmettre une émotion presque autant palpable que Cavill. En revanche si l’on excepte son cas ainsi que celui de Lois et Lex Luthor, surtout parce que le jeu cabotin de Nicholas Hoult nous plaît et passe beaucoup mieux que la proposition de Jesse Eisenberg, les autres personnages ne seront clairement pas aussi mémorables. Surtout la fameuse Justice Gang, dont le nom fait l’objet d’un running gag sympa mais pas autant qu’une histoire de hashtag à même de friser les poils de Clark, composée de Guy Gardner alias Green Lantern, Mr Terrific et Hawkgirl. C’est justement à travers ces nombreux personnages que transparaît le principal problème du film: son manque de développement.

Guy Gardner, Mr Terrific Hawkgirl Superman 2025 screenshot

Un résultat un peu bancal en narratif et effets visuels

Oui, James Gunn soulignait combien Superman n’avait pas besoin que l’on raconte une énième fois son origin story. Difficile pour autant de justifier que tous les éléments du films nous soit balancés à la figure sous pretexte qu’une pancarte se chargeait de donner un bref contexte en début de métrage. Conflit géopolitique, univers de poche, meta-humains…À aucun moment James Gunn ne cherche à donner plus de corps à sa proposition. D’autant plus qu’il y inclus dans le tas un Krypto-chien qui s’offre le luxe de voler la vedette à chacune de ses apparitions. Ca ne l’empêche pas de donner un peu à tout le monde leurs moments de bravoure et d’ailleurs, on apprecie à sa juste valeur le timing comique de Nathan Fillion dans le rôle de l’imperturbable, ou presque, Guy Gardner.

A côté de tout ca, les effets spéciaux,  dont on attends bien sûr beaucoup soufflent parfois le froid, avec un rendu qui ramène presque à un ou deux moments aux heures sombres d’une moustache mal effacée et de bébés numériques hideux ( sans jamais en atteindre ces niveaux pour autant). Mais au global, le film s’en sort bien, notamment grâce à la mise en scène tres pêchue et spectaculaire de Gunn . On reconnaît d’ailleurs la signature du cinéaste, tout particulièrement quand celui-ci fait virevolter sa caméra dans une séquence d’action en plan-séquence qui vante les capacités de Mr Terrific et sa maitrise des « Sphères T. »

Nicholas Hoult Lex Luthor Superman 2025 Screenshot

Resumé de notre critique de Superman

Pour relancer le DCEU, James Gunn fait donc appel à Superman. Mais loin de vouloir en faire une sorte de modèle christique façon Zack Snyder, le réalisateur et nouveau PDG de l’écurie DC préfère quelque chose de plus terre à terre et humain. En résulte à l’écran un film frais, pop, plein d’entrain et souligné d’une petite touche d’humour que les fans du réalisateur sauront apprécier qui à l’inverse des précédents films du DCEU, qui ne savait jamais comment se positionner, épouse pleinement sos statut de film pop. Cette image d’un Superman plus faible, plus humain (et peut-être moins coincé aussi…) ne plaira peut-être pas aux fans du style Snyder mais c’est un choix qui a le mérite de dépeindre le héros sous un jour plus original.

D’autant plus que le film peut compter sur des performances à la hauteur, David Corenswet et Rachel Brosnahan en tête,  les deux formant un couple à l’alchimie complémentaire à l’écran. Mais si Gunn réussit à trouver un juste équilibre dans son syle Punk Rock, le tout avec son sens dynamique et spectaculaire de la mise en scène,  c’est à travers un scénario qui nous balance bien trop d’éléments à la figure, comme ci il etait nécessaire de tous les caser dans ce seul premier film. Si il fait aussi le choix assumé de ne pas raconter les origin story, ca ne l’empêche pas d’en reprendre des éléments pour y déjouer les attentes. À l’arrivée, ce n’est pas LA grande porte d’entrée que l’on attendait mais on y passe par un univers de poche assez plaisant à parcourir, à défaut d’être ebahissant.

Superman est disponible en salle depuis le 9 juillet 2025

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Maximus
Maximus
Quelque part, dans un des millions d'univers infinis qui composent notre multivers, je déteste les jeux vidéos. Je n'y éprouve aucun intérêt et pire, je me montre particulièrement condescendant envers les "gamers". Mais c'est un autre univers.

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